Philosophie de la sensation
Publié le 13/05/2012
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L'immanence du connaître. La connaissance est évidemment une opération vitale immanente, c'est-à-dire qui a son terme ou effet en celui qui en est le sujet. De quelque manière qu'elle se produise, cette opération a pour résultat de rendre un objet présent au sujet connaissant. Ce n'est donc pas produire quelque chose à l'extérieur: l'objet connu n'est âucunement modifié par la connaissance qu'on en a et nulle trace de l'activité cognitive n'est saisissable en dehors du sujet. Tout se passe et s'achèçe en celui-ci, par la réalisation d'une présence intentionnelle faisa:qt passer à l'acte la faculté connaissante (sens ou intelligence)...
La sensation est cognitive. - Toute notre précédente étude nous conduit à affirmer que la sensation est réellement et essentiellement une activité cognitive. Là-dessus, aucune discussion n'est possible, du point de vue psychologique. La qualité sensible est donnée intuitivement à la conscience, dans la sensation, comme une réalité sensible distincte et indépendante du sujet, c'est-à-dirfl comme un objet ( objectum: chose située devant le sujet). La sensation est donc bien l'appréhension d'un objet, et non simplement la perception d'une modification ...
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154 LA SENSATIO.l'i
tiçe du sens organique.
C'est tellement certain que l'aspect sub
jectif de
la sensation n'est connu que par un acte de réflexion.
Directement, immédiatement,
ce sont des objets qui sont donnés:
le sujet (sauf dans l'activité sensible douloureuse ou dans cer
tains cas pathologiques) s'ignore lui-même dans l'exercice
de
son activité propre.
On voit par là-même tout ce qu'il y a d'artificiel dans les pro
blèmes posés par l'empirisme
et l'idéalisme qui, supposant que
la seule chose connue par la sensation est la modification subjec
tive
de l'organe sensible (ou du centre cortical), se demandent
comment de
ce phénomène purement subjectif et interne, le
sujet peut passer à l'affirmation
de données externes.
On va
voir qu'en posant sous cette forme le problème de la connais
sance sensible (et de la connaissance en général), on s'appuie sur
une fausse notion
de l'immanence du connaître et l'on ramène
à tort à une sorte d'inférence l'acte d'appréhender un objet 1
•
2.
La notion de connaissance.
a) L'immanence du connaître.
La connaissance est évidem
ment une opération vitale immanente, c'est-à-dire qui a son
terme ou effet en celui qui en est
le sujet (1, 315).
De quelque
manière qu'elle
se produise, cette opération a pour résultat de
rendre un objet présent au sujet connaissant.
Ce n'est donc pas
produire quelque chose à
l'extérieur: l'objet connu n'est âucu
nement modifié par la connaissance qu'on en a et nulle trace
de l'activité cognitive n'est saisissable en dehors du sujet.
Tout
se passe et s'achèçe en celui-ci, par la réalisation d'une présence
intentionnelle faisa:qt passer à l'acte la faculté connaissante
(sens ou intelligence).
Mais comment l'objet peut-il exister dans le connaissant ?
Il peut
s'y trouver selon sa réalité physique, de telle façon que la
présence physique
de l'objet soit en même temps une présence
appréhendée en acte : ainsi en va-t-il
de mes idées, que je connais
comme telles
par réflexion sur le contenu de ma pensée.
-S'il
s'agit d'objets extérieurs, ces objets ne peuvent évidemment
se
trouver dans le connaissant par présence physique, mais uni-
.
quement
par une image ou similitude d'eux-mêmes.
C'est cette
image (appelée encore
similitude intentionnelle ou déterminant
cognitionnel)
que la scolastique appelait une espèce ( species) ou
moyen
de la connaissance :ce par quoi (id quo) l'objet extérieur
dr.vir.nt prPsr.nt au sujet.
{1) Cf.
J.-P.
SARTRE, L'Etre et le Néant, p.
372-378,qui critique fermement cetle conception de la sensation..
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