Philosophie : L’introspection permet-elle de mieux me connaître selon Merleau Ponty ? Explication de texte
Publié le 22/02/2023
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Philosophie :
L’introspection permet-elle de mieux me connaître selon Merleau Ponty ?
Explication de texte
Maurice Merleau-Ponty, philosophe français, représente le courant phénoménologique de la
philosophie française du 20ème siècle, même si certains le considèrent comme un existentialiste,
puisqu'il aborde dans ses ouvrages la problématique de l'existence de l'homme dans le monde.Cet
extrait provient de son ouvrage « sens et non sens » sous le titre : « Le cinéma et la nouvelle
psychologie .
Il s’agit d’une conférence du 13 Mars 1945, à l’institut des hautes études
cinématographiques qui a été retranscrite Dans laquelle l’auteur va conclure qu’ : « un film ne se pense
pas, il se perçoit ».Tout d’abord, Merleau-Ponty pose la thèse de la psychologie classique en ce qui
concerne la perception d’autrui, ensuite l’auteur va opposer cette thèse a celle de la psychologie
moderne et va opérer une critique de l’introspection intérieure, puis il va illustrer sa thèse avec un
exemple, pour conclure il va aborder la colère.
Nous allons alors pouvoir nous demander si
l’introspection nous permet de mieux nous connaître.
En premier lieu, Merleau-Ponty critique la position de la psychologie classique à laquelle il oppose la
conception de la psychologique nouvelle.
On distingue deux méthodes d'observation : l'introspection
pour l'observation intérieure et l'observation extérieure.
L'introspection consiste à regarder attentivement en soi afin de tenter de saisir la nature du sentiment
qui nous habite, alors que l'observation reste justement extérieure et ne fait que regarder, un
comportement sans entrer en véritable relation d'intériorité avec lui.Selon lui, la psychologie classique
n’était pas précise car elle admettait une distinction entre ces deux méthodes.
Il y aurait néanmoins une
relation de continuité entre les deux : l'observation d'un comportement extérieur pouvant donner lieu à
une introspection.Puis il explique que la psychologie classique conçoit les expressions de la vie de
l'âme comme des « faits psychiques ».
C'est en ces termes que sont compris colère et peur.Ces faits sont donc réels, on peut les constater sur
le visage ou dans le comportement d'autrui.Mais en tant qu'on cherche à les connaître, on ne doit
choisir que la voie de l'introspection.
Alors l’introspection livrerai le sens de ces faits psychiques là où
l'observation ne donnerait que « les signes corporels de la colère ou de la peur ».
En réalité, il s'agit de
montrer qu'on ne connaît l'essence même de la colère qu'en allant au fond de son être, pour comme
qui dirait coïncider avec lui.
En ce sens, la psychologie classique ainsi posée rend impossible la
connaissance d'autrui : si pour connaître (à proprement parler, et pas simplement observer) la colère
d'autrui et l'interpréter comme colère, encore faut-il que je rentre en moi-même et que je cherche, du
dedans, à saisir le sens et l'essence de la colère.C'est par cette connaissance qui vient du dedans de
mon être que je peux interpréter les signes extérieurs de la colère.Pour observer la colère reconnue
comme telle,il faut être capable de la reconnaître comme telle,ce qui suppose que je la connaisse de
l'intérieur, c'est-à-dire par l'introspection.
Donc on ne pourra jamais connaître la colère d'autrui, mais
simplement notre propre colère en tant que nous la reconnaissons chez autrui.La connaissance de
l'autre est d'abord extérieure à autrui.Et il n’est pas possible de savoir ce qu’une personne éprouve
quand elle crie ou pleure.On peut affirmer que cette interprétation est analogique : "je dois recourir à la
connaissance que j'ai de la colère ou de la peur en moi - même et par introspection".En effet,ce serai
donc ma propre peur et non celle d’autrui que je vais connaître.
Alors si l’on se réfère à la psychologie
classique on rencontre toujours le problème de la possible connaissance d’autrui.C’est donc ce que
l’auteur cherche a critiquer.
En second lieu, la psychologie moderne est revenue sur l’efficacité de l'introspection postulée par la
psychologie
classique.
Merleau-Ponty
donne
une
série
d'objections
et
ses
conséquences.
Premièrement l'introspection ne donne, en fait, que des éléments physiologiques, à
savoir les palpitations du cœur dans le cas de l'amour ou de la peur, etc.
Ces éléments ne donnent pas
la connaissance de ce que autrui peut éprouver.
lls sont d'ailleurs communs à plusieurs émotions.
L'essence de l'amour ne peut pas être la même que celle de la peur sinon amour et peur seraient un
seul et même sentiment.Alors saisir le trait commun à l'amour et à la peur ce n'est donc nullement les
connaître en tant que tels.
On comprend alors que la véritable connaissance, compréhension, de notre
sentiment exige une toute autre démarche que celle, vide, de l’introspection.
Il faut s'étudier comme si
nous étions étranger à nous-même : « c'est que je suis parvenu à le penser comme je pense le
comportement d'une autre personne ».
Nous devons donc nous extérioriser, et nous observer comme comportement, c'est-à-dire finalement
comme autrui nous perçoit.
Ce qui provoque un retournement de perspective.
Il faut renoncer aux « faits psychiques » et penser en termes de « comportements » : « c'est que j'ai
réussi a l'étudier comme un comportement ».
On arrive donc a une connaissance....
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