Platon, Le Phédon, commentaire de texte 82d-83d
Publié le 11/05/2013
Extrait du document
«
la véritable réalité.
Elle n'est pas comme comme le corps, elle est différente, elle ne fonctionne pas
de la même manière, elle serait bien naïve de ne pas se méfier du corps adepte des plaisirs qui la
retienne loin de toute facultés de connaissance du monde vrai.
Si elle souhaite la connaissance des
êtres, du vivant, toutefois même s'en rapprocher, elle doit s'en reporter uniquement à elle-même, elle
doit '' se rassembler elle-même en elle même '' (Ligne 13-14).
Platon nous laisse supposer alors que
l'âme n'a également plus connaissance d'elle même car elle s'est laissé dépassé, entrainé par ce
corps, disposé aux vices, aux plaisirs, à la dépendance, … c'est pourquoi elle doit se rassembler,
c'est la philosophie qui veut lui faire comprendre cela, afin qu'elle se sépare du corps, qu'une
déliaison s'opère entre les deux.
Le corps est un obstacle, il nous trompe dans notre quête de la
vérité.
Il faut s'éloigner des plaisirs du corps, c'est ce que Socrate expliquait dans les paragraphes
précédents, il est nécessaire pour l'âme de s'en détacher si elle veut saisir réellement les choses, elle
aspire seule, à parvenir à ce qui est vrai.
Notre corps nous rend esclaves de nos peurs, de nos joies,
des appétits.
En quelque sorte il nous prive de notre liberté ! Le corps, les sens induisent en nous
seulement de la confusion.
Si l'âme comprend différemment que d'elle même, Socrate lui dit de ne
pas considérer ce qui en résulte, car ce n'est pas la vraie réalité.
Nos dires sont confirmés par
Socrate dans la suite de ce dialogue lorsqu'il pose le dualisme de l'âme et du corps reposant sur deux
perceptions, celle par les sens et ce que '' l'âme voit, elle, c'est l'intelligible et l'invisible '' (ligne 23-
24).
En somme, nous devons comprendre ici que les sens ne permettent la compréhension de
l'intelligible, des formes intelligibles de la connaissance, la vraie réalité, et que l'âme est en mesure
de comprendre l'essentiel et l'intelligible.
C'est pourquoi dans le monde sensible l'âme du
philosophe du fait qu'elle risque le plus grand des maux, sera quand à elle à l'écart, comme le dit
Socrate, de tous les plaisirs et appétits qu'ils puissent être.
Il ne parle pas ici des conséquences
directes d'abus ou de divers pêchés dont on sait déjà les conséquences mais il parle d'un mal qui
serait le plus grand des maux existant en ce monde, ce qui l'appelle '' le mal suprême '' .
Un mal
entrainé par la confiance aveugle en les sens, en le corps si l'âme ne s'en est pas déliée.
Il l'explique
aux lignes 39 à 42, il s'agit de se tromper sur la réalité et d'ignorer que l'on se trompe sur celle ci.
L'ignorance de l'ignorance est pire que tout, elle trompe l'homme en lui-même.
Pour Socrate le plus
ennuyeux est de penser que nous sommes en plein dans la réalité, prendre plaisir aux appétits et aux
plaisirs les plus déraisonnables, ignorer que l'on est pas pas dans le vrai, que l'on se trompe, que l'on
ignore ce qu'il se passe vraiment et prendre goût aux plaisirs, c'est le plus grave, le plus fâchant.
En
effet la condition nécessaire de l'accès à la connaissance est pour Socrate, l'acceptation de son
ignorance, nous disions précédemment que l'âme doit être dans le vrai, ne doit pas ignorer qu'elle se
trompe mais toujours se rapporter à elle-même pour analyser et comprendre le vrai sinon il va de soi
qu'elle se trompera elle aussi tout comme le corps.
Pourquoi la philosophie suscite t'elle un si fort intérêt à délier l'âme et le corps ? afin d'éloigner
l'âme de tous les plaisirs, les pêchés qui pourraient la retenir dans sa quête de la vérité et qui la
pousserait à atteindre le '' le mal suprême '', qu'est ce que c'est concrètement ? Socrate dit que c'est ce
qui consiste en l'inférence inévitable qui s'impose à toute âme '' d'hommes au moment où elle
éprouve un plaisir ou une peine intenses '', car chaque plaisirs, chaque peines reçus par les sens
enfoncent un peu plus le clou de ce qui retient l'âme au corps, laissant l'âme se confondre avec la
forme du corps puisque ce que considère comme vrai le corps, l'âme l'accepte comme tel.
C'est-à-
dire que si le corps apprécie l'un des plaisirs auquel il s'est laissé aller alors l'âme étant sous ses
'commandements' fera de même et la considérera tout autant comme vraie.
Elle se conforme à lui
alors que ce n'est pas ce qu'elle devrait faire comme nous le répétons depuis le début de cette étude.
L'âme faisant confiance au corps croit connaître les plaisirs du monde sensible, mais elle ignore
qu'elle se trompe, ce qui lui risque de ne pas retrouver ses origines et pas non plus l'accès à la
connaissance.
C'est bien lorsque l'âme s'attarde aux plaisirs du monde sensible qu'elle s'enchaine
d'autant plus au corps c'est ce que nous dit Socrate.
Ce que l'âme doit comprendre c'est que les
plaisirs du monde sensible la rende aveugle et l'enferme d'autant plus à l'intérieur du corps.
Socrate
tient à souligner que l'âme de par son emprisonnement au corps perd de sa pureté originelle...
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