Philosophie et sciences de PLATON

« intellection de ces objets, bien qu'avec le principe ils soient intelligibles.

Il me semble que tu appelles connaissance dis­ cursive la démarche de pensée des géomètres et autres savants, mais non pas intellection, parce que la connaissance discursive est en quelque sorte intermédiaire entre l'opinion et !'intellection.

· PLATON, République (vers 370 av.

J.-C.), livre VI 511 c-d, trad.

J.

Lefranc.

POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Daris les deux types de connaissance intelligible, il y a contemplation de l'objet par les « yeux de l'esprit >> et non par les sens.

mais le degré de certitude est différent parce que la démarche des sciences (telle que la géométrie) se développe à partir d'hypothèses, alors que la dialectique remonte jusqu'au principe.

Que faut-il entendre ici par hypothèse ? Ce ne sont pas de simples suppositions.

ce sont des données qui servent de principe.

et qui sont le point de départ du raisonnement {les données d'un pro­ blème de géométrie sont encore appelées hypothèses).

Ces hypothèses peuvent d'ailleurs être empruntées aùx objets sensibles (figures géométriques par exemple), d'où le statut « en quelque sorte » intermédiaire de cette connaissance scientifique, dont les objets se montrent pourtant indiscutablement intelligibles quand ils sont rap­ portés à un principe.

Le mot dialectique est d'abord l'adjectif correspondant au dialogue.

L'art dialectique est donc l'art de dialoguer selon des règles définies en vue d'atteindre l'ldée.

Mais la dialectique porte aussi sur les relations des idées entre elles, relations de convenance ou de disconvenance.

Le philosophe dialecticien peut ainsi remonter d'idée en Idée, de principe en principe, jusqu'à une Idée suprême, qui est, dans la République, l'idée de bien, Idée absolue (anhypo­ thétique en grec).

On remarquera que la philosophie et les sciences sont ici nettement distinguées, contrairement à l'affirmation fré­ quente qu'elles auraient été d'abord confondues, et que. »