Platon
Publié le 10/11/2018
Extrait du document
L'ALLÉGORIE DE LA CAVERNE
L'allégorie est une figure stylistique qui combine en un récit cohérent un ensemble d'éléments narratifs dont chacun correspond symboliquement au détail d'une idée. Au début du Livre VIl de La République, Platon, qui vient, à la fin du Livre VI, d'établir les distinctions du sensible et de l'intelligible ainsi que de l'opinion et de la connaissance vraie, réunit sous une forme imagée et dynamique ces différents éléments afin d'illustrer sa conception de la vérité et de l'éducation. Ce texte raconte, en effet, comment l'âme des hommes, d'abord prisonnière des faux-semblants et des préjugés, peut s'élever progressivement jusqu'aux lumières de la connaissance. Mais ce parcours, qui est toute la philosophie, ne peut trouver son achèvement que dans un effort, proprement politique, de conversion et d'éducation
le rhéteur, Critias le tyran, Calliclès l'ambitieux, Lachès le stratège militaire, etc. Porteur d'un statut social mais aussi d'un type de préjugés, chacun d'eux se découvre à l'occasion d'une discussion qui est un peu l'histoire d'une révélation à eux-mêmes : c'est pourquoi, le plus souvent le dialogue porte leur nom. La discussion est au cœur de la méthode platonicienne. Œuvre de raison et de parole (les deux sens du mot logos), elle prend la forme d'un jeu de questions-réponses où Socrate interroge des hypothèses et où l'interlocuteur est amené à rectifier, compléter, voire abandonner une définition initiale concernant une notion (la Vertu, la Justice, le Beau ...) qu'il est censé maîtriser. Ainsi, la connaissance des concepts va de pair, pour le répondant, avec une connaissance de lui-même.
Les MYTHES
Les limites de la discussion sont celles de toute démarche analytique. Une reprise synthétique des éléments et de leurs combinaisons se révèle finalement toujours nécessaire : les mythes, auxquels Platon a régulièrement recours, assurent d'abord cette fonction d'image intuitive et unifiée. De plus, la forme du récit réintroduit dans l'exposé une dynamique
de l'autre, et ce au risque d'y laisser sa vie (allusion à Socrate). Les principaux éléments du récit sont :
• la caverne, qui symbolise l'ordre sensible et matériel ;
• les chaînes, qui retiennent les prisonniers et qui sont les attaches charnelles de l'homme : désir, ambition, etc. ;
• la route ascendante qui permet de s'extraire de l'obscurité : méthode et vertu, réflexion et amour de la sagesse ;
• le Soleil, enfin, qui est l'idée de Bien, éclairant et unifiant toute la réalité.
En affirmant que l'homme porte en lui-même les causes de ses illusions et les moyens de son progrès et de sa libération, l'allégorie de la caverne est l'un des textes fondamentaux de la civilisation occidentale, mais aussi, par sa portée symbolique, de l'humanité tout entière.
LE PHILOSOPHE ET LE POLITIQUE
Disciple de Socrate, Platon est l'auteur du premier grand système philosophique. Combinant avec cohérence des préoccupations métaphysiques, éthiques et politiques, le platonisme est dominé par la conviction générale que notre monde sensible n'est que l'ombre ou la copie d'un monde des Idées qui lui donne sa réalité et ses lois, un dieu démiurge assurant la participation de l'un à l'autre. Découvrir et aimer ce qui rassemble les êtres en un Tout harmonieux, tel est l'ambitieux projet que Platon assigne à toute philosophie.
VIE DE PLATON
LE «Divin» PLATON
Il naît à Athènes vers 427 av. J.-C. dans une famille noble et aisée.
De son vrai nom Aristocles, il doit son surnom à sa carrure et à son front large (platus). Il s'adonne à la poésie, à la musique, à la gymnastique, sans négliger sa formation scientifique et religieuse. Initié à la philosophie par Cratyle, un disciple d'Héraclite, il se destine à la politique, conformément à son rang. avant que de graves crises secouent Athènes et finissent par le décourager. Dans le même temps, a lieu la rencontre capitale avec Socrate (en 407), alors âgé de soixante-trois ans, auquel il s'attache et dont il partagera l'intimité pendant huit ans. Très affecté par la condamnation et la mort de son maître en 399, Platon entreprend alors de longs voyages qui le mènent en Orient, en Égypte et en Sicile, où il se lie d'amitié avec Dion et Denys l’Ancien, le tyran de Syracuse, qu'il espère un temps convertir à la philosophie. Mais le projet tourne court et Platon est vendu comme esclave. Racheté par un ami, Annicéris, en 387, Platon revient à Athènes pour y ouvrir son école, l'Académie. Après deux nouvelles tentatives infructueuses à Syracuse (en 366 et en 361) et la mort de Dion en 353, Platon se fixe définitivement à Athènes où il meurt en 347.
L'ACADÉMIE
«Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre» : c'est par cette formule gravée à son fronton que l'Académie accueillait élèves et disciples. Fondée vers 387 av. J.-C. dans les jardins d'Akadêmos, non loin d'Athènes, cette école fonctionnait comme une université doublée d'une association religieuse consacrée au culte des Muses.
L'enseignement consistait en exercices mathématiques, observations scientifiques, initiations ésotériques et, bien sûr, discussions philosophiques. La musique, par son apport rythmique et harmonique, ainsi que la gymnastique, exercice de la volonté et discipline du corps, y occupaient aussi une place importante. Très vite réputée, l'Académie forma des générations de mathématiciens, d'hommes politiques et de philosophes, dont le plus célèbre, Aristote, sera l'élève de Platon avant d'ouvrir sa propre école, le Lycée. Néanmoins, l'Académie conservera son aura et sa prédominance sur les autres écoles jusqu'en 529 apr. J.-C., date de sa fermeture par l'empereur byzantin Justinien.
Alors que la quasi-totalité de l'œuvre écrite de Platon nous est parvenue, son enseignement oral est fort peu connu, sinon par quelques commentaires d'Aristote. Il semble que le maître, conformément à la démarche socratique, s'y soit montré peu doctrinal et davantage soucieux de fournir à ses élèves la possibilité d'une émancipation politique et spirituelle par l'influence de la méditation et de la parole vivante.
Le Beau et la dialectique de L'Amour L'Amour, en son sens platonicien, n'est pas « platonique », il ne désigne pas le sentiment qu'un individu peut éprouver pour un autre et dans lequel l'attirance, Je désir charnel sont « intellectualisés» puisque non consommés. l'Amour, tel que Platon l'évoque dans Le Banquet, par exemple, est une grâce, un don divin qui se révèle être l'instrument de toute la dialectique, cette élévation jusqu'au Bien par la parole échangée. Le philosophe, inspiré par Éros, le démon né de la pauvre Pénia et du divin Poros, ressent dans un même élan les défauts de sa condition terrestre et les promesses de plénitude de son âme céleste. Partant des beautés sensibles, il est pour ainsi dire envolé jusqu'à la Beauté absolue qui est immortelle et idéale. Or celle-ci ne se donne qu'au prix de cette union, de cette génération spirituelle entre l'âme du maître et celle de son disciple, qui retrouvent en cette vie l'unité et la communion harmonieuse.
«
PLOTIN
ET LE NÉOPLATONISME
Entre le 1� et le V' siècle, un ensemble
de doctrines assimilèrent des éléments
du mysticisme juif et oriental avec
la philosophie de Platon, donnant
naissance à un courant hétéroclite :
le néoplatonisme.
Profondément ancré
dans un paganisme d'autant plus actif
qu'il brOie de ses derniers feux (cultes
solaires, divinations astrologiques, rites
et incantations magiques), ce courant,
socialement élitiste, est un effort pour
saisir, voire décrire le monde
métaphysique et intelligible.
Dans ses Enn éa des, Plfllill (205-270)
propose une vision de l'Univers
dominée par l'unité et l'unicité.
Trois
principes (ou hypostases) sont des
causes successives de tout ce qui
existe et
semblent
s'emboîter les uns
dans les
autres
comme
des
poupées
russes:
le premier principe
contient tout et n'est contenu
dans rien (ce qui empêche de le dire
ou de le penser), c'est l'Un.
Vient
ensuite l'�tre, auquel s'attache
l'Intelligence, et qui correspond
au monde des Idées de Platon.
Enfin
l'Âme du monde, qui est le siège
de la destinée, maîtresse du monde
sensible, qui l'ordonne et l'organise.
Exempte de tout mal, cette triade
d'hypostases divines trouve en dessous
d'elle un dernier échelon, un dernier
principe imparfait et indéterminé :
la matière.
À ces niveaux de réalité
correspondent autant de manières
de vivre, de la vie de plaisir (la plus
basse) à l'extase spirituelle (la plus
rare), espace de contact mystique avec
l'Un où la pensée perd jusqu'à
la notion d'elle-même.
On retrouvera
d'ailleurs l'influence de Plotin chez
nombre de mystiques chrétiens ainsi
que chez Bergson dans sa vision
dynamique de l'esprit.
À la suite de Plotin, les principaux
néoplatoniciens sont Porphyre (234-
305), Jamblique (v.
25G-330) et Proclus
(412-485), l'un des derniers diadoques
de l'Académie.
qui
permet, en partant d'hypothèses
sur les objets sensibles, d'en saisir les
relations, les lois physiques.
Cette
attitude de l'esprit prépare à la
dialectique par sa démarche déductive,
mais elle permet également de saisir
la structure mathématique du réel.
L'influence des pythagoriciens se fait ici
sentir ; les nombres sont des essences
intermédiaires qui, en dépit de leur
multiplicité, forment un ensemble idéal
et éternel.
En organisant la matière, les
nombres créent les choses sensibles
(les «solides platoniciens» sont les
formes géométriques propres aux cinq
éléments -le feu, l'air, l'eau, la terre
et l'univers -qui, eux-mêmes, dérivent
de deux principes : l'Un et la Dyade
du Grand et du Petit).
Unité et proportion, c'est là la clé
de voûte du système platonicien, qui
soutient non seulement sa cosmogonie,
mais encore l'éthique et la politique.
L'harmonie est ce point d'équilibre
entre excès et défaut qui rend l'être
parfait en lui-même et par rapport
aux autres.
Or, pour l'ame, principe divin,
la contemplation des Idées, c'est-à-dire
la vraie connaissance, est ce qui
constitue sa vraie nature.
Pour l'ame, 1-------------r-------------\ être
et connaître sont indissociables.
temporelle que l'analyse dialectique
tend à suspendre.
Le mythe raconte les
origines, à défaut d'expliquer les
causes.
Enfin, il fait appel à la croyance
et permet d'accéder au domaine divin,
qui, s'il ne peut être pensé en lui
même, rend possible la pensée elle
même, puisqu'il donne au réel sa
solidité et ses lois.
Ce point s'avère
crucial car il permet d'établir une
continuité entre l'ordre physique
et l'ordre moral.
Les principaux mythes
platoniciens sont :
• l'allégorie de la caverne
(République Vil) ;
• le mythe d'Er (République X) ;
• le mythe de Theuth (Phèdre) ;
• le mythe de l'attelage ailé (Phèdre) ;
• le mythe d'Éros (Le Banquet).
Plus proche de la légende, le Critias
offre le tableau d'une Athènes
préhistorique et de la mystérieuse
Atlantide.
LA THEORIE DES IDEES
LA DUAUlt DES MONDES
Si la tradition (aristotélicienne, puis
chrétienne) a longtemps accrédité
la thèse d'une séparation des mondes
sensibles (les existences) et intelligibles
(les fameuses Idées), la critique
contemporaine a plus sûrement mis
en relief la thèse d'un monde unique,
mais segmenté en lieux et dominé par
le principe du Bien qui, au-delà
de la réalité et de la pensée, confère
à l'une et l'autre unité et harmonie.
Le Livre VI de La République, au travers
de l'image d'une ligne, fournit
l'essentiel de cette théorie.
li existe
deux types de réalités visibles : les
images et les réalités sensibles (êtres
et objets).
À celles-ci correspondent
géométriquement et
proportionnellement deux types
de «connaissances» : les conjectures
et la foi.
En résumé, celui qui s'arrête
aux apparences des choses est
condamné à n'avoir que des opinions,
sans valeur de vérité.
Dans la continuité de la ligne, on trouve un second
segment présentant deux
types de réalités intelligibles (ou
invisibles) : les objets de science
(nombres, figures géométriques)
et les objets d'intellection (les Idées).
Là encore, il y a correspondance entre
les réalités considérées et la manière
de les considérer : la connaissance
discursive et scientifique, procédant par
hypothèse, et l'intelligence (mode de
connaissance le plus élevé), résultant
de la dialectique, véritable accession
aux vérités éternelles.
Il importe donc
d'élever son âme jusqu'aux réalités les
plus pures, les Idées, et parmi elles,
jusqu'au principe premier, le Bien.
La Vérité n'est autre que la vision
dévoilée de cet ordre supérieur.
SCIENCE ET VERTU
Véritable cheminement initiatique,
la philosophie lie parallèlement quête
du savoir et quête de la sages se
( le terme sophia en grec renvoyant
à ces deux dimensions).
le Bien est
affaire de connaissance autant que
d'amour.
Aussi l'ignorance est-elle la
source de tous les maux car« nul n'est
méchant volontairement», mais par
absence ou manque de discernement.
Dès lors, l'effort de l'âme consiste
d'abord à se détourner des objets
sensibles, des apparences qui ne sont
que des reflets imparfaits- parce que
matériels et corruptibles -de modèles
idéaux.
Conjointement, l'ame doit
se libérer du poids que représentent
les aspirations corporelles, désirs
et vanités.
Philosopher, en ce sens,
c'est «apprendre il mourir».
L'étape suivante est celle de la science Plus
encore, étant éternelle comme les
Idées et y retournant après la mort
du corps, l'ame -avant la naissance -
a déjà contemplé les Idées et le Bien.
Dès lors, connaître consiste
à se rappeler les visions du passé :
c'est la Réminiscence.
La Vertu, quant à elle, n'est autre que
l'attitude liée à cette connaissance.
Elle peut s'enseigner puisqu'elle est
la science de l'agir conformément
au Bien.
Néanmoins -et c'est là l'un
des points les plus originaux de la
pensée platonicienne -il ne saurait y
avoir de connaissance, ni de sagesse,
sans la puissance de l'Amour.
LE BEAU ET LA DIALECTIQUE DE L'AMOUR
L'Amour, en son sens platonicien, n'est
pas « platonique », il ne désigne pas le
sentiment qu'un individu peut éprouver
pour un autre et dans lequel l'attirance,
Je désir charnel sont « inte ll ectu alisés»
puisque non consommés.
l'Amour, tel
que Platon l'évoque dans Le Banquet,
par exemple, est une grâce, un don
divin qui se révèle être l'instrument
de toute la dialectique, cette élévation
jusqu'au Bien par la parole échangée.
Le philosophe, inspiré par Éros,
le démon né de la pauvre Pénia
et du divin Poros, ressent dans
un même élan les défauts de sa
condition terrestre et les promesses de
plénitude de son âme céleste.
Partant
des beautés sensibles, il est pour ainsi
dire envolé jusqu'à la Beauté absolue
qui est immortelle et idéale.
Or celle-ci
ne se donne qu'au prix de cette union,
de cette génération spirituelle entre
l'âme du maitre et celle de son disciple,
qui retrouvent en cette vie l'unité
et la communion harmonieuse et éternelle
des Idées et des Âmes.
Finalement.
qu'il s'agisse
de correspondances entre le sensible
et l'intelligible, de l'Un cause première
de l'Être, de la dialectique, science
du discours qui réunit deux individus,
de la politique, art supérieur entre tous,
et à condition de l'entendre au sens
strict, toute la pensée de Platon tend
vers un idéal de communication, dont
le fond affectif ne saurait être nié.
LES DIFFhENTS RtGIMES
Convaincu comme Socrate que
le philosophe a une mission sociale,
Platon fait
de l'art
de gouverner
la Cité (polis)
l'objet de
toutes ses
attentions.
Ses propres
déceptions
dans
un contexte
historique troublé l'ont conduit
à un pessimisme de rigueur à l'égard
du régime démocratique trop licencieux
à son goût Pour lui, une fois rompue
l'harmonie naturelle des origines,
toute société entre dans un cycle
de décadence, qui voit se succéder
les différents régimes politiques :
l'aristocratie, la timocratie, l'oligarchie,
la démocratie et, enfin, la tyrannie qui
finit de disloquer la Cité avant qu'un
nouveau cycle ne recommence.
Le réformisme de Platon entend
retarder cet avènement inéluctable ;
les lois ayant une vertu unificatrice,
elles doivent contrarier la division du
groupe, effet pervers de sa multitude.
Néanmoins, la conception de telles lois
requérant la parfaite connaissance
du Bien et du Juste, seule la philosophie
confère le discernement nécessaire à
l'exercice d'un tel pouvoir.
JUSTICE ET POLITIQUE
Considéré comme l'une des premières
conceptions de l'État totalitaire, le texte
de La République décrit un modèle
de société idéale (ou utopie)
où la justice repose sur un ordre, une
organisation des différentes classes
sociales : les dirigeants, les gardiens,
les artisans.
En fait, cette organisation
reprend, à une échelle collective, celle
de l'âme individuelle en laquelle
la justice repose sur un équilibre entre
ces trois parties que sont la Raison
(qui doit commander avec tempérance
et science), le Courage (qui doit agir
avec générosité) et les Appétits
ou Désirs (qui doivent obéir bien qu'ils
soient matériellement nécessaires).
Cette analyse se trouve renforcée par
l'Idée que les individus (et les peuples)
ont des caractères innés (un germe)
qui les prédisposent à se référer à l'une ou
à l'autre de ces parties.
Dès lors,
la conservation de l'harmonie sociale
consistera en l'attribu tion d'un rôle fixe
à chacun.
L'eugénisme, la
réglementation des unions ou la
communauté des femmes et des
enfants n'ont d'autre motivation que
de garantir l'équilibre du Tout par celui
de ses parties.
Division stricte du travail,
organisation héréditaire des classes,
contrôle permanent des gardiens et
des dirigeants, telles sont les données
concrètes auxquelles aboutit le
«communisme rationnel, de Platon
au-dessus duquel trône la figure
du philosophe roi.
LE PHILOSOPHE ROI
Semblable au dieu démiurge qui
imprime au monde sensible l'ordre des
Idées, le philosophe roi veille à ce que
l'État et la Société soient administrés
selon le Bien.
Son rôle est aussi
pédagogique ; il forme la classe des
dirigeants qui auront en charge
l'administration intérieure de la Cité.
Loin de se comporter en despote
(modèle tyrannique), il se sait
au service d'un principe qui le dépasse :
le Bien, et détenteur d'une méthode
adéquate : la Philosophie.
LE PLATONISME
(APRÈS PLATON)
Dès l'Antiquité, Platon inspire
polémiques et enthousiasme ; s'il
élabore un système propre, son élève
Aristote le fait souvent en opposition
à son maitre.
Le néoplatonisme est,
quant à lui, traversé de multiples
courants (Plotin, Plutarque), de même
que les continuateurs de l'Académie
(Speusippe, Xénocrate).
Mais le platonisme a surtout largement
participé à l'élaboration de la
philosophie chrétienne par
l'intermédiaire de saint Augustin, l'idée
de Bien s'accordant aisément aux
exigences spirituelles du monothéisme,
de même que la destinée de l'ame
pouvant ressembler à l'itinéraire
du salut.
La Renaissance sera sensible
à l'érotisme spirituel du Banquet
ou du Phèdre, tandis que la philosophie
classique (Malebranche , Montesquieu,
Rousseau) se nourrira de
La République.
Hegel, enfin,
réinterprétera l'Idée platonicienne
comme
dynamisme
de l'Esprit dans
les choses
et l'histoire.
L'influence
de Platon
sur l'histoire des
idées en
Occident aura
été, en fait, à la mesure de son œuvre :
immense, protéiforme, sans cesse
réactivée..
»
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