Platon: Le tyran et la politique

« lcalliclès Enfin, au-delà de ces questions mettant en cause la nature vicieuse de la politique, ne faut-il pas se poser la question de savoir si celle-ci n'est pas intrinsèquement viciée? D'où tenons-nous qu'il faut obéir à une loi et nous plier à la vie politique? N'est-ce pas là un symp­ tôme de décadence? Lhomme n'a-t-il pas renoncé à sa nature le jour où il a accepté d'obéir? Calliclès, qui s'op­ pose à Socrate dans le Gorgias (483 a), pose cette question nietz­ schéenne avant la lettre et y répond en faisant le procès de la raison en général et de la philoso­ phie en particulier.

fla politique malgré tout Force est de le constater, toutes ces questions qui se posaient hier se posent encore aujourd'hui.

Qui peut le nier? La scène politique n'est-elle pas le théâtre d'af­ frontements continuels pour le pouvoir où ceux qui en sont exclus obéissent souvent par crainte? Si Platon n'a pas remis ce constat en question, il n'a pas condu pour autant de façon pessimiste que l'on ne pouvait rien faire, tout comme il ne s'est pas résolu à devenir un loup parmi les loups afin de s'arroger une part de pouvoir.

Entre résignation et cynisme, il a jugé qu'existait une autre voie.. »