Philo désir et bonheur
Publié le 19/06/2023
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La Morale
Désir, Bonheur et Devoir.
Introduction :
nature du désir, nature du bonheur.
I/ Quelle articulation entre le désir et le bonheur?.
1/ Conception médicale du désir dans la philosophie Antique.
- Platon : il faut maîtriser nos désirs.
- Epicure : thèse de la sélection des désirs.
- Epictète : le stoïcisme : Il faut chercher à supprimer nos désirs.
2/ Quel est le véritable objet du désir ?
- Pascal : seul Dieu est un être à la mesure du désir humain.
Le désir est recherche indéfinie du plaisir
dans le divertissement.
-Rousseau : le véritable objet du désir c’est le désir.
3/ Le désir comme affirmation de soi et création de soi.
-Spinoza : le désir est expression de notre nature et non recherche de ce que l’on a pas.
-Nietzsche : le désir est ce par quoi l’homme se dépasse.
II/ L’homme est-il fait pour être heureux ?
polycopié
1
Introduction.
a/ Quelle est la nature du désir ?
1ière remarque.
Le désir n’est pas le besoin.
On peut d’emblée commencer par distinguer le désir du besoin, en indiquant que le premier ne saurait
se réduire au second.
On peut voir dans le besoin qui est d’origine biologique ce par quoi l’homme est attaché à
l’ordre naturel.
Mais alors que le besoin semble relever d’une nécessité absolue au sens où il apparaît vital pour
l’homme d’y répondre, le désir est plus souvent perçu comme quelque chose de superflu, voire même
d’artificiel.
Ainsi tandis que les besoins sont toujours pensés comme étant naturels, le désir lui s’attacherait à des
envies inessentielles, d’ordre secondaires.
On peut alors voir la différence qui existe entre le strict besoin de
boire pour se conserver et le désir de se désaltérer avec tel ou tel type de boisson.
Si le désir n’est donc pas le
besoin on peut par ailleurs souligner que souvent il peut l’excéder et le déborder.
C’est ainsi que le désir de boire
peut perdurer quand bien même la soif pourrait avoir déjà été étanchée.
Il est alors nécessaire de remarquer que
si les besoins sont assez facilement contentables le désir lui ne cesse pas avec sa réalisation, ou sa satisfaction.
Il
y a dans ce débordement du besoin par le désir le signe que l’homme ne peut pas seulement régler son existence
sur le seul plan des besoins biologiques.
2ième remarque.
Le désir est à la source de notre imaginaire et il est par nature insatiable.
Le désir comme le besoin atteste tous deux qu’un sujet éprouve un manque à combler.
Mais tandis que
le besoin tend vers l’obtention d’un objet nécessaire à la subsistance de l’homme, le désir peut se porter vers des
souhaits liés à l’imaginaire.
C’est en partie pour cela que nos désirs ne se tournent pas que sur des choses tirées
de la réalité, mais semblent davantage lié et travaillé par des représentations imaginaires.
On peut alors voir dans
le désir la marque d’une insatisfaction humaine fondamentale de ce que peut lui apporter la réalité.
Sous ce point
de vue il est la marque que l’horizon des aspirations humaines ne se limite jamais à ce qui nous est
immédiatement donné.
Au fond le désir montre que nous aspirons toujours à autre chose que ce que nous
possédons déjà, et à autre chose que ce que nous sommes.
Le désir est insatiable car à peine réalisé il se porte sur d’autre objet et semble alors renaître de ses cendres.
Sa
satisfaction menaçant son existence comme désir, il représente au sujet d’autres buts à poursuivre avec la
promesse de l’obtention d’une satisfaction maximale.
Le désir est insatiable, puisque les hommes désirs
indéfiniment tout au long de leur existence.
Cela nous indique le caractère infini du désir.
Il ne cesse de se
renouveler ne trouvant pas d’objet à sa mesure dans le monde réel.
3ième remarque.
Le désir est manque.
Le désir est le signe en soi d’un manque, car on désire rarement ce que l’on possède déjà.
Tout au plus
peut-on désirer le conserver.
En ce sens ce phénomène est le signe en l’homme d’un vide à combler.
Sous cet
aspect l’homme apparaît comme un être incomplet.
L’homme qui éprouve des désirs serait donc un être marqué
par une incomplétude ontologique.
L’homme ne serrait donc pas un être achevé.
2
4ième remarque.
Le désir est source de mouvement.
On peut également remarquer que le désir est à l’origine de nos mouvements.
Vers quoi l’homme se
met-il en route et en mouvement ? Vers ce qu’il aspire à obtenir, c’est à dire vers ce qu’il désire le plus
ardemment.
On peut ainsi associer le désir à une énergie par lequel l’homme mobilise des moyens en vue de
certaines fins.
Selon leurs désirs les hommes sont attirés vers des choses dont l’obtention est envisagée comme
une source de plaisir.
C’est pourquoi le désir est souvent assimilé à la recherche du plaisir.
Il faut préciser que ce
mouvement induit par le désir n’est pas que d’ordre physique, mais aussi d’ordre spirituel.
Sa traduction dans
l’âme prend la forme de l’inquiétude, c‘est à dire de la non-quiétude, c’est à dire de l’absence de repos.
C’est
donc l’idée d’ataraxie ( absence de trouble de l’âme ) qui est ici menacer par la forme même du désir.
5ième remarque.
Le désir est recherche du plaisir.
Ce qui est recherché par nos désirs c’est le plus souvent une satisfaction brève d’ordre corporel.
C’est
pourquoi la réalisation d’un désir se traduit habituellement par un contentement.
Mais cette satisfaction est-elle
durable ? Concerne t-elle le sujet tout entier, dans sa dimension intellectuelle comme dans sa dimension
corporelle.
Rien n’est moins sûr tant il faut distinguer les simples plaisirs multiples mais assez éphémères, d’une
joie plus durable et consistante de plus grande intensité qui concerne notre âme comme notre corps.
De la même
manière le plaisir ne doit pas nécessairement être assimilé au bonheur, tant sur le plan temporel, que sur le plan
des dimensions de l’homme qu’il affecte.
En ce sens le désir est d’abord source de plaisir plus que de bonheur.
6ième remarque.
Le désir est lié au temps.
Bien que les plaisirs obtenus par la satisfaction de nos désirs soient éprouvés dans le temps de l’instant,
l’homme par cette faculté de désir a la capacité de se projeter dans le temps.
C’est du fait de ce désir que
l’homme à une existence extatique, c’est à dire qu’il ne tient pas au temps présent.
L’homme désirant se
représente une satisfaction future comme possible, et peut en se remémorant rendre à nouveau présentes des
satisfactions passées par sa mémoire.
Dans les deux cas le désir rend l’homme extérieur à lui-même.
Cette extériorité à soi que manifeste en l’homme le désir peut prendre la forme de l’idéal.
Je peux désirer être
mieux ou plus que ce que je suis, mais je peux également désirer que le réel soit plus parfait et meilleur qu’il ne
l’est.
Par le désir je peux donc me représenter le monde idéalement.
7ième remarque.
Le désir est à l’origine de la production d’idéal.
On retrouve ici le lien entre le désir et l’imagination.
En effet le désir serait la capacité proprement
humaine de se représenter comme possible une réalité qui fait encore défaut dans le réel.
On peut alors se
demander si l’idéal produit par le désir est de l’ordre du rêve, du fantasme (il n’aurait aucune commune mesure
avec la réalité et s’apparenterait davantage à l’illusion), ou si il constitue un model normatif (ce qui devrait être),
à partir duquel on pourrait juger de la réalité.
Il s’agirait donc de montrer par confrontation avec un idéal que le
réel manque de quelque chose d’essentiel (la paix entre les Etats politiques, ou la possibilité du bonheur pour les
individus).
Sous cet aspect le désir peut apparaître tantôt comme une fonction positive, tantôt comme une
disposition négative.
Si le désir est source de chimères et que l’on prend nos désirs pour la réalité, il semblerait
qu’il faille y renoncer et plutôt désirer que les événements du monde arrivent tels qu’ils arrivent.
Mais si le désir
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permet de penser un dépassement de la réalité qu’il faudrait transformer et améliorer alors il représenterait une
forme de moteur du progrès, nous permettant d’apercevoir comme possible et souhaitable ce qui n’est pas encore
et qu’il faudrait malgré tout se donner à accomplir.
b / Quelle est la Caractérisation du Bonheur ?
Position du problème.
Le bonheur semble être la chose la plus communément désirée par tous les hommes au point où il y aurait une
forme d'universalité du bonheur puisque tous les hommes cherchent à être heureux.
Mais en même temps, cette
universalité du désir se double d'une forme d'indétermination du contenu de ce bonheur.
Cela signifierait que si
tous les hommes veulent la vie heureuse, tous ne l'entendant pas pareillement c'est-à-dire que les individus s'en
donnent des représentations matérielles différentes.
D'où la difficulté pour élaborer une doctrine morale pouvant
nous donner les règles implacables donnant l'obtention assurée du Bonheur.
Le problème moral de la....
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