Philosophie dissertation suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?
Publié le 21/01/2023
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«
Philosophie dissertation
suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?
Si un automobiliste perd totalement conscience au volant de sa voiture ,
est- ce que nous le tiendrons responsable de l’accident qu’il provoque ? A
première vue , il semble que non puisque cette perte de conscience à plutôt fait
de lui la victime , mais sa responsabilité n’est-elle pas avérée si celui-ci est dû à
une consommation excessive de drogue ? Être responsable de quelque chose c’est
en effet être l’auteur issu d’une libre décision .
Mais alors comment pouvons-nous
être responsable de ce dont nous n’avons pas consience , d’acte que nous
ignorons .
Nous avons souvent recours à l’inconscient comme justification d’une
action que l’on regrette : « Je n’ai pas fait exprès », « J’ai agi inconsciemment ».
Cependant, la conscience morale et la loi semblent s’opposer à l’alibi de
l’inconscience : l’homme est un sujet moral responsable de l’ensemble de ses
actes donc sommes-nous responsables de toutes nos actions, même nos actions
inconscientes ? Nous verrons d’abord que si l’on agit inconsciemment alors il
semble à première vue évident que nous ne sommes pas responsables de nos
actes.
Nous montrerons ensuite comment le fait que l’homme soit un sujet moral
toujours responsable donne une responsabilité même à nos actes inconscients.
Enfin, nous soutiendrons la thèse qu’il existe différents degrés d’inconscient et
donc différents degrés de responsabilité.
À première vue, l'inconscient semble nous décharger de responsabilité.
En
effet, l’existence d’un inconscient psychique absolument distinct de la conscience
révèle l’impuissance de la conscience et donc de l’être inconscient face à une
situation .
L’inconscient fait que nous n’avons pas le contrôle total de ce que
nous sommes, de ce que nous faisons et voir même de ce qui nous entoure :
par exemple les oublis, les névroses, les rêves .
Par la thèse freudienne écrite
par Freud, le « moi », c'est-à-dire la conscience de soi, n’est plus « maître en sa
demeure » : on peut vouloir faire quelque chose et faire autre chose dans la
mesure où des désirs inconscients influent sur l’action.
En effet, nous ne nous
rendons pas compte que notre inconscient prend le dessus et cela se produit
dans notre vie courante notament .
Comme l’explique Jean-Paul Sartre, “ma
conscience néantise tout ce qui ne l’intéresse pas maintenant, elle le réduit à une
sorte de néant qui n’est pas rien puisque je peux en reprendre conscience”.
Ainsi
par exemple, le conducteur d’un véhicule concentré sur ses pensées devient
distrait au volant et dangereux .
Selon Freud, nous ne sommes pas responsables
de nos désirs inconscients, on peut donc dire que dans une certaine mesure
l’inconscient nous décharge de la responsabilité.
L’excuse de l’inconscient est aussi un argument fréquent dans la justice :
on peut déresponsabiliser un acte criminel en disant que ce n’est pas vraiment
de la faute de son auteur.
Il était inconscient au moment du drame, vu son
enfance difficile, ses relations troubles avec sa mère.
Le code pénal limite la
responsabilité des personnes atteintes par un trouble psychique ou
neuropsychique .
Agir inconsciemment c’est agir sans liberté car le propre de
l'inconscient est son impossibilité d’être contrôlé par la conscience .
Si l’on agit
sans liberté, nous ne sommes pas responsables car on sait que la responsabilité
a pour double condition la conscience et la liberté.
L'hypothèse de l'inconscient
semble m'enlever toute responsabilité en m'enlevant toute liberté, donc toute
moralité.
Si une personne est responsable d’un acte qu’elle accomplit sous la
menace , par peur , la justice va déresponsabiliser son acte à un certain niveaux
« sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle elle n'a pu résister »
(article 122-2 du Code pénal) .
Certes, en tant qu'il est libre, il est bien l'auteur
de ce qu'il fait.
Mais il y a des actes qu'il commet dont il n'est pas responsable on
les appelle alors les actes involontaires.
De plus, l'inconscient radicale, celle de la
folie, écarte toute responsabilité , là encore celle- ci est ici atténuée par
l'ignorance.
Un crime commis en état d'ébriété sera moins puni que s'il est
commis de façon lucide .
C’est ici mon inconscient qui va prendre le dessus .
Ainsi le degré de responsabilité semble varier en fonction du degré de conscience
de l’acte dans son origine, dans son accomplissement et dans l’anticipation de
ses conséquences.
Même si le fait d’agir sous les effets de notre inconscient semble être une
excuse valable pour nous décharger de la responsabilité nous sommes chacun un
sujet moral unique qui doit prendre une responsabilité même pour les actes et
désirs inconscients .
L’identité d’une personne subsiste à travers le temps, le sujet est donc
responsable à la fois moralement et juridiquement de l’ensemble de ses actes.
En
effet, le seul moyen de réaffirmer que vous êtes bel et bien quelqu’un, c’est de
revendiquer vos actes comme vôtres, malgré le temps, malgré les défauts de la
mémoire, malgré l'inconscient.
La responsabilité c’est la capacité de L’Homme à
répondre de ses actes , d’en reconnaître être l’auteur et donc de les assumer .
C’est en effet être capable de répondre , de ce justifier .
Pour exercer cette
responsabilité il faut donc que je sois conscient .
L’expression « devenir adulte »
consiste avant tout à « s'assumer » c’est- à-dire à revendiquer la responsabilité de
tous nos actes face aux lois.
L’homme se définit en tant que sujet.
Or, pour que le
sujet puisse assumer toute sa responsabilité morale et juridique et répondre à ses
actes, la responsabilité venant du latin respondeo, répondre, il faut
nécessairement que ce soit la même personne qui agisse et qui assume la
responsabilité de ses actes .
Si on fait appel à l’inconscient pour se décharger de
notre responsabilité et expliquer pourquoi nous sommes poussés à agir à
l’encontre de la volonté, ce serait affirmer que nous sommes déterminés dans nos
actions par une force psychique qui échappe à notre contrôle.
Ce déterminisme
psychique ferait de l’homme une « marionnette », portée par les événements,
sans maîtrise de soi, et donc pas un sujet.
Si on reconnaît la possibilité d’agir sans
être l’auteur des ses actions mais simplement un acteur, n’est-on pas en train de
nier le propre de l’homme : c’est-à-dire sa liberté ?
Nous ne pouvons pas utiliser l’excuse des déterminismes psychologiques
inconscients, par exemple une enfance difficile qui amène à maltraiter ses propres
enfants, comme acte déterminant qui nous décharge de toute responsabilité.
C’est
selon Sartre un acte de mauvaise foi car il consiste à nier la liberté pour être
déchargé de la responsabilité.
Si le sujet prétend ne....
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