Philosophie : Le sujet est-il conscient de lui-même ?
Publié le 30/04/2021
Extrait du document
«
=l en vient alors à n’avoir qu’une certitude : la seule chose indubitable est qu’il doute car précisément,
s’il n’était pas certain qu’il doute, alors cela constituerait une mise en abyme du fait qu’il doute.
De
plus, le doute est irrémédiablement lié à une activité de pensée.
C’est en effet une réflexion.
Dans ce
cas, il est certain de penser, sans quoi il ne douterait pas.
Et par ailleurs, le simple fait d’avoir cette
activité pensante indique qu’il est le siège de cette activité d’une part et qu’il a connaissance et
désormais certitude de l’être d’autre part.
Ainsi, il a prouvé qu’il existait et qu’il avait conscience de
lui -même.
C’est la théorie du cogito cartésien accompagné de la citation “He pense donc je suis” qui
affirme que l’origine de la cons cience réflexive est la pensée et que ce cogito est le fondement de mon
identité.
En effet, l’:omme se distingue des autres êtres vivants car il est capable de se scruter lui -
même donc de se connaitre, ce qui le rend, concernant son identité, indépendant d e son corps.
Descartes répond donc que le sujet est d’abord une conscience et l’unité du sujet vient donc de la
continuité de la conscience de par la capacité de réflexion.
Enfin, la conscience est également une présence immédiate à soi -même.
Effectivemen t, la
conscience est un recul sur soi -même dans le but de percevoir ce que l’on est.
Et étant donné que
nous percevons toutes nos sensations et nos pensées au sein de notre propre intériorité, la
connaissance de notre Moi se fait directement, sans interméd iaire et sans raisonnement.
Certes notre
essence est invariable, mais c’est le foyer de nos pensées.
Ainsi notre conscience nous permet de
témoigner de l’unité de notre subjectivité à travers la fluctuation de nos sensations.
Par exemple,
lorsque l’on ress ent de la joie ou bien que l’on sent de la chaleur, on en a conscience immédiatement.
Cela s’explique bien par la constance, l’unité de notre conscience derrière tous nos états
psychologiques.
Finalement, le sujet est conscient de lui -même parce qu’il est conscient d’être toujours le
même malgré le flux de ses perceptions et qu’il accède ainsi à son Moi.
Cependant, comment expliquer
que nous ne considérons pas comme le même sujet psychologique sur de grandes échelles de temps
au cours de notre vie ? Nous ne saurions affirmer en effet que nous sommes identiques depuis notre
jeune enfance.
=l est alors légitime de remettre en cause l’existence d’un Moi comme unité du sujet.
Le sujet possède une conscience de soi mais cette dernière n’implique pas la connaissa nce de
soi.
L’existence d’un Moi tel une âme, essence du sujet permanente et invariable, découle de
l’induction de l’unité de la conscience vers l’unité de l’identité psychologique.
Or certaines expériences
entrent en contradiction avec la théorie d’un noy au unique dans notre personnalité.
Premièrement, l’introspection telle qu’elle est décrite par Descartes se heurte à la
composition de notre intériorité.
En effet, notre conscience est intimement liée à nos perceptions,
c’est à dire à tout ce qui nous arri ve, ce qui détermine nos états mentaux, en bref tout objet de
conscience.
Le philosophe Hume a ainsi décrit une expérience psychologique lors de laquelle il tente
d’observer son Moi par l’introspection.
=l affirme alors qu’il ne peut trouver en lui -même qu e des
perceptions qui sont indissociables de son Moi : “He ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment
sans une perception et je ne peux rien observer que la perception.” Autrement dit, il lui est impossible
d’attester de la présence d’une essence imper turbable puisqu'il éprouve tout entier ce qu’il ressent.
Pour étayer sa théorie, :ume explique qu’il ne peut y avoir de conscience sans perceptions grâce à un
exemple : lorsque le sujet est privé de perceptions, qu’elles soient d’origine intérieure ou exté rieure,
notamment lors du sommeil, il est incapable d’entretenir une conscience réflexive.
Et selon sa
définition, le sujet, qui existe par sa conscience de soi, cesse alors d’être en tant que tel.
Par
conséquent, un homme privé de pensées et de ressentis n’est plus qu’un objet.
=l est donc
contradictoire d’affirmer que nous ne sommes définis essentiellement que par un objet immuable, le.
»
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