Pourquoi définit-on l'homme PAR LA CONSCIENCE ?

« -~'FICHE l'homme provient d'une réflexion sérieuse sur son essence, ou bien si elle repose sur le désir de le démarquer des autres êtres, comme à la Renaissance où l'homme était placé au sommet de la création.

Ill • La méthode généalogique de Nietzsche insiste ainsi sur les désirs ~ inavoués qui président à l'imposition de catégories et de définitions 111 toutes faites, en particulier en philosophie.

Cela le pousse à qualifier U la conscience comme «superflue» chez l'homme, au point que Ul «la vie entière pourrait passer sans se regarder dans ce miroir de Z la conscience» (le Gai savoir).

Si on l'a qualifiée jusqu'alors comme le 0 propre de l'homme, c'est uniquement pour donner de l'homme une u représentation rassurante et valorisante par rapport aux autres et êtres.

.J • Mais ce faisant, on a oublié l'essentiel selon Nietzsche: l'homme a aussi un corps.

Pour des raisons morales, on a étouffé ses besoins et ses désirs, on a baillonné la voix de la nature en lui.

Or.

la conscience elle-même« n'est qu'un instrument; et eu égard à toutes les grandes choses qui s'opèrent dans l'inconscient, elle n'est, parmi les instru­ ments, ni le plus nécessaire ni le plus admirable, au contraire, il n'y a peut-être pas d'organe aussi mal développé» (fa Volonté de puissance).

li faut donc réhabiliter ce que Nietzsche appelle I'« inconscient», non au sens psychanalytique du terme, mais pour désigner tout ce qui échappe par nature à la pensée.

L'« inconscient» est ici ce qui relève du corps, dont l'homme a pris l'habitude d'avoir honte ou de se défier, tandis qu'il valorisait la« conscience».

C'est cette attitude que dénonce Nietzsche.

• On peut donc s'accorder pour définir l'homme par la conscience.

Mais à la condition de préciser qu'elle ne désigne pas le seul aspect de l'être humain, et qu'il ne faut pas la concevoir de façon figée.

Car si la conscience est spécifiquement humaine, c'est parce qu'elle assigne à l'homme la tâche de mieux connaître le monde lui-même, y compris ce qui, en lui, échappe à la pensée.

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