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Peut-on venir à bout d'une croyance par le raisonnement ?

Publié le 17/03/2005

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Les termes employés pour définir la  religion (enthousiasme, sanction morale) expriment a contrario (à l'envers) le monde qu'elle reflète : sans enthousiasme, sans morale, sans honneur. Monde pénible, dont il faut se consoler, monde injustifiable, qu'il faut pourtant justifier. D'où l'énoncé, non seulement de la définition de la religion, mais de sa fonction sociale,, tout entière tournée vers la réhabilitation d'un monde catastrophique. De même qu'il faut aller au fond des choses pour mener la critique irréligieuse, il faut aller au fond des choses, pour comprendre la fonction de la religion. « Au fond «, parce que la religion elle-même est le fondement, le sol, le point d'appui à partir duquel il est possible d'une part de consoler l'homme et de justifier le monde. Vide, sans contenu, la religion est pourtant une réalisation, une manière pour le réel de s'effectuer, mais sans réalité vraie, puisque Marx le dénonce, cette réalisation est de l'ordre du fantastique, on dirait aujourd'hui fantasmatique ou plus simplement de l'ordre de l'imaginaire, le caractère dérisoire de l'accolement impensable des deux termes contraires : « réalisation fantastique «. Mais la dimension imaginaire de la religion n'est que la reprise de l'être humain lui aussi en partie imaginaire. L'homme, autrement dit la société, l'Etat, s'échappe à lui-même, il ne se « possède pas «. La réalité qui est la sienne n'est pas complète, n'est pas achevée, n'a pas encore atteint sa vérité : « l'être humain ne possède pas de réalité vraie «. Lutter contre la religion en tant que telle ne saurait suffire.

1 - Trouvez des exemples de croyances qui ont été réfutées par un raisonnement, des exemples de croyance dont aucun raisonnement n'a pu « venir à bout «. 2 - Quel type de raisonnement constitue une critique radicale de la croyance ? 3 - N'est-il pas possible de croire et de raisonner à la fois ? 4 - Qu'est-ce qui, dans la croyance, résiste au raisonnement ?

« lieu qu'il adore en un autre être, nommé Dieu .

Pour Feuerbach , il y a du divin, car le savoir ou l'amour sont choses divines mais il n'y a pas de Dieu .

Il peut donc exister une religion sans Dieu . Le véritable athée est seulement « celui pour lequel les prédicats de l'être divin, comme par exemple l'amour, la sagesse, la justice, ne sont rien, et non pas celui pour lequel seul le sujet de ces prédicats n'est rien ».

Il ne suffit donc pas de nier l'existence de Dieu ou « le sujet de ces prédicats » pou être athée, il se propose seulement de renverser la théologie en intervertissant le sujet et le prédicat : au lieu de dire « Dieu est sage et bon », il dit « l'homme est sage et bon ».

Feuerbach substitue donc à la religion de Dieu celle de l'homme.

Autrement dit, l'homme doit adorer en lui-même les qualités qu'aucun individu ne peut sans doute réaliser entièrement, mais qui sont cependant celles de l'espèce humaine.Réaliser l'essence humaine est l'affaire de la politique.

Cette finalité est en son fond religieuse, puisqu'il s'agit d'actualiser tout ce qu'il y a depossibilité divine en l'homme : « Il nous faut redevenir religieux, il faut que la politique devienne notre religion. » « L'opposition du divin et de l'humain est une opposition illusoire, elle n'est, autrement ditrien d'autre que l'opposition entre l'essence humaine et l'individu humain, et par suitel'objet et le contenu de la religion chrétienne sont eux aussi humains de part en part. La religion, du moins la religion chrétienne, est le rapport de l'homme avec lui-même, ouplus exactement avec son être, mais un rapport avec son être qui se présente comme unêtre autre que lui.

L'être divin n'est rien d'autre que l'être humain, ou plutôt, que l'être del'homme, débarrassé des bornes de l'homme individuel, cad réel et corporel, puisobjectivé, cad contemplé et adoré comme un être propre, mais autre que lui et distinctde lui : c'est pourquoi toutes les déterminations de l'être divin sont des déterminations del'être humain » Feuerbach , « L'essence du christianisme ». Feuerbach développe une critique matérialiste du christianisme, et par-delà, de toute religion pourvue d'un ou plusieurs Dieu x : le divin n'existe pas hors de l'humain, il n'est que la projection imaginaire que l'homme fait de sa propre espèce.

Tout Dieu est anthropomorphe, car c'est l'homme qui l'a créé à son image.

En Dieu l'homme se reproduit, enrichi des attributs de perfection et d'infini : « La conscience de Dieu est la conscience de soi de l'homme », mais de cela il n'en a pas conscience.

Il croit en ce Dieu illusoire.

Sa conscience est donc aliénée, cad dépossédée au profit d'un autre être, d'ailleurs imaginaire.

L'homme se pense lui-même , mais comme un êtreautre que lui.

Le christianisme est la plus aliénante et la dernière des religions : la religion la plus aliénante car lanotion inédite de l'homme- Dieu dépouille totalement l'homme de la conscience de son statut réel, au profit d'une représentation imaginaire de lui-même ; et la dernière des religions, parce qu'elle annonce la mise au jour de lavraie nature de la religion : une nature purement et strictement humaine.

Tels sont les principes du matérialismeathée. B) La religion comme expression fantastique de l'aliénation économique de l'homme. Si Marx reconnaît avec Feuerbach que la critique de la religion est la présupposition de toute critique, il reproche toutefois à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach manque la réalité de l'homme concret.

L'homme doit être conçu dans son existence réelle.

L4homme pour Marx , n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du mode ».

L'homme , c'est avant tout « le monde des hommes », « l'Etat » , « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » (« Thèse VI sur Feuerbach »).

C'est pourquoi Feuerbach « ne voit pas que l'esprit religieux est lui-même un produit social ». Dans la « Critique de la philosophie du droit de Hegel », Marx montre que la religion est « la conscience inversée du monde », parce que le monde de l'homme, l'Etat, la société sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ».

Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sanscoeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple ».

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme réalise de manière fantastique son essence dans un mondeimaginaire.

C'est pourquoi lutter contre la religion, c'est « indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre la situation réelle de l'homme : « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui abesoin d'illusions.

La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion. »

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