Philippe le Bel et la Flandre Une expédition avortée
Publié le 04/09/2013
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Robert de Béthune est prêt à s'engager à respecter les trai-tés conclus avec Philippe le Bel. Mais il ne peut accepter que le roi s'immisce dans les affaires du comté en faisant fi des droits de la puissance sei-gneuriale. Jusqu'ici, le Capé¬tien a refusé de traiter de la paix directement avec lui ; de surcroît, en novembre 1313, il
s'est arrogé la seigneurie de Mortagne sans lui en référer conformément à l'usage qui veut que le vassal détenteur du fief soit consulté. De plus en plus souvent, les légistes du conseil royal manoeuvrent pour que les litiges soient sou¬mis non à la juridiction com¬tale, mais à la justice du roi. Voyant ainsi son autorité bat¬tue en brèche, voire tournée en ridicule, le comte de Flan¬dre s'insurge : dans ces condi¬tions, comment peut-on exiger qu'il tienne fermement en main son comté, qu'il amène à la raison — et à la soumission au roi — ses sujets et ses villes toujours au bord de la révolte ? Lorsque le bailli comtal de Cassel refuse d'obtempérer aux ordres du roi, Robert de Béthune, tenu pour respon-sable de la « bonne volonté « de l'ensemble des Flamands, est cité à comparaître devant la cour.
«
s'est arrogé la seigneurie de
Mortagne sans lui en référer
conformément à l'usage qui
veut que le vassal détenteur
du fief soit consulté .
De plus
en plus souvent, les légistes
du conseil royal manœuvrent
pour que les litiges soient sou
mis non à la juridiction com
tale,
mais à la justice du roi.
Voyant ainsi son
autorité bat
tue en brèche, voire tournée
en ridicule, le comte de Flan
dre s'insurge : dans ces condi
tions, comment peut-on ex iger
qu'il tienne fermement en
main son
comté, qu'il amène à
la raison -
et à la soumission
au roi -ses sujets et ses villes
toujours au bord de la révolte?
Lorsque le bailli comtal de
Cassel refuse d'obtempérer
aux ordres du roi, Robert de
Béthune , tenu pour respon
sable de la « bonne volonté »
de l'ensemble des Flamands ,
est cité à comparaître devant
la cour.
Bien qu 'il trouve un
prétexte pour se dérober, ses
relations avec son suzerain se
détériorent gravement.
Le re
tournement de la politique
royale ne lui laisse plus aucu
ne illusion .
Le
26 juin 1314, il rompt offi
ciellement en faisant publier
une proclamation solennelle
sévèrement critique à l'égard
de Philippe le Bel , qu 'il accuse
en
outre d'avoir laissé son
père , le comte Gui de Dam
pierre , mourir en prison .
Face
à ces
violations du droit, à ces
reniements , il se considère
libéré de ses engagements
vis-à-vis du roi et se range au
côté de son fils, avec qui il
reprend les hostilités .
La brève reprise
des hostilités
!..:armée flamande chasse le
bailli et la garnison royale de
Courtrai.
Puis elle fait mouve
ment pour aller mettre le siège
devant Lille, tandis qu 'un
contingent se dirige vers Tour
nai pour prendre la ville par
surprise .
Seule la bourgeoisie
d 'Ypres reste
fidèle au roi pour
des raisons économiques , car
elle bénéficie de s faveurs
d 'Enguerrand
de Marign y, qui
veille à approvisionner régu
lièrement en drap flamand les
foires
de ses domaines de
Normandie .
Philippe le Bel réplique en
levant de nouvelles troupes à
la fin
du mois de juillet 13 14 et
en convoquant l'ost à Arras
pour le début du mois de sep
tembre.
Mais , dès la mi-août ,
l'armée se met en marche : le
roi est pre ssé d'en finir et doit
agir rapidement car une victoi
re flamande serait un argu
ment de poids pour porter
Louis de Nevers sur le trône
UN RÉQUISITOIRE
CONTRE
LE ROI
Le 26 juin 1314, le comte de Flandre Robert de Béthune rompt avec Philippe IV le Bel.
La proclamation dont il est fait publiquement
lecture au château comtal de Gand est un cinglant réquisitoire contre la politique du Capétien.
« Le roi circonvient le peuple par des promesses et des flatteries, cherchant ainsi à le détourner de l'obéissance due au comte .
Il exige du comte qu 'il ordonne aux villes de détruire leurs fortifications , et, quand le comte a obtempéré, il accorde aux villes des délais et des rémissions, en sorte qu'il acquiert l'affection des bourgeois et leur inspire de la haine pour le comte.
Cette politique met à profit les conflits et les tensions qui affligent la Flandre.
Ces tensions, le roi les couve.
Il souffle dessus ! Il excite le peuple contre son seigneur .
Il dresse une ville contre l'autre et les métiers contre le patriciat.
»
EDITIONS ATLAS
L 6 X X 1 1, c 0 N T E D f.
F L A N 1
impérial.
Quatre corps d'ar
mée envahissent le comté .
Le
20 août, celui qui est comman
dé par le plus jeune des fils du roi, Charles de la Marche, le
futur Charles IV le Bel, s'empa
re de Tournai .
Alors
que l 'armée flamande
vient de lever d 'e lle -même le
siège de Lille avant l'arrivée
des Français , une trêve est
bientôt envisagée .
C'est que
du côté flamand la guerre n'a
pas
que des partisans : Jean de
Namur , un des frères de Ro
bert de Béthune , préfère une
paix boiteuse à un conflit
meurtrier et semant la désola
tion .
Il s'est installé près de
Tournai , à mi -chemin des deux
camps, et a immédiatement
proposé que des négociations
s '
engagent par son truche
ment.
Philippe le Bel , qui sem
ble vouloir mettre un terme à
des
hostilités à peine ouver
tes , lui envoie Marigny pour
une première entrevue ..
»
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