Peut-on voir les choses telles qu'elles sont ?
Publié le 15/01/2013
Extrait du document
Platon fait donc l’hypothèse que si la vérité existe, alors il faut qu’il y ait des objets intelligibles, et donc
une réalité intelligible qui contienne de tels objets, qui sont en quelque sorte les « modèles « des objets
sensibles que nous percevons. Platon va utiliser les mathématiques et particulièrement la géométrie pour
montrer qu’il existe un domaine de la connaissance dans lequel il y a des objets intelligibles, modèles de
toutes formes. En effet, si on prend l’exemple de la définition du cercle : Suite contigüe de points
équidistants à un centre, on peut construire une infinité de cercles sensibles, ayant es apparences et des
fonctions différentes, mais ayant tous la même définition, celle du cercle, qui reste valable en tout temps,
pour tous lieux et pour tout Hommes. La définition du cercle échappe donc aux variations de l’espace
et du temps. Elle est donc plus réelle que les objets sensibles. L’idée est donc plus réelle que la chose
dont-elle est l’idée.
«
Pourquoi les sophistes
considèrent-t-ils qu’il n’y a aucune vérité et que pas conséquent il est inutile de la rechercher ? Tout
d’abord, pour qu’il y ait une vérité, il faut pouvoir porter un jugement qui soit vrai en tout temps, en tous
lieux et pour tout Hommes.
Pour porter un tel jugement, il faut donc pouvoir définir une chose, c'est-à-dire
répondre à la question « qu’est-ce que ».
Le problème selon les Sophistes est que rien de ce que nous
pouvons observer dans la réalité extérieure ne peut être définitivement et universellement définie.
En
effet, une même chose va nous apparaitre différente selon le point de vue où l’on se place.
Cela est vrai
non seulement pour les jugements de valeurs que pour les jugements de faits fondés sur la perception.
Par exemple, le même objet me paraitra petit quand il est dans le ciel et grand quand il est au sol ou à
coté de moi.
Ou encore il me paraitra grand par rapport à moi et petit par rapport à un autre objet.
Ce
qui veut dire que je ne peux pas savoir si par exemple le jugement de fait « l’avion est grand » est vrai ou
faux.
Car l’avion est grand par rapport à moi, mais petit par rapport à la montagne.
La seule chose que je
peux dire c’est qu’il m’apparait grand dans certaines circonstances et petit dans d’autres.
Par
conséquent, s’il n’y a plus de vérités, tous les points de vue doivent être acceptés, car il n’y a plus de
raisons de parler « d’erreurs » étant donné
qu’il n’y a que des points de vue différents.
Il n’y a donc plus de vérité.
Reste à savoir pourquoi ne pouvons-nous pas nous accorder unanimement sur la définition d’une chose.
Tout ce qui existe nous apparait dans l’espace et dans le temps.
Pas conséquent, tous ce qui existe est
soumis aux changements spatiaux et temporels.
L’espace et le temps font que rien ne reste jamais
identique.
Par conséquent, si rien ne reste identique, il est impossible de saisir l’Etre d’une chose en tout
temps, en tous lieux et pour tout Hommes.
Comme nous l’avons vu précédemment, je ne peux pas dire
ce qu’est un objet (comme la table) car elle m’apparait différemment selon l’échelle à laquelle je l’observe
(Est-elle un ensemble solide, un ensemble d’atomes ou un ensemble de vide ?).
Par conséquent, il sera
d’autant moins possible de parler de vérités lorsqu’on passe des jugements de faits aux opinions, car
elles dépendent en grande partie des croyances d’une époque et d’un lieu.
Elles varient donc elles aussi
dans l’espace et dans le temps.
S’il n’y a pas de vérité universelle, si tout n’est que point de vue, cela
signifie que tous les points de vue se valent, non seulement les points de vue objectifs, mais aussi les
points de vue subjectifs liés aux opinions.
Par conséquent, toutes les valeurs morales se valent aussi, il
n’y a donc pas de possibilité de démontrer que certaines opinions sont bonnes ou mauvaises.
Il n’y a donc pas de différences entre le bien et le mal, et toutes morale est subjective à chacun.
Néanmoins, il apparait dangereux à Platon et à Socrate qu’il n’y est pas de vérités, car certaines valeurs
sont intolérables pour construire une société.
Nous allons donc voir maintenant voir en quoi le modèle de
pensée Socratique diffère de celui des Sophistes.
Tout comme les sophistes Platon pense que la perception est trompeuse, d’une part car nos 5 sens sont
limités en puissance, et d’autre car les formes sensibles qui nous apparaissent sont soumises au
changement permanant car elles apparaissent dans l’espace et dans le temps.
Cela implique donc qu’il
nous est impossible de donner l’identité d’une chose indépendamment de ce que je perçois à un moment
donné.
La perception n’est donc pas suffisante pour être en accord avec la réalité.
Pour avancer vers la
vérité il faut donc se détourner de la perception que nous avons des objets sensibles de façon à se libérer
des impressions et des croyances qu’ils produisent sur notre pensée.
Il s’agit donc de substituer la raison
et la réflexion rationnelle à la simple perception.
Il faut alors s’élever vers des objets qui sont plus
proches de la vérité que les objets de la perception sensible.
Il faut donc des objets qui ne soient pas
soumis au changement perpétuel.
Des objets dits « intelligibles » c'est-à-dire que l’on va saisir par
l’esprit..
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