Philosophie: dangers du progrès technique - john Hobsbawn
Publié le 16/02/2023
Extrait du document
«
« Paradoxalement, une ère qui prétendait au bonheur de l’humanité reposant sur
les principes écrasants d’un progrès matériel fondé sur la science et la technique
se termine par leur rejet par une grande partie de l’opinion publique et les
personnes se prétendants des penseurs en occident » affirme john Hobsbawn
dans l’âge des extrêmes.
Le 20 siècle ne s’ouvre pas sur une célébration du
progrès et des avancées technologiques, mais sur ses désillusions dans un climat
de crise, voire de catastrophes annoncées.
Le discours anti-progrès se répand,
l’accumulation de puissance, l’innovation technologique intensive fait peur.
Il y’a
méfiance, rejet et on anticipe d’autant mieux qu’on a déjà pu apprécier la
dimension pernicieuse du progrès technique avec les frasques du 20.
Ils
connaissent la technologie, savent que c’est la science des procédés par lesquels
l’homme agit sur les forces et sur les matières premières fournies par la matière
organique et inorganique, pour approprier ces forces et ces matières à ses
besoins et à sa jouissance.
Elle étudie les techniques et constitue par là une
reconnaissance du faire humain comme variante du faire universel.
On pose là la
question du fondement de cette crainte, de sa rationalité, de son fondement.
On
sait, au vu de l’histoire, que le progrès technique peut être détourné, mal utilisé.
Avoir peur, ce serait donc adopter un principe de prudence en connaissance du
caractère pernicieux de la technologie.
Son ambivalence nous pousse à anticiper
ses effets.
C’est plus fondamentalement une problématique des finalités et de
sens qu’on pose dans le cas de la technologie, du progrès technique.
Mais ne
faut-il pas resituer le problème en affirmant que la technologie peut être réduite
à un utilitarisme technique et donc plus moralement neutre.
Ainsi il faudrait
davantage craindre l’usage que l’homme pourrait en faire, un homme qui n’aurait
que faire des dérives possibles de cette science.
La technologie c’est le domaine
de l’action humaine.
A la question de savoir s’il faut ou non avoir peur de la
technologie, nous demanderons donc à notre tour s’il ne faudrait pas plutôt
questionner l’agir humain que suppose cette science, un agir qui ne
s’accompagnerait pas du principe de prudence, du jugement humain, de la
raison.
Le débat sur les dangers du progrès technique, symbole du faire humain,
parait superflu si on songe au fait que la technologie est fondamentalement
orienté un bien et que l’homme qui en fait usage est d’autant plus humain qu’il
est technique.
La reconnaissance du faire humain comme variante du faire
universel a pour résultante la disparition de frontières rigides mais pourtant
nécessaires entre l’homme et son milieu.
Finalement, en posant la question de
cette peur, de cette méfiance envers la technologie, c’est la question des fins
qu’on pose.
C’est une autre instance que l’instance technique qui fixe les fins : en
prenant en compte ce fait, on se rend compte qu’il ne s’agit pas tant d’une peur
de la technologie que de ce qu’elle signifie : des possibilités offertes à un etre
dont les motivations ne tendent pas toujours vers le bien de l’humanité.
1)Le débat sur les dangers du progrès technique, symbole du faire humain,
parait superflu si on songe au fait que la technologie est fondamentalement
orienté un bien et que l’homme qui en fait usage est d’autant plus humain qu’il
est technique.
A) Il faut vraiment envisager la technologie comme la science des procédés par
lesquels l’homme emploie les forces et agit sur les matières premières offertes
par la nature pour utiliser ces forces et obtenir de ces matières premières ce qui
convient à la satisfaction de ses besoins et de ses désirs
Dans le chapitre 8 de la physique, Aristote définit la technique à la fois comme
imitation et comme prolongement de la nature.
« on ne commande a la nature qu’en lui obéissant » : Bacon, l’histoire des
progrès techniques entretient un parallèle avec l’histoire des découvertes
scientifique, parce qu’il n’est pas un objet technique qui ne soit, consciemment
ou non, l’application de ces lois de la nature que la science découvre.
B) On pourrait présenter la technologie comme comportant un aspect normatif,
un aspect d’intégration à la culture, un aspect en somme assez voisin de celui de
l’esthétique et peut etre de la morale.
Simondon : « l’opposition dressée entre la culture et la technique, entre l’homme
et la machine, est fausse et sans fondement » Du mode d’existence des objets
techniques.
La technologie prétend étudier la technique, la vie technique des
hommes.
C) Le savoir technique figure parmi les....
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