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Pour exprimer sa pensée, vaut-il mieux écrire ou parler ?

Publié le 28/10/2012

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Quelle est la meilleure traduction de la pensée ? L'écrit est-il préférable à l'oral ?

En écrivant, on est forcé de prendre tous les mots dans l'acception commune; mais celui qui parle varie les acceptions par les tons, il les détermine comme il lui plaît; moins gêné pour Çtre clair, il donne plus à la force, et il n'est pas possible qu'une langue qu'on écrit garde longtemps la vivacité de celle. qui n'est que parlée...

« L'écriture n'est pas le reflet de la pensée La parole est le reflet immédiat de la pensée.

L'écriture n'est que Je reflet de ce reflet.

En ce sens, elle ne peut pas traduire, aussi bien que les mots que l'on prononce, ce que l'on pense et ce que l'on sent.

L' éc:rlture 1 n'est qu'un outil destiné à aider la mémoire P laton, dans Phèdre, refuse l'idée selon laquelle l'écriture serait «Les produits de la peinture sont comme s'ils étaient vivants; mais pose-leur une question, ils gardent gra­ vement le silence.

Il en est de même des discours écrits ...

Platon, Phèdre le reflet de la pensée.

Une pensée écrite est une pensée morte.

«Les discours écrits» ne sont rien d'autre «qu'un · mémento».

La parole, bien plus que l'écriture, permet d'atteindre la connaissance des Idées, c'est-à-dire de ce qui est éternellement, au-delà des apparences.

Seule la parole est vraiment vivante ((c hacun sent, écrit Antoine Augus­ tin Cournot, qu'il y a de la vie dans la parole, dans le langage, et qu'il n'y en a point dans le signe écrit» (Traité de l'enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l'histoire).

C'est en parlant, bien plus qu'en écrivant, que j'exprime le mieux les nuances de la vie de l'esprit.

Un texte ne se met à vivre que lorsqu'U est lu M aurice Merleau­ Ponty, dans la Prose du monde, a bien décrit les processus qui conduisent un lecteur à entrer dans une oeuvre écrite par une personne qui lui est totalement étrangère.

Le lecteur fait vivre les mots en les lisant, c'est-à-dire en les prononçant inté­ rieurement.

C'est ainsi qu'il s'offre au texte et que réciproquement, le texte, peu à peu, le pos­ sède.

La forme verbale est bien plus le reflet de la pensée que la forme écrite.

Cette dernière ne peut pas rendre compte de toute la richesse de la vie de l'esprit.

Même lorsqu ' on lit un texte, on le parle intérieurement.. »

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