Pour être libre, faut-il n'être soumis à aucune loi ?
Publié le 22/02/2012
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on d'autant mieux prévenir ou guérir une maladie, donc s'en libérer, qu'on en connaît mieux les mécanismes et leslois.
b) Les lois morales et politiques
Rousseau• Si l'homme naturel parait plus libre que l'homme qui vit en société, il est en fait comme un animal soumis à"l'impulsion du seul appétit".
(Contrat social, 1, 8).
Seule l'existence sociale rend possible intelligence, maîtrise de soiet donc liberté authentique.• Dans un État idéal, la volonté individuelle ne serait pas simplement limitée par les volontés des autres individus.Chaque individu a en effet la capacité et l'intelligence de vouloir le bien commun ; obéir à des lois qui seraientl'expression de la Volonté générale, ce serait donc obéir à sa propre volonté bien comprise et ainsi être libre.
Dansce que nous pouvons nommer une démocratie idéale, il n'y aurait plus incompatibilité entre une liberté essentielle àl'humanité et une solidarité non moins vitale.
Les lois seraient ce par quoi s'accomplit la liberté des hommes : « …l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.
»• Cet idéal politique est inséparable d'une problématique morale.
Ainsi selon Kant : le Devoir authentique estl'obéissance à la loi que pose la raison ; faire son devoir, c'est être autonome et donc libre.
Hegel• «Le système du droit est l'empire de la liberté réalisée”.
(Principes, Introduction, 4).
Autrement dit, le sujet de lalocution «être libre» n'est qu'en apparence la volonté particulière de l'individu ; plus profondément, c'est l'État etses lois.• Pour Hegel, l'histoire universelle est la réalisation de cette liberté, à travers les États qui se sont succédé, enparticulier à travers l'État oriental, où "la liberté n'est que caprice", puis à travers les lois de la Cité antique, quidécouvre que "quelques-uns sont libres, non l'homme en tant que tel", enfin à travers l'État moderne, qui affirme etréalise progressivement la liberté de tous les hommes (cf.
La Raison dans l'Histoire).• La soumission aux lois de l'État n'apparaîtrait donc comme contradictoire avec la liberté qu'à des penseurssuperficiels, incapables de comprendre la rationalité plus riche qu'exprime et incarne la loi de l'État.
"Le droit, l'ordreéthique, l'État, constituent la seule réalité positive et la seule satisfaction de la liberté.
La seule liberté qui setrouve réellement brimée est l'arbitraire qui ne concerne d'ailleurs que la particularité des besoins".
(ibid., 10-18, pp.135-6).
Conclusion
Les lois ne constituent pas que des limites pour la liberté de l'homme : elles peuvent lui donner les moyens de laréaliser.
Sur le plan scientifique, d'abord, la connaissance des mécanismes naturels fait que l'homme peut chercher àse rendre "maître et possesseur de la nature".
(Descartes).
Sur le plan politique, au sens large, et sur le plan moral,l'existence de lois qui règlent la conduite parait d'abord restreindre la liberté ; mais on ne peut oublier qu'en dernièreanalyse l'homme est aussi l'auteur de ces règles, qu'il peut s'interroger sur leur valeur et travailler à les modifier..
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