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Philosophie: «Autrui peut-il être pour moi autre chose qu'un obstacle ou un moyen?»

Publié le 28/10/2019

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à l'aspect moral de ses actes. Il se doit de concevoir les principes à partir desquels il agit selon leur universalité, c'est-à-dire qu'il doit entrevoir si le monde continuerait ou non à être cohérent si tout les hommes se mettaient à agir à sa manière. Il doit également regarder si son action viendrait à causer du tort à autrui, ainsi il est son propre juge et peut s'interdire d'agir de telle ou telle manière. Kant dit que: «toute chose a un prix, mais autrui a une dignité qui l’élève au-dessus de tout calcul» et plus explicitement encore: «Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen». Pour Kant, Nous voyons donc qu'autrui, conçu comme être pensant et autonome, est plus que ce moyen auquel certain voudrait le réduire. Il est un autre nous, cet alter ego en face duquel nous nous devons d'agir selon un principe qui pourrait se concevoir comme universel et donc donner par là une certaine image de l'humanité. 

A travers ce que nous venons d'étudier, nous constatons que l'homme civilisé ne peut pas, consciencieusement, user d'autrui comme moyen et nécessite autrui dans l'approche desoi. Autrui n'est donc pas que cet autre qui se tient face à nous en tant qu'obstacle, mais ce qui nous lie à la réalité et à nous-mêmes. Autrui est aussi une force qui nous pousse à nous remettre en question et à aller de l'avant. Dans notre rapport à l'autre, nous avons pu voir que la meilleure manière que nous ayons d'agir envers lui s'effectue selon un principe de réciprocité qui fait que nous agissons comme nous aimerions le voir agir envers nous. Ce rapport condamne donc l'utilisation d'autrui en tant que moyen. De la vient que nous ayons à nous conduire moralement, étant des êtres conscients et donc responsables, dans nos relations envers autrui desquelles dépendent notre liberté et le respect auxquels nous avons droit . Emmanuel Lévinas, que nous avions cité au début de ce travail, dit: «la responsabilité est quelque chose qui s’impose à moi à la vue du visage d’autrui». Nous pouvons donc conclure en disant qu'autrui, étant cet alter ego qui pourtant nous est différent, se doit d'être traité par nous avec respect et que nous avons tous à prendre nos responsabilités les uns envers les autres afin de continuer à voir nos droits préservés et à avoir la possibilité de vivre dans un espace commun qui fait notre force.

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« de ce que nous pouvons ou non faire.

En ce sens autrui nous permet également d'avoir une vision plus englobante de nous-mêmes, il est, toujours selon Sartre «l'intermédiaire indispensable entre moi et moi -même».

Par lui, il nous est donné la possibilité de nous voir comme objet et donc de considérer notre action comme si elle était dirigée contre nous.

En exemple à cela, et afin d'appuyer nos propos, nous pouvons dire que si nous volons autrui et qu'il vient à nous prendre la main dans le sac, le sentiment de honte qui en découlera sera dû au fait que notre jugement sera placé sous son angle de vue et que donc, nous nous verrions comme il nous voit, c'est-à-dire dans une position dans laquelle nous sommes en tort.

Là, autrui n'est plus obstacle mais nous révèle à nous-mêmes. Nous voyons également, grâce à son regard, ce que nous ne tolérions pas à notre encontre.

Sartre dit encore que: «Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre.

L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi.».

Autrui est ce qui nous permet de prendre appuie dans la réalité, il n'est pas que cette masse effrayante qui se positionne contre moi mais ce qui va avec moi. Comme nous vivons en société, nous avons des normes et des règles morales à respecter afin que nous puissions nous-mêmes vivre décemment, de ce fait nous avons besoin d'autrui pour voir les limites que nous pouvons atteindre et ainsi, préserver nos droits et nos libertés en agissant envers lui comme nous souhaiterons qu'il le fasse.

Autrui vu comme un moyen est un cas qui, vu ce que nous avons déjà établi en matière de ce qui nous permet de vivre dans un ensemble les uns avec les autres, est délicat à approuver.

En effet, comment pourrions-nous nous- mêmes tolérer d'être utilisés par un autre afin qu'il puisse parvenir un ses fins et ainsi être malmenés et délaissés? Le fait de le concevoir en tant que moyen place autrui dans une position où il n'est plus notre alter ego pensant, mais cet autre qui n'est que l'objet par lequel nous puissions réaliser nos buts.

Certes, dans une vie sociale nous dépendons d'autrui et il se trouve être un moyen grâce auquel il nous est donné la possibilité d'acquérir certaines choses, mais ce rapport là à l'autre est de type commercial dans le sens où la production et les échanges entre les hommes nécessitent l'individu comme moyen de production.

L'employeur a besoin de ses employés en tant que moyen mais il ne peut pas voir en eux que cet état d'objet.

Entre ces deux entités s'exerce une relation de réciprocité commune à la société entière et qui implique que chaque individu, en tant que sujet conscient, soit pris en compte et respecté.

Pour appuyer notre argumentation nous pouvons nous tourner vers Kant.

Pour ce dernier l'homme est un sujet conscient qui possède une autonomie de la volonté -la volonté étant perçue comme ce qui veut coïncider avec les valeurs morales non en vue d'un but précis mais comme une certaine forme d'exigence. Cette autonomie n'est pas ce qui donne à l'homme le pouvoir de faire tout et n'importe quoi mais, au contraire, elle l'engage dans la voie de l'obéissance au devoir.

Dans la vision kantienne cette obéissance au devoir n'entrave en rien la liberté de l'homme mais est précisément la liberté elle-même qui, combinée avec la volonté de bien faire, nous permet de contrôler nos sentiments et nos penchants.

C'est cette autonomie qui permet d'accorder au sujet pensant une forme de respect.

Le sujet se doit donc, pour conserver le respect qui lui a été attribué, de réfléchir à l'aspect moral de ses actes.

Il se doit de concevoir les principes à partir desquels il agit selon leur universalité, c'est-à-dire qu'il doit entrevoir si le monde continuerait ou non à être cohérent si tout les hommes se mettaient à agir à sa manière.

Il doit également regarder si son action viendrait à causer du tort à autrui, ainsi il est son propre juge et peut s'interdire d'agir de telle ou telle manière.

Kant dit que: «toute chose a un prix, mais autrui a une dignité qui l’élève au-dessus de tout calcul» et plus explicitement encore: «Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen».

Pour Kant, Nous voyons donc qu'autrui, conçu comme être pensant. »

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