Platon: la quête de la vérité
Publié le 01/05/2005
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portée de montrer qu'au-delà des apparences, il est parfaitement possible de découvrir des éléments stables.
Estalors philosophe celui qui comprend que la démarche la plus féconde de la pensée consiste à saisir cet au-delà desapparences, tandis que le sophiste se satisfait en demeurant dans le mouvant et l'incertain.
Cela peut d'ailleurs luiassurer un certain succès puisque, de la sorte, il s'appuie sur l'expérience la plus commune et n'exige aucun effortparticulier de ses auditeurs.
Alors que le philosophe court évidemment le risque, en dédaignant les apparencesmouvantes, de ne pas être entendu ni suivi par le public.De plus, la (fausse) sagesse de l'amateur de controverses prend l'aspect d'une grande lucidité : ce n'est pas à luiqu'on pourra raconter des histoires, puisque, désormais, il sait qu'il n'y a rien à savoir.
Son
scepticisme paraît fondé, et d'autant mieux qu'il encourage la paresse intellectuelle: s'il n'y a rien à savoir, ce n'est pas la peine de se fatiguer à chercher.
Où l'onconstate que l'ignorance de l'art de raisonner a des conséquences, non seulementdans la connaissance, mais aussi dans la morale.
[III.
Parier sur la vérité]
Pour répliquer convenablement, il faut d'abord admettre une hypothèsefondamentale : qu'il soit « vrai qu'il y ait des raisonnements vrais, solides et susceptibles d'être compris ».
C'est une sorte de postulat, puisqu'une telle proposition est sans doute en elle-mêmeindémontrable (on ne pourra mesurer son efficacité que par ses conséquences).
En d'autres termes : il doit êtrepossible de raisonner de manière correcte, incontestable et transmissible à autrui.
Raisonner, c'est en effet user dulogos, terme qui désigne aussi la possibilité de mettre en circulation ce qui est dit : la raison, pour Platon, est à lafois rigueur et discours, ce qui suggère que, de proche en proche (d'un interlocuteur à l'autre), son contenu peut sediffuser.Si l'on admet qu'il existe ainsi des raisonnements vrais, celui qui les met tous en doute apparaît immédiatement dansson tort, puisque, au lieu de mettre en cause sa propre incapacité à les repérer convenablement, il met enaccusation les raisonnements eux-mêmes.
Ce faisant, il se prive de tout accès à la vérité et à la connaissance de laréalité.
Il ne peut même pas objecter qu'il a sa vérité, puisque, admettant que rien n'est stable, il se condamne àn'élaborer aucune vérité, et que ce qu'il nommerait sa vérité n'est rien de plus que son opinion.Platon considère que l'attitude d'un tel homme serait «une triste chose », et c'est là un point de vue moral quiréapparaît.
Un tel spectacle serait triste en effet, non seulement parce que notre spécialiste en controverses sepriverait de la vérité, mais surtout parce qu'il se priverait des capacités de la raison et des raisonnements, niantainsi les plus hautes capacités de sa pensée.
[Conclusion]
Prendre le parti de la raison et de l'art de raisonner, c'est s'engager sur la voie d'une vérité dont on commence paraffirmer la possibilité.
Vérité qui dépend de l'homme lui-même et de ses capacités, car si la raison existe, encorefaut-il que chacun la réalise en lui-même.
Un tel choix s'oppose au scepticisme inactif et sa dimension morale vientde ce qu'il encourage à la recherche au lieu de favoriser la passivité.
PLATON.
Né à Égine, près d'Athènes, en 429 av.
J.-C., mort à Athènes en 347 av.
J.-C.Son père, Ariston, descendait de Codros, dernier roi d'Athènes, et sa mère, Périctyone, de Solon.
Il fut l'élève del'héraclitéen Cratyle, et s'initia aux arts.
Il prit part à des concours de tragédie, et se passionna plus spécialementpour la musique et les mathématiques.
Vers 407, il rencontra Socrate, dont il resta l'ami et le disciple jusqu'en 399,date de la mort du maître.
Platon se rendit alors à Mégare, auprès d'Euclide ; puis, il effectua des voyages enÉgypte et en Italie du Sud.
Eu Sicile, il rencontra Denys et tenta de lui faire accepter ses théories politiques.
Letyran, outré, fit vendre Platon comme esclave, à Égine.
Là, Annicéris le reconnut, l'acheta et le libéra.
Rentré àAthènes, Platon commença d'enseigner la philosophie dans les jardins d'Académos ; ce fut l'origine de l'Académie.
Ilse rendit encore en Sicile auprès de Denys le jeune, mais aussi sans succès.
Il mourut octogénaire, à Athènes,désignant son neveu Speusippe pour lui succéder à la tête de l'Académie.
Toutes les oeuvres de Platon sont desdialogues.
Ils nous seraient tous parvenus, et certains textes apocryphes s'y sont ajoutés.
— C'est sous l'influencede Socrate que Platon conçut son système philosophique, premier système spiritualiste complet, qui fait duphilosophe grec, l'un des plus grands, sinon le plus grand de tous les temps.
Pour les Pythagoriciens, la raison deschoses se trouvait dans les nombres ; pour les Ioniens (tel Héraclite) elle était dans les forces et les éléments de la
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