Pourquoi la compréhension de l'histoire ne peut elle se résoudre à une simple chronologie ?
Publié le 18/01/2005
Extrait du document
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Ce qu'il s'agit d'interroger ici c'est la raison d'être de cette thèse : son origine, son sens.
Ils'agit donc en creux de définir qu'elle est la fonction de l'histoire.
Pour se faire encore faut-ildistinguer la fonction de la chronologie de celle de l'histoire.
La compréhension de l'histoire ne réside pas uniquement dans l'apprentissage des datesprécises à auxquelles se sont déroulés les événements.
Il semble qu'il faille autre chose,quelque chose qui d'ailleurs participe de l'essence même de l'histoire comme discipline à partentière, ainsi que son sens et sa valeur.
C'est donc le mécanisme de compréhension qu'il s'agit de mettre à jour tout autant que lafonction de l'histoire.
Problématique
En quoi la chronologie, entendue comme science des dates des événements historiques, ne suffit-elle pas àce que l'histoire prenne tout son sens, c'est-à-dire encore qu'elle corresponde à un véritable acte de compréhension(de saisie du sens) du passé ? Qu'elle est donc la fonction principale et essentielle de l'histoire qui la constituecomme discipline à part entière, indépendamment de la pure chronologie ?
Plan
I- On ne peut comprendre l'histoire si on la réduit à une chronologie : la nécessité de l'explication
· L'aspect chronologique ne lie les différents événements de l'histoire que de manière extérieure.
Or, pour comprend à proprement parler l'histoire comprise comme science à lafois conservatrice et explicative du passé, il faut en saisir le lien interne, celui qui liéintrinsèquement les événements entre eux.
· Apprendre les dates est une chose.
Elle est d'ailleurs souvent considérée, en tant que chronologie, comme la colonne vertébrale de la discipline.
Pourtant, cette chronologie nepeut ni ne doit suffire à la compréhension de l'histoire, et donc à fortiori à la compréhensiondu passé qui est son objet.
· L'histoire, en effet, ne fait pas que juxtaposer les événements passés en les retraçant dans l'ordre de leur apparition : l'historien opère, en effet, un travail d'analyse, derecoupement, à partir des vestiges épars du passé.
Ce qu'il cherche à restituer c'est moinsl'ordre des événements lui-même que leur liaison interne, mettant ainsi à jour desphénomènes d'engrenage, faisant jouer des déterminations obscures, etc.
· Comprendre le passé c'est donc non seulement le connaître dans le temps (la chronologie) mais c'est aussi et surtout savoir le mettre en relation avec d'autres : qu'a-t-on compris du passé lorsque l'on sait juste que la prise de la Bastille a eu lieu le 14 juillet1789 et l'exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793 ? Pas grand chose en effet : ce quicompte c'est le mécanisme qui a conduit à ce que la Révolution française se radicalise, cequi ne peut pas non seulement s'expliquer mais encore moins se comprendre dans le simplerécit juxtaposé des événements.
Comprendre l'histoire c'est donc avant tout redonner sonsens au passé.
II- La saisie du sens de l'histoire : la condition nécessaire pour la compréhension de l'histoire
· En réalité, comprendre l'histoire c'est comprendre le sens du passé.
Il ne suffit donc pas de retracer, encore faut-il essayer de « revivre » les événements, de sympathiser avecl'époque étudiée si l'on veut en comprendre, en saisir, les mécanismes propres ainsi que cesenjeux.
C'est d'ailleurs comme cela qu'on a défini la compréhension : « Nous parlons decompréhension lorsque la connaissance dégage une signification qui, immanente au réel, aété ou aurait pu être pensée par ceux qui l'ont vécue ou réalisée » ( R.
Aron , Introduction à la philosophie de l'histoire).
· L'enquêteur peut, en effet, choisir de « se mettre à la place » des personnages du drame.
Pour comprendre un événement, l'historien doit s'y fondre et adopter le point devue de ses acteurs.
Retrouver leurs mobiles et découvrir le sens de leurs actes exiged'entrer en sympathie avec eux.
· Et si l'historien sympathise avec toute une période, il adoptera le regard que cette période porte sur elle-même.
En restant extérieur à une époque, on « plaque » souvent unsens sur les événements, on s'expose à l'anachronisme : on considèrera par exemple lesjacqueries médiévales comme une préfiguration de la lutte des classes.
Le sens n'est pas icidécouvert, mais imposé ; inversement, sympathiser, c'est mettre en lumière un sensimmanent au passé..
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