Pourquoi avons-nous du mal à connaître la vérité ?
Publié le 29/12/2005
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Nous nous interrogeons ici sur la vérité et plus particulièrement sur les difficultés que nous rencontrons quand nous la cherchons. Pourquoi avons-nous du mal à connaître la vérité ? Si nous avons du mal à connaître la vérité c'est parce que, au moins en un premier temps, elle ne nous est donnée que sous le mode de l'apparence. Nous ne connaissons en un premier temps que ce que nos sens veulent bien nous donner. Or nos sens sont finis et nous donnent une image partielle, tronquée, déformée de la vérité. C'est peut-être cette imperfection sensible qui nous pousse à la surmonter par l'exercice de la raison. Mais pourtant l'exercice de la raison ne règle pas entièrement le problème, car le sage est toujours habité par le doute. Pourquoi ? Cela ne fait-il pas de la recherche de la vérité une activité ingrate ? Ne fait-elle pas demeurer, même celui qui parvient à la pousser au plus loin, dans l'inquiétude, dans le doute, que notre nature nous pousse à craindre ? Le problème ne serait-il pas plus profondément dans notre nature elle-même ? Ne pourrait-on, enfin, envisager que notre nature duelle, entre désirs et raison, soit l'obstacle principal à l'activité de connaissance ? Dans cette optique, son dépassement pourrait constituer pour nous l'essentiel de la recherche de la vérité.
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certitudes, près à les remettre en jeu.
Lui même est toujours inquiet quant à la recherche de la vérité.
Ne pourrait-on alors penser que nous avons du mal à connaître la vérité parce que l'activité de connaissance est elle-même uneactivité ingrate ?
2.
Nous avons du mal à connaître la vérité parce que sa recherche, l'activité du connaître, est ingrate etdouloureuse.
a) La vérité elle même est douloureuse à celui qui l'apprend, il y a comme une violence de la vérité qui remet encause tout ce à quoi l'on avait adossé son existence : l'apparence.
b) C'est en quelque sorte comme si vérité et apparence répondaient au même désir de l'homme, se trouvant ainsi enconcurrences.
Alors que l'apparence répond au désir de connaître de manière plus rapide, plus efficace, la recherchede la vérité est laborieuse et pénible, elle ajoute l'inquiétude intellectuelle à l'angoisse de n'avoir pas de réponse.
c) Il semble donc plus confortable de se contenter de l'opinion que de se lancer dans la recherche de la vérité quine peut apparaître du point de vue du confort que plus pénible et plus incertaine.
Cependant, du point de vue de laraison, c'est se complaire dans la facilité que d'accepter ainsi une « vérité » sans explication.
Se contenter de cettepseudo-vérité c'est se mentir à soi même, et soumettre sa personne à la tyrannie de l'opinion.
Transition : Si la vérité de l'opinion est facile et tendancieuse, celle que poursuit la connaissance est pénible et douloureuse.
Si chacun est apte à entendre ce raisonnement, comment ne pas choisir la voie de la connaissance ?Pourquoi pourrait-on vouloir se tromper soi même ?
3.
Nous avons, enfin, du mal à connaître la vérité, parce que la dualité de notre nature est l'obstacleprincipal qui s'impose à l'activité du connaître : nous sommes rationnels mais aussi constitués de désirs.
« En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant desconnaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, faitobstacle à la spiritualisation.
» (Gaston Bachelard)
a) Freud ( Nouvelles Conférences sur la Psychanalyse) a montré fort brillamment, pourquoi la religion avait partout eu plus d'influence sur leshommes.
Selon lui, les raisons en sont psychologiques.
Il montre par exemple,que la science et la religion sont en concurrence, devant l'homme, pour lasatisfaction d'un désir particulier : le désir de connaître.
Mais la religionsurenchérit en satisfaisant son désir de consolation et son désir d'obéissance,ce que la science ne peut faire.
Mais simplement du point de vue du désir deconnaître, elle lui offre une réponse immédiate, certaine à la question desorigines du monde.
Elle satisfait plus rapidement, avec moins de douleur, undésir que la science peine à satisfaire.
b) Se fondant sur cette idée, considérant la nature duelle -et conflictuelle-de l'homme, Bachelard a tenté une approche psychologique de « l'espritscientifique ».
C'est justement, la nature duelle de l'homme qui définitl'obstacle épistémologique majeur à la connaissance de la vérité et en précisela démarche.
c) Alors que jusque là, l'épistémologie considérait les obstacles à la connaissance comme parfaitement extérieure à la raison, - idéalisant ainsi la connaissance, en faisant une facultésurhumaine.
Bachelard fait une psychanalyse de la connaissance, intègre ce que Freud appelait (dan les 5 leçons depsychanalyse) la résistance, au sein même de l'analyse épistémologique.
Il fait une épistémologie humaine quiintègre donc ce qu'il appel les obstacles épistémologiques..
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