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Peut-on tout tolérer ?

Publié le 27/02/2008

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Un tel écart certainement répond à l?intention de vider le droit de tout héritage et dimension religieuse, l?église confondant souvent interdiction et règlement. III- Peut-on tolérer des actes de toute nature ?            Mais si l?on ne peut pas tout tolérer sous peine de nier la société elle-même ne peut on pas tout tolérer dans une certaine mesure ? C'est-à-dire tolérer tout type d?acte dans la proportion par exemple où cela ne contrevient pas à la liberté ou à l?intégrité d?autres individus ? Cela dépend de la politique et de la culture de chaque pays (et de l?époque évidemment), il y a des états où la culture de cocaïne (de pavot) sera sévèrement réprimée, d?autres fermeront les yeux sur elle si elle constitue une source de revenu pour lui (c?est le cas de quelques états pauvres dont les paysans ne peuvent, dans l?urgence, subsister autrement).           La tolérance s?adapte et évolue historiquement selon des normes culturelles, dans un livre récent L?homme sans gravité, le psychanalyste Melman parle d?une exposition qui s?est tenue dans plusieurs pays d?Europe et qui a eu un énorme succès. Des cadavres, conservés grâce à un procédé spécial y étaient mis dans diverses postures de la vie quotidienne, et étaient proprement écorchés de façon à ce que l?on voit par endroit l?intérieur de leur corps, c?étaient des coupes anatomiques mises en scène. Ce psychanalyste dénonce une perversion de la société dans son rapport à la mort : le cadavre ne doit il pas être respecté, n?est-il pas cette relique sacré du défunt que l?on doit cacher à la vue, sauf le temps d?un rite de veille funèbre ? Mettre en scène la mort sous prétexte d?esthétisme ou de vulgarisation scientifique c?est tolérer un autre rapport au corps et à la personne humaine, c?est y voir en puissance un objet beau, sur le modèle publicitaire.           On le voit la tolérance évolue, elle n?est pas nécessairement d?ailleurs positive pour le développement de l?individu ou de la société.

« Or la notion de droit implique une stabilité, une permanence.

Elle est dès lors incompatible avec cetteéventuelle succession d'individus qui, ou bien, étant égaux en force, ne peuvent rien faire, ou bien, étant deplus en plus fort s, s'accaparent chacun à son tour un droit modifiable indéfiniment. La difficulté fondamentale vient donc de l'arbitraire de la force physique, qui apparaît sans rapport possibleavec la notion de légitimité.

Aussi faudra-t-il renoncer au droit naturel pour instaurer un système de lois — cequi implique la transformation de toutes les notions enjeu (force, liberté, utilité, propriété, etc.). CONCLUSIONHobbes montre ici la vanité de recourir au critère de la nature pour repérer des concepts comme le droit, la légitimité, la propriété: ils n'ont de sens que dans le cadre d'une société organisée, dans le contexte derapports réglés entre les hommes. La tolérance ne peut donc qu'être seconde par rapport à loi, c'est la loi qui lui donne son existence, dansson œuvre, Kelsen, philosophe du droit, définit la liberté de manière négative comme ce que la loi n'interdit pas.

Latolérance est le lieu de non-ingérence de la loi.

II- Tolérance et contrainte légale se soutiennent mutuellement.

Si on ne peut pas tout tolérer c'est que d'emblée tolérance et contrainte légale s'appellent l'une l'autre.

Latolérance nous l'avons vu n'a de sens que dans un cadre légal, sans loi c'est la licence, l'état de nature anarchique.Mais la réciproque est aussi valable : le droit ne se soutient que de la tolérance.

En effet si le droit légifère sur lamoindre action possible des individus on rentre dans un régime soit dictatorial soit, au moins, dans un régime desurveillance généralisé, un état du type de celui mis en scène par Orwell dans 1984 . Le droit se dénature de lui-même et dénature la liberté lorsqu'il légifère sur tout puisque en effet la libertédevient elle-même un comportement assigné ; c'est un des intérêt de la séparation des pouvoirs que d'empêcherque le droit ne soit totalement asservi aux visées d'un état policier.

La loi, certes doit contraindre l'individu oul'institution lorsque ceux-ci lui contreviennent mais elle est avant tout faite pour protéger la société en lui donnantune cohérence et une sécurité.

De manière conséquente Kelsen pense l'activité du droit sous une forme minimale, le droit ne devrait selonlui n'obliger que les magistrats, en toute rigueur la loi ne devrait rien interdire aux individus mais seulement obliger lamagistrature à prononcer une sanction selon que tel fait ait été commis.

La loi est donc conçue comme la plusdiscrète possible, ce qui n'empêche pas qu'elle soit efficace ni qu'elle ouvre sur aucun laxisme.

Certains néanmoinspeuvent juger une telle conception perverse : qu'est-ce qu'une loi qui n'interdit rien (même le crime) mais quicondamne un crime dès qu'il est commis ? Peut-on à ce point dissocier l'interdiction et la législation ? Un tel écartcertainement répond à l'intention de vider le droit de tout héritage et dimension religieuse, l'église confondantsouvent interdiction et règlement.

III- Peut-on tolérer des actes de toute nature ? Mais si l'on ne peut pas tout tolérer sous peine de nier la société elle-même ne peut on pas tout tolérerdans une certaine mesure ? C'est-à-dire tolérer tout type d'acte dans la proportion par exemple où cela necontrevient pas à la liberté ou à l'intégrité d'autres individus ? Cela dépend de la politique et de la culture de chaquepays (et de l'époque évidemment), il y a des états où la culture de cocaïne (de pavot) sera sévèrement réprimée,d'autres fermeront les yeux sur elle si elle constitue une source de revenu pour lui (c'est le cas de quelques étatspauvres dont les paysans ne peuvent, dans l'urgence, subsister autrement).

La tolérance s'adapte et évolue historiquement selon des normes culturelles, dans un livre récent L'homme sans gravité , le psychanalyste Melman parle d'une exposition qui s'est tenue dans plusieurs pays d'Europe et qui a eu un énorme succès.

Des cadavres, conservés grâce à un procédé spécial y étaient mis dans diverses postures dela vie quotidienne, et étaient proprement écorchés de façon à ce que l'on voit par endroit l'intérieur de leur corps,c'étaient des coupes anatomiques mises en scène.

Ce psychanalyste dénonce une perversion de la société dans sonrapport à la mort : le cadavre ne doit il pas être respecté, n'est-il pas cette relique sacré du défunt que l'on doitcacher à la vue, sauf le temps d'un rite de veille funèbre ? Mettre en scène la mort sous prétexte d'esthétisme oude vulgarisation scientifique c'est tolérer un autre rapport au corps et à la personne humaine, c'est y voir enpuissance un objet beau, sur le modèle publicitaire.

On le voit la tolérance évolue, elle n'est pas nécessairement d'ailleurs positive pour le développement del'individu ou de la société.

Certainement une seule société ne peut à elle seule tolérer des actes de toute nature (illui faut une certaine cohérence), mais à elles toutes les sociétés actuelles tolèrent dans une certaine mesure desactes de toute nature.

Le viol est toléré dans certains pays comme mode de punitions des femmes adultères, mêmesi les états concernés s'en défendent, le meurtre est toléré comme légitime défense ou comme peine de mortassocié donc à la loi.

Il est remarquable que finalement ce soit peut-être la loi elle-même qui s'autorise de l'exercicedu pire, sous prétexte de rendre justice.

Conclusion : Si on ne peut tout tolérer, au risque d'en venir à une société animale, la loi néanmoins n'est crédible que sielle ménage une part de liberté aux individus.

Mais il semble que l'on puisse tolérer des actes de toute nature, danscertaines proportions et à l'appui de justifications : or ici la nécessité de tolérer peut être l'indice d'une perversioncomme on l'a vu.

Le plus pervers étant que la loi organise d'elle-même les modes de répressions qu'elle condamne. »

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