Pour chercher la vérité, faut-il renoncer à croire ?
Publié le 28/12/2005
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La croyance est un terme problématique. Il peut avoir un sens péjoratif si on l’apparente à de la superstition ou à de l’ignorance. Au sens étymologique, credere signifie « faire confiance «. C’est effectivement le sens de confiance aveugle que l’on met souvent sous ce terme. Au sens philosophique, la croyance est l’adhésion incertaine à une idée par opposition au savoir. C’est donc une disposition de l’esprit qui peut être plus ou moins négative si on l’assimile au préjugé, à la naïveté, à l’erreur ou à la foi. Par définition, la croyance semble s’opposer à la vérité. La recherche de la vérité et la croyance ne peuvent-elles pas cohabiter dans un même esprit ? Pour rechercher la vérité, faut-il renoncer à croire ? De prime abord, la croyance semble constituer un obstacle à la recherche de la vérité, dans la mesure où une vérité devrait s’appuyer sur un savoir pour être certaine. Or croyance et savoir semblent s’exclure l’un l’autre. Néanmoins, on pourrait opter avec Kant pour une croyance raisonnable, c’est-à-dire, dans les limites de la raison. Enfin, on peut se demander si la vérité n’est pas un objet de croyance en elle-même, celui du philosophe.
«
une place pour la croyance.
Relève de la croyance tout ce qui n'est pas à la portée de la science, en d'autrestermes tout ce qui n'est pas de l'ordre de la pensée scientifique qui n'atteint que des objets construits par lesujet lui-même.
On ne peut à proprement parler de ce qui est de l'ordre de la croyance que négativement.Séparer savoir et croyance s'explique dans la philosophie kant ienne par le dualisme entre intelligible / phénoménal.
L'homme ne peut connaître que le phénoménal ; mais il peut croire en l'intelligible.
Il n'y a pas deconnaissance de l'intelligible mais bel et bien une croyance en celui-ci – croyance en l'immortalité de l'âme, enDieu et en la liberté.
Kant allie dans un même mouvement dans le cadre de cette citation lucidité, rationalité et foi sans tomber ni dans l'écueil positiviste, ni dans l'écueil de la foi enthousiaste.L'enjeu de cette citation est multiple :1° Distinction savoir / croyance2° Rapport du savoir et de la croyance3° Rapport intelligible / phénoménal III- La philosophie : une croyance en la vérité La recherche de la vérité est constitutive de la philosophie.
Platon, déjà, formulait trois idées autour de celle de vérité.
Une idée intéressante pour notre sujet est celle selon laquelle la vérité se définit par sa permanence etson universalité et s'oppose à la relativité des opinions.
Platon distingue donc la vérité (qui doit reposer sur unsavoir) de la doxa incertaine.
Pour chercher la vérité, il faut être philosophe et non sophiste, il faut renoncer à la croyance ( doxa ). La vérité chez Platon est une croyance, au sens où il croit en la vérité.
C'est la croyance du philosophe.
C'est au nom de cette croyance que celui-ci sort de la caverne et connaît la dialectique ascendante (il gravit l'échelle desIdées).
Ainsi, il atteint des vérités immuables et universelles.
En créant le monde des Idées, Platon sauve lephilosophe en quête de vérité en lui offrant un horizon et une fonction, celle de transmettre par la suite cette véritéaux hommes restés dans la caverne.
Conclusion Pour chercher la vérité, faut-il renoncer à croire ? Les deux éléments de la question, vérité et croyance, semblent opposés.
La croyance ne prétend pas avoir le statut de savoir (sauf pour les dogmatiques), tandis que lavérité doit s'appuyer sur un savoir.
Pour Descartes, la croyance est une entrave à l'acquisition du savoir et donc dela vérité.
Pour Kant, la croyance peut avoir un aspect négatif qu'il redoute en métaphysique, néanmoins un certaintype de croyance, une croyance raisonnée, est nécessaire.
Avec Descartes et Kant, nous avons donc proposé deuxthèses différentes, pour nous demander finalement si la vérité n'était pas la croyance du philosophe par excellence,sacralisée dans le monde Intelligible de Platon.
De même que la légitimité de beaucoup de croyances est mise enquestion, nous pouvons nous demander si cette croyance en la vérité est une illusion.
William James le suggère dansson ouvrage Le Pragmatisme dans lequel il écrit que la vérité absolue et éternelle n'est que « ce point idéal, toujours à perte de vue, vers lequel nous imaginons que toutes nos vérités temporaires effectueront, un jour oul'autre, leur convergence ».
>>> Second corrigé de ce même sujet: http://www.devoir2philo.com/dissertations/102410.htm.
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