Philosophie cned

Philosophie Devoirs Fascicule d'accompagnement Conseils généraux Devoirs 1 à 8 Devoir 9 - série L 7-PH00-DVPA00-14 Coordination Marie-Odile AUVRAY-ALOUIS Référence : 7-PH00-DVPA00-14 Ce cours a été rédigé et publié dans le cadre de l'activité du Centre National d'Enseignement à Distance, Site de Rennes. Toute autre utilisation, notamment à but lucratif, est interdite. Les cours du Cned sont strictement réservés à l'usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective. Les personnes qui s'en serviraient pour d'autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction sans le consentement du Cned, s'exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées par le Cned avec l'autorisation du Centre français d'exploitation du droit de copie (20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris). Imprimé au Cned - Site de RENNES 7, rue du Clos Courtel 35050 RENNES CEDEX 9 Présentation du cours de philosophie PH00 ................................................. Comment étudier le cours de philosophie PH00 ? ......................... 5 7 Comment travailler à partir du corrigé et du compte d'un 8 devoir ? Un exercice à refaire .............................................................................................................. Conseils généraux à suivre dans la préparation de l'écrit du baccalauréat ............................................................................................................................. Sommaire des Conseils généraux Notice individuelle 9 ............................................................................................ 11 ....................................................................................................................................................... 33 Devoirs à envoyer à la correction ......................................................................................... Sommaire général - PH00 37 3 3 résentation du cours PH00 Le cours de philosophie PHOO comporte cinq fascicules : - Quatre tomes de cours ; - Un livret d'accompagnement comportant les sujets des devoirs à envoyer. Les tomes de cours 1, 2, 3 et 4 Y sont étudiées les notions et l'(es) oeuvre(s) philosophique(s) composant le programme applicable, à la rentrée 2003, dans les classes terminales des séries générales L, ES et S. Le tome 1 porte sur La raison et le réel. Le tome 2 porte sur La raison et le réel : la connaissance (le savoir et les savoirs). Le tome 3 porte sur La raison et le réel : la pratique (morale et politique). Le tome 4 comporte les oeuvres étudiées : - les Méditations métaphysiques I et II de Descartes ; - le livre I du Contrat social de Rousseau ; - la conférence de Bergson : « La Conscience et la Vie », dans l'Énergie spirituelle Vous trouverez souvent, au début ou à la fin des cours, leçons ou études d'oeuvre, le plan de la démarche adoptée par son auteur et, le cas échéant, un récapitulatif des indications bibliographiques majeures données à l'intérieur. Vous ne trouverez pas, dans ce fascicule d'accompagnement, d'index thématique indiquant comment articuler entre elles les différentes notions du programme, abordées et analysées à l'occasion de chaque leçon ou étude d'oeuvre, ou comment mettre en relation ces notions avec l'étude des oeuvres. Il vous reviendra à vous d'essayer de l'élaborer, au fur et à mesure que vous assimilerez le contenu des différents tomes de cours. Ce n'est qu'ainsi que le cours PH00 pourra devenir le vôtre, un cours à l'usage de votre propre réflexion, et dont vous ne vous réapproprierez le contenu que si vous vous attachez à dégager pas à pas, à partir des différents itinéraires de réflexion qu'il vous propose, les autres perspectives offertes à l'exercice de votre jugement à chacune de leurs étapes. Les titres des têtes de chapitres ne sont là en effet que pour indiquer que telle ou telle entrée possible dans l'étude du programme de philosophie a été retenue ; il n'est pas exclu que d'autres auraient pu être choisies. Ce n'est donc pas parce que telle ou telle notion du programme ne fait pas explicitement l'objet d'un examen distinct dans les tomes 1 à 4 qu'il vous faudrait considérer qu'elle n'est pas abordée dans le cours PH00 (Les manuels de philosophie publiés par différents éditeurs peuvent constituer d'utiles instruments de travail en venant faciliter votre étude du programme). Les exemples de traitement possible des sujets de devoirs, qui vous seront envoyés lors de la correction de vos copies, proposent par ailleurs des analyses supplémentaires qui, tout en étant par leur longueur et leur portée plus restrictives, apportent aussi des compléments de cours au contenu des tomes 1 à 4. Présentation du cours-PH00 5 Le fascicule de devoirs En plus de cette présentation du cours PH00, vous y trouverez : - Des conseils généraux à suivre dans la préparation de l'écrit du baccalauréat, pour la rédaction d'une dissertation philosophique et pour mener à bien l'explication d'un texte philosophique ; - La liste des sujets des huit ou neuf devoirs à rédiger dans l'année. Ces sujets sont accompagnés de remarques indicatives destinées à vous aider en vous guidant dans la préparation de la rédaction de vos différents exercices écrits. Le sujet du neuvième devoir est destiné aux élèves de la série L exclusivement. Ces remarques sont complétées par l'indication du titre de quelques ouvrages constituant l'indispensable petite bibliothèque philosophique de base à consulter pendant l'année scolaire. Remarque Ce fascicule complète les tomes 1, 2, 3 et 4, où sont étudiées les notions de votre programme et où sont analysées les oeuvres philosophiques dont vous aurez, le cas échéant, à expliquer un extrait, lors d'une interrogation orale, si vous choisissez de reprendre la philosophie aux épreuves du groupe II du baccalauréat. N'oubliez pas de travailler ces oeuvres à étudier : elles ne sont pas à considérer seulement dans le cadre de la préparation de cet oral. Elles manifestent ce qu'est une démarche philosophique et apportent des éléments de réflexion pour toutes sortes de sujets de dissertation ou d'explications de textes philosophiques. Les élèves de la série L doivent étudier deux des oeuvres analysées dans le tome 4 : les deux premières Méditations métaphysiques de Descartes, le livre I du Contrat social de Rousseau, et la conférence de Bergson intitulée « La Conscience et la Vie ». Les élèves des séries ES et S feront de même mais pourront choisir d'expliquer à l'oral, le cas échéant, l'une ou l'autre de ces trois oeuvres. 6 Présentation du cours-PH00 omment étudier le cours de philosophie PH00 ? C'est le fascicule «devoirs» qui va vous servir de guide, c'est le fascicule d'accompagnement de votre année scolaire : en travaillant à la rédaction des différents exercices qui y sont proposés, vous allez en effet pouvoir méthodiquement et progresssivement étudier le contenu du cours. Comment s'organiser ? o Lisez la présentation du cours qui se trouve dans le tome 1 (p.11 à p.15) : philosopher, c'est un travail d'analyse et de mise en relation des notions du programme. o Pour effectuer cette mise en relation, partez de chacun des 8 (ou 9) sujets de devoirs à rédiger. Chaque exercice, sujet de dissertation ou texte à expliquer, vous fournit un fil conducteur à suivre : pour éclairer les problèmes que chaque sujet de devoir soulève et les enjeux qu'il aborde, reportezvous aux parties du cours indiquées au-dessus de l'intitulé du devoir (Important : veuillez rédiger ce devoir après avoir étudié...) et lisez-les de façon attentive. o Lire avec attention telle ou telle partie du cours, c'est la lire de façon intéressée en questionnant son contenu en fonction du sujet du devoir qu'on est en train de traiter. En travaillant de cette manière, vous aurez (pratiquement) à rédiger un devoir par mois. Remarque Tirez parti des annotations portées sur votre copie et du traitement du sujet proposé dans le corrigé type pour relire à nouveau et réviser ainsi les parties du cours étudiées à chaque devoir, en particulier en fin d'année, avant l'examen du baccalauréat. Remarque ne vous découragez pas ! La compréhension de telle ou telle partie du cours de philosophie n'est souvent pas instantanée, pas immédiate : lire, c'est relire pour parvenir à repérer la démarche suivie (le plan), à identifier le(s) problème(s) abordés, à assimiler la (ou les) réponse(s) possible(s) qui y sont apportées. En début d'année, feuilletez d'abord l'ensemble du cours, regardez le sommaire des différents tomes : les leçons du T1 sont plus générales que celles des T2 et T3 qui en précisent les enjeux. Puis passez rapidement à la rédaction des exercices : passez d'une lecture cursive du cours à une lecture plus analytique de celui-ci, en fonction du sujet du devoir à rédiger. Vous pouvez souligner/surligner l'essentiel d'une leçon mais, surtout, efforcez-vous de le reformuler dans vos propres termes, sur votre cahier/classeur de philosophie, de façon synthétique. Constat que vous allez faire tout au long de cette année scolaire : la compréhension du cours est progressive, avec effets rétroactifs (ce que vous comprenez des leçons étudiées pour la préparation d'un 3e ou 4e devoir va vous aider à mieux comprendre, a posteriori, les leçons étudiées pour préparer le 1er devoir). Il vous aura juste fallu accepter une certaine lenteur inhérente à la réflexion philosophique et vous montrer patient. C'est donc en faisant des dissertations et des explications de textes qu'on apprend à faire de la philosophie : ce sont des exercices qui permettent de s'entraîner à réfléchir par soi-même, de s'exercer à une réflexion personnelle, d'en faire l'essai. C'est pourquoi recourir aux différentes formes de « copié-collé » numérique accessibles sur internet n'a aucun sens dans cet apprentissage : se contenter de recopier ou de citer, c'est donner la parole à d'autres que soi, s'interdire de prendre soi-même la parole pour exprimer son propre avis. Tout le contraire de l'objectif visé par l'enseignement de la philosophie en terminale ! Présentation du cours-PH00 7 Dernier conseil Si vous avez un doute sur la méthode de travail à adopter, des difficultés à comprendre tel ou tel aspect du programme, faites appel au tutorat électronique sur le site www.cned.fr (clic sur « l'espace inscrit ») : après avoir déposé votre question dans l'espace imparti « tutorat et FAQ », vous trouverez la réponse d'un professeur tuteur qui pourra vous apporter l'aide dont vous avez besoin. Vous avez aussi la possibilité de recourir au tutorat téléphonique, aux dates et heures précisées en début d'année scolaire. Vous avez, enfin, la possibilité de vous adresser à des enseignants-conseillers de scolarité pour la classe de terminale. omment travailler à partir du corrigé d'un devoir ? Un exercice à refaire Pour apprendre à donner à vos lectures un tour plus analytique, sans devoir le faire à l'aveuglette, un exercice très fructueux pour vous - quoiqu'un peu intimidant - consisterait, pour chacun des traitements de sujets, à retrouver le plan de la démarche qui y est suivie, à reformuler succinctement le contenu de toutes les étapes de celle-ci et, enfin, à dégager clairement les articulations ou transitions qui relient chacune des étapes à la suivante et qui assurent ainsi à la démarche adoptée sa progression. Nous vous conseillons de refaire cet exercice à chaque fois, lors de la réception (consécutive à l'envoi d'une de vos copies) de tout nouvel exemple de traitement possible d'un sujet proposé dans la série des huit ou neuf devoirs : cet exercice devrait en effet vous aider à acquérir et à développer cet esprit d'analyse qui permet de repérer puis de dégager explicitement les problèmes soulevés par un sujet de dissertation ou dans un texte philosophique. Le Cned vous propose ainsi un suivi pédagogique comportant, en plus des conseils donnés pour faire les devoirs, deux éléments, dont il vous appartiendra d'effectuer la synthèse de façon à progresser dans la maîtrise des exercices proposés : a) Des annotations portées dans les marges de vos copies, individualisant la correction de celles-ci ; b) Un exemple de traitement possible du sujet proposé, comportant implicitement une invitation à en articuler explicitement les différents moments, en procédant à une relecture non plus cursive mais analytique du corrigé. 8 Conseils généraux-PH00 À suivre dans la préparation de l'écrit du baccalauréat Conseils généraux-PH00 9 ommaire des conseils généraux A Texte de la circulaire sur les épreuves écrites et orales du baccalauréat B p. 13 Conseils généraux pour la dissertation Apprendre à disserter : la méthode proposée p. 15 o Un exemple à étudier p. 15 o Suivre un exemple/suivre des règles p. 16 o Le but de la dissertation p. 16 o Les règles et précautions de méthode p. 17 o Comment étudier la leçon pour votre prochain devoir ? p. 17 A nalyse sommaire de l'organisation de la leçon : « les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances » ? p. 18 à 23 o L'introduction : sa double fonction - l'introduction introduit le sujet - l'introduction pose le problème p. 18 o Le développement et la conclusion p. 20 o La forme générale (composition) de la dissertation comme discussion p. 22 p. 18 p. 19 Quelques conseils simples et résumés C p. 23 Observations et conseils concernant l'explication de texte o Qu'est-ce qu'expliquer un texte ? p. 26 1) Expliquer, c'est dire l'essentiel, dire « en peu de mots » p. 26 2) Expliquer, c'est expliciter, analyser p. 27 3) Expliquer, c'est différencier, opposer, discuter p. 28 D Conseils concernant la préparation de la dissertation sur le sujet : les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ? o Quel usage faire de la leçon qui vous est proposée ? p. 31 o Ce que la leçon a dû vous apprendre sur le sujet traité p. 31 Conseils généraux-PH00 11 a dissertation et l'explication de texte : observations et conseils A Texte de la circulaire sur les épreuves écrite et orale de contrôle de philosophie du baccalauréat général Enseignements primaire et secondaire Baccalauréat général Épreuves de philosophie applicables à compter de la session 2013 de l'examen NOR : MENE1229925N note de service n° 2012-118 du 31-7-2012 MEN - DGESCO A2-1 La présente note de service abroge et remplace la note de service modifiée n° 2001-154 du 30 juillet 2001. SÉRIES L, ES ET S A - Épreuve obligatoire écrite Durée : 4 heures Coefficients : série L : 7, série ES : 4, série S : 3 L'épreuve écrite de philosophie au baccalauréat général porte sur le programme des classes terminales défini, pour chacune des séries, au B.O. n° 25 du 19 juin 2003. Les modalités de l'épreuve sont communes aux trois séries L, ES et S. Objectifs de l'épreuve Les objectifs de l'épreuve de philosophie du baccalauréat des séries générales sont conformes aux finalités de l'enseignement de la philosophie formulées par les programmes des trois séries L, ES et S. Il s'agit d'évaluer l'aptitude du candidat à : - mobiliser une culture philosophique dont les programmes précisent qu'elle n'est jamais séparable de la réflexion ; - construire une réflexion pour répondre à une question ou pour expliquer un texte et, dans ce cadre, poser un problème lié à une ou à plusieurs notions de chacun des programmes précités ; - conduire un raisonnement de manière rigoureuse, en définissant et en analysant les concepts mobilisés, en appréciant la valeur d'un argument et en discutant une thèse de manière pertinente et en rapport avec la ou les notions des programmes précités qu'elle met en jeu ; - procéder avec méthode, introduire un problème, organiser sa réflexion en étapes en analysant les exemples, les termes ou les formulations qu'elle mobilise, enchaîner logiquement ses idées en établissant une transition entre elles, et proposer une conclusion. Ces aptitudes sont évaluées, non comme des items indépendants les uns des autres, mais dans leur ensemble au travers de la démarche singulière de chaque candidat confronté à une question ou à un texte philosophiques eux-mêmes singuliers. La clarté et la correction de l'expression sont, en tout état de cause, requises. Conseils généraux-PH00 13 Structure de l'épreuve Dans toutes les séries, trois énoncés de sujet sont proposés au choix du candidat. Ils pourront porter sur toutes les parties du programme de chacune des séries. Deux de ces énoncés, dits « sujets de dissertation », sont constitués par une question qu'il est demandé aux candidats de traiter. Le troisième énoncé de sujet est constitué par un texte dont l'auteur figure dans la liste des auteurs des programmes, et qu'il est demandé au candidat d'expliquer. Ce texte est accompagné de la consigne suivante : Expliquer le texte suivant : [Texte, auteur, titre et date ou époque de composition ou de publication de l'oeuvre] La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. Aucun délai n'est imposé au candidat concernant le choix de l'énoncé. Nature des sujets Les sujets proposés aux candidats tiennent compte des conditions et des exigences formulées par les programmes en vigueur, et permettent une évaluation équitable et adaptée à chaque série. Ils donnent aux candidats l'occasion de mobiliser la culture philosophique acquise par leur travail, en liaison avec le programme, sans pour autant exiger des connaissances particulières, une familiarité avec telle ou telle tradition philosophique ou encore une habileté hors de portée d'un candidat moyen. a. Les questions (sujets 1 et 2) Les sujets de dissertation prennent, dans toute la mesure du possible, la forme d'une question directe. Les intitulés de sujet appellent une discussion rigoureuse sur une ou plusieurs notions du programme, et celles-ci sont aisément repérables par les candidats. Ces derniers sont invités, par cette question, à en explorer les enjeux et à examiner de façon critique et ordonnée la ou les réponses qu'elle appelle. Pour la formulation des questions, on écartera en particulier : - les libellés dont le rapport aux notions du programme est insuffisamment apparent ; - les libellés constitués d'une citation ; - les libellés supposant l'acceptation préalable d'une thèse, ou demandant simplement d'en préciser les termes et le sens ; - les libellés combinant plusieurs questions. b. L'explication de texte (sujet 3) La nature de l'épreuve incite à éviter les textes les plus fréquemment expliqués en classe et notamment les extraits reproduits dans les manuels scolaires. Le texte, emprunté à un auteur figurant dans la liste des auteurs du programme de chacune des trois séries L, ES et S, se rapporte explicitement à une ou plusieurs notions du programme. D'une longueur de dix à vingt lignes, sa compréhension précise permet au candidat, comme l'y invite la consigne accompagnant le texte, de mettre en évidence le cheminement et les enjeux d'une pensée dont il découvre l'exposé. Le texte est par conséquent aussi simple que possible et ne requiert aucune connaissance particulière de la doctrine de l'auteur ou d'une doctrine philosophique déterminée. Il ne comporte pas de termes techniques ni ne renvoie à des connaissances spécialisées. Évaluation et notation L'évaluation de la copie du candidat est globale. Qu'il s'agisse de la dissertation ou de l'explication de texte, la nature des exercices philosophiques proposés aux candidats exclut tout barème ou grille de notation fixés d'avance. Elle impose en revanche que des critères de correction soient collégialement élaborés par les correcteurs dans le cadre de réunions plénières d'entente et d'harmonisation. Les correcteurs procèdent alors à l'analyse attentive des difficultés singulières de chaque sujet et à l'examen d'un certain nombre de copies représentatives de ces difficultés. Aucune méthode, aucun plan ne sont imposés ni interdits au candidat, dès lors qu'il effectue l'exercice demandé en manifestant les aptitudes requises. On ne saurait non plus identifier l'existence d'une culture philosophique à la simple présence, dans une copie, de références non commentées, de citations éparses ou de noms d'auteurs sans une référence à tel ou tel de leurs arguments. 14 Conseils généraux-PH00 La nature de l'épreuve n'appelle pas la simple restitution de connaissances. L'exigence d'une culture philosophique accompagne un effort de pensée qui comporte lui-même, inévitablement, une part de risque. Aussi la nature de l'épreuve impose-t-elle aux correcteurs de tenir le plus largement compte, dans leur évaluation, de la réalité de cet effort, même lorsqu'il n'est pas abouti. B - Épreuve orale de contrôle Durée : 20 minutes. Temps de préparation : 20 minutes. Le candidat présente à l'examinateur la liste des oeuvres philosophiques dont l'étude est obligatoire, rigoureusement choisies selon les modalités prévues par les programmes : - deux oeuvres au moins en série L ; - une oeuvre au moins dans les séries ES et S. Lorsqu'une des oeuvres aura été étudiée seulement dans certaines de ses parties, la délimitation précise de celles-ci sera explicitement indiquée. Le candidat sera porteur d'un exemplaire de chacun des ouvrages figurant sur la liste. L'épreuve orale portera obligatoirement sur l'une des oeuvres présentées, dont un bref fragment devra être expliqué en liaison avec les notions du programme. Au cas où le candidat ne présente aucune liste, ou présente une liste non conforme au programme, cette situation est consignée au procès-verbal de l'épreuve. Il est recommandé à l'examinateur, dans ce cas, de présenter au candidat deux ou trois oeuvres. Le candidat choisit l'une d'entre elles, dont il lui est demandé d'expliquer un bref fragment. Prenant place dans un oral de contrôle, l'interrogation ne saurait exiger du candidat des connaissances qui n'ont pas été attendues de lui dans le cadre de l'épreuve écrite. L'interrogation permet en revanche au candidat de faire preuve de connaissances élémentaires (vocabulaire philosophique, questions fondamentales des traditions philosophiques), de tirer parti de ses qualités de réflexion et d'expression, ainsi que des lectures qu'il aura pu faire au cours de son année de classe terminale ou, s'il s'agit d'un candidat libre, au cours de sa période de formation ou d'auto-formation. B Observations et conseils concernant la dissertation Vous pouvez passer rapidement sur ces conseils et LIRE SURTOUT CE QUI EST ÉCRIT EN GRAS. LE PLUS IMPORTANT EST D'ÉTUDIER LA PREMIÈRE LEÇON DU COURS, qui a été rédigée comme une dissertation (seulement plus longue et détaillée que ce que l'on attend de vous), et de comprendre en quoi. Pour cela un guide de lecture de cette leçon vous est fourni ci-dessous, dans le , et vous pouvez vous y reporter directement si vous le souhaitez. Si vous êtes provisoirement encore plus pressés, vous pouvez VOUS RENDRE DIRECTEMENT AU POINT , qui donne des conseils succincts pour rédiger une dissertation ; mais ils ne seront sans doute compris que par un retour aux explications qui précèdent. Il vous est recommandé CEPENDANT de LIRE ATTENTIVEMENT L'ENSEMBLE DU PRÉSENT CHAPITRE si vous vous demandez CE QUE C'EST QUE LA PHILOSOPHIE (en tout cas la philosophie telle qu'on attend de vous que vous en fassiez cette année), car, à travers les conseils pour faire vos devoirs, cela vous y est indiqué plus clairement et précisément que par une leçon qui tenterait de répondre à la question. Apprendre à disserter : la méthode proposée Un exemple à étudier Si l'on présente la dissertation comme l'application de « règles », c'est-à-dire d'une « méthode », comme on le fait trop souvent avec les débutants, il devient très difficile pour eux de rédiger la Conseils généraux-PH00 15 première et on en complique artificiellement l'apprentissage. Les règles de méthode que l'on donne alors sont difficiles à interpréter, car, dans le domaine de la philosophie (comme dans celui des arts, de la littérature, et d'une bonne partie des relations humaines), ce ne sont pas d'abord des procédés qui permettent d'obtenir sûrement un résultat ou un produit recherchés (comme le sont les règles du calcul, celles de la réalisation technique, ou même les recettes de cuisine, qui sont des énoncés faciles à comprendre et qu'il n'y a qu'à suivre pour réaliser le produit voulu) ; les « règles » pour écrire en philosophie, tout en paraissant indiquer ce qu'il faut faire, sont plutôt des moyens d'apprécier un produit achevé (ou que l'on est capable de se représenter comme presque achevé, ce qui demande d'avoir déjà de l'expérience) en le comparant avec son projet, son objet, son idéal, du point de vue de sa méthode (être méthodique, c'est préméditer les moyens de réussir un projet déterminé, être capable de justifier sa démarche). Ces règles sont, comme on dit encore, des « maximes », c'est-àdire des formules qui expriment de façon générale ce qui est réalisé méthodiquement, dans tel ou tel cas, lorsque c'est réussi ; on a donc intérêt à tenter de faire comme elles l'indiquent, mais, de fait, tant que l'on n'a pas fait de dissertation, il est difficile de se rendre compte vraiment et entièrement de ce que signifient les meilleures des règles, et c'est progressivement, en général, qu'elles prendront du sens pour vous, après des approximations et des rectifications bien normales. Pour faciliter vos débuts en tenant compte de tout cela, nous avons donc choisi de vous montrer tout de suite ce qu'est une dissertation, avant de vous donner des règles de méthode qui ne peuvent que vous paraître bien abstraites, et avant de vous demander d'en faire une en appliquant ces règles ; de vous montrer, en somme, pour ce qui est des règles, d'abord un exemple concret de leur application. Nous espérons que vous comprendrez mieux et plus vite ce que signifient ces « règles », ce que signifie « les appliquer », et qu'ainsi, dès la réalisation de votre première dissertation, vous serez aidés par l'exemple, qui vous aura été donné, commenté, expliqué, de ce qui vous est demandé de faire vous-mêmes ; nous espérons que vous pourrez réaliser votre première dissertation en vous inspirant de l'exemple qui vous a été donné au moins autant que des règles qui vont vous être exposées. Suivre un exemple / suivre des règles Seulement le problème n'est pas résolu par le seul fait de montrer un exemple qu'il suffirait d'imiter : encore faut-il, à cette fin, bien identifier, dans l'exemple donné, ce qu'il faut imiter et transposer, en somme, précisément les règles dont on peut dire qu'il les applique. L'exemple ne peut dispenser des règles : il permet de les reconnaître et de les observer à l'oeuvre. Nous nous retrouvons donc ici beaucoup plus près de la situation qui correspond au vrai sens des règles en philosophie : non pas des procédés et des recettes pour faire, mais des règles pour contrôler ce que l'on fait (soimême aussi bien que les autres, ce que l'on a fait aussi bien que ce que l'on est en train de faire), des formulations générales de ce qui, dans l'exemple, est réalisé de façon méthodique, c'est-à-dire de façon bien adaptée au projet à réaliser. Nous espérons que vous comprendrez ce qui peut être présenté comme des « règles » et une « méthode », en étudiant la manière dont est organisée la réflexion menée dans l'exemple donné, et que, symétriquement, vous comprendrez comment elle est organisée et menée, en observant de quelle manière elle correspond à des procédés justifiés par son objet et son projet mêmes. En philosophie, il n'y a pas de « règles » et de « méthode », prévues d'avance, à appliquer ; il y a à être méthodique constamment, c'est-à-dire à s'assurer à tout moment que l'on procède de la manière la plus justifiée et à s'en justifier explicitement. Il n'y a pas, en philosophie, de méthode séparée du contenu, parce que faire de la philosophie, c'est toujours être méthodique, c'est-à-dire avoir un souci constant de se justifier. La philosophie est tout entière méthode, recherche méthodique de la vérité. En somme, au lieu de vous demander d'apprendre une méthode et de l'appliquer, nous vous demandons de lire un exemple de dissertation, de l'étudier méthodiquement, c'est-à-dire d'observer comment elle s'y prend pour procéder avec méthode, c'est-à-dire (c'est cela même être méthodique) pour atteindre le but déterminé qu'elle s'est proposé. Le but de la dissertation Or, si l'on met entre parenthèses l'objet général de la philosophie, qui est toujours de se justifier constamment et méthodiquement dans la recherche de la vérité, le but que l'on se propose dans une dis16 Conseils généraux-PH00 sertation, et qui est ce par quoi se définit la dissertation, est de traiter un sujet déterminé, de répondre à la question qui vous est proposée1. Et cela peut constituer, d'une certaine manière, la seule règle à suivre et toute la méthode, si on la comprend bien : on peut y ramener toutes les autres, vous le verrez progressivement, si on les comprend bien. Préoccupez-vous donc avant tout de répondre à la question posée aussi bien que possible (clairement, explicitement, en vous justifiant, etc.), et songez aux règles surtout pour contrôler ce que vous êtes en train de faire et pour le rectifier si nécessaire. Les principales règles et précautions de méthode de la dissertation ne valent que comme des moyens de vérifier que l'on répond vraiment à la question posée, par exemple : - ne pas répondre à une autre question (ne pas être hors sujet, ce qui est le défaut le plus grave) ; - répondre de part en part à la question dans les termes mêmes de la question ; - y répondre directement et explicitement (c'est-à-dire sans y substituer plus ou moins explicitement une autre question) depuis le début (ce à quoi sert l'introduction) et jusqu'à la fin (ce que marquent les phrases synthétiques de conclusion) ; - y répondre assez complètement pour ne pas laisser de côté un aspect important (ne pas être partiel), qui risquerait de ruiner la valeur et la portée de la réponse apportée (le défaut est alors la partialité) ; - y répondre donc en se justifiant suffisamment, sans omettre de déterminer les limites de la réponse et des arguments apportés, c'est-à-dire en examinant et en discutant les objections que l'on peut se faire et les autres réponses possibles que ces objections pourraient conduire à retenir. Encore faut-il que ces règles, qui ne sont que des précautions et des moyens de contrôle (et non des outils pour produire), ne soient pas envisagées séparément les unes des autres, car chacune prolonge et explicite la précédente. Mais, si toutes ces précautions de méthode (auxquelles vous apprendrez progressivement à prendre garde, et que vos correcteurs vous feront remarquer en marge, principalement quand vous les omettrez) ne sont rien d'autres que des moyens de s'assurer que l'on répond vraiment à la question posée, c'est-à-dire d'une manière vraie et justifiée, alors vous voyez que, dès votre première dissertation, ce qu'il faut tâcher de faire avant tout et en tous vos efforts pour être « méthodiques », c'est de répondre vraiment à la question posée, en vous demandant si votre réponse y répond bien et si elle est suffisante et suffisamment justifiée. C'est de faire vraiment de la philosophie. En somme, un seul conseil : prenez au sérieux le sujet proposé et demandez-vous vraiment ce qu'il faut penser et pour quelles raisons. Comment étudier la leçon qui vous est proposée pour préparer votre prochain devoir ? C'est le sens et l'intérêt de la démarche qui vous est proposée : votre première rencontre avec la méthode et les règles va se faire par la lecture et l'étude d'un texte (celui de la leçon proposée), qui n'est pas un simple exercice scolaire d'entraînement, mais qui s'efforce de traiter sérieusement et pour de vrai une vraie question de philosophie parmi les plus importantes, s'il est vrai que la philosophie s'occupe, à sa manière propre certes, du réel et du rapport au réel. C'est la première leçon de votre cours, qui répond à la question : &la...