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Pour quelles raisons la formation d'une théorie scientifique doit-elle mettre en critique toutes les formes d'illusions ?

Publié le 28/12/2005

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scientifique

ILLUSION (lat. illusio, tromperie; illudere, se jouer)

Gén. apparence trompeuse. Perception fausse qui naît d'une mauvaise interprétation des données sensorielles (percevoir comme brisé un bâton à demi plongé dans l'eau). Il convient donc de distinguer erreur et illusion, puisque l'erreur est l'effet d'un jugement porté à partir du témoignage des sens et peut être dissipée dans la mesure où nous en sommes responsables, alors que l'illusion persiste toujours (ex. des illusions des sens) sans pour autant nous induire en erreur. Crit. Kant appelle illusion ou apparence transcendantale l'illusion produite par la raison quand elle prétend dépasser le champ de l'Expérience et qu'elle confond les principes subjectifs de la connaissance, relatifs à notre constitution, avec les principes objectifs des choses en soi.

RAISON (lat. ratio, calcul; faculté de calculer, de raisonner) Ce terme connaît deux grandes acceptions : soit il désigne la faculté de penser, la « raison humaine », soit il désigne un principe d'explication, la « raison des choses ». En tant que faculté de penser, la raison peut se définir encore en plusieurs sens, soit : 1. la faculté de raisonner discursive, de combiner concepts et propositions par opposition à la faculté de connaître intuitive (la ratio par opposition à l'intellectus chez saint Thomas, ou la raison par opposition au coeur chez Pascal); 2. la faculté de bien juger (comme chez Descartes) ou l'entendement qui « s'appelle raison en tant qu'il dirige au vrai et au bien », selon Bossuet. En ce sens s'oppose classiquement à la folie et à la passion qui consiste à raisonner mal, contrairement aux lois logiques ; 3. la connaissance naturelle par opposition à la connaissance révélée, la lumière» naturelle par opposition aux lumières de la foi» ; 4. un système de principes a priori dont la vérité ne dépend pas de l'Expérience . En ce sens, les vérités de la raison se distinguent du témoignage des sens autant que des révélations de la foi, si bien que Pascal voyait là trois ordres distincts de connaissance; 5. dès lors, toute une tradition définira usuellement la raison comme l'esprit humain en tant qu'il porte en lui les notions innées lui permettant de comprendre le monde, définition critiquée par les empiristes, et transformée par Kant; 6. la raison est pour Kant la faculté supérieure qui ramène à l'unité les règles de l'entendement» comme celui-ci fait la synthèse des éléments sensibles. Connaissance a priori et connaissance par la raison sont une même chose, et se distinguent ici de la connaissance par l'entendement (contrairement au sens 2 qu'on trouve par ex. chez Descartes). Le nom de Raison est réservé à un degré supérieur de synthèse des connaissances : si l'Entendement est la faculté des règles, la Raison est la faculté des principes. Elle est théorique lorsqu'elle fonde la science (et concerne uniquement la connaissance); pratique lorsqu'elle est considérée comme contenant le principe a priori de l'action morale. En tant que principe d'explication, soit : 1. au sens théorique, ce qui rend compte d'un effet. Signifie alors plutôt raison d'être d'une chose à distinguer de sa cause simplement antécédente. Ainsi, se confond souvent avec la cause finale; 2. au sens normatif, le motif légitime d'un acte, sa justification (comme dans l'expression « non sans raison »). D'où : argument destiné à prouver qu'on a raison (« donner ses raisons »).

THÉORIE (gr. theoria) Gén. Construction de l'esprit rattachant des conséquences à des principes. Par opposition à la pratique, ce qui est l'objet d'une connaissance désintéressée, indépendante de ses applications (Lévy-Bruhl distingue la physique pure, recherche théorique, et « la physique appliquée qui se rapporte à la pratique »). Par opposition à la connaissance vulgaire, reconstruction du réel à partir d'hypothèses scientifiques (Bachelard signale qu'une théorie ne s'établit qu'en rompant avec l'Expérience première). Désigne parfois même, par opposition à la connaissance certaine, une construction purement hypothétique et controversée (la théorie cartésienne des animaux-machines). Ce terme comporte alors une nuance péjorative, courante dans son usage commun, qui tranche avec l'acception scientifique. Épist. Syn. de théorie scientifique (contrairement au sens grec de théoria). Système explicatif d'un phénomène ou d'un ensemble de phénomènes que l'on propose avant de le soumettre à un contrôle expérimental ( vérification). Dans certains cas, le contrôle ne pouvant être volontairement provoqué (astronomie), la théorie devra, pour être acceptée par la collectivité scientifique, pouvoir intégrer tout fait nouveau en conservant sa cohérence interne. On parle alors de vérification théorique consistant à tester la validité" formelle de la théorie.

FORMEL: Qui concerne la forme, et non la matière ou le contenu, et porte sur les relations entre les éléments plutôt que sur ces éléments eux-mêmes ou sur ce qu'ils désignent.

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