Peut-on se passer de l'art ?
Publié le 13/08/2012
Extrait du document
Bergson a mis en évidence que notre rapport ordinaire au monde était marqué par l'absence. Nous avons donc le plus souvent affaire à ce qui est absent, car à l'état de projet, ou de manque impossible à combler totalement. En effet, nous sommes toujours projetés vers le futur (Pascal, Pensées), soumis à nos besoins, et éternellement insatisfaits car constamment soumis à des désirs et incapables de goûter au plaisir de leur satisfaction. Pour Bergson, seule l'expérience esthétique, parce qu'elle échappe à la sphère du besoin et du désir, est à même de nous faire accéder à une présence, à la plénitude. Nous ne sommes pas attachés à la présence de ce qui est, couramment, car chaque objet est considéré comme un moyen utilitaire, et non comme un fin. Parce que l'œuvre d'art n'est d'aucune utilité, elle n'est pas vouée à un projet, sa perception est présente, et nous parvenons à profiter de cette présence. Celle-ci nous procure du plaisir, susceptible d'une durée supérieur au plaisir sensuel lié au désir, et insoumis au manque à venir. L'art est donc à la fois présence des sujets les uns aux autres (car intersubjectivité), et l'occasion de l'expérience de la présence par l'œuvre d'art.
«
préalablement l'œuvre, ce qui témoigne d'un style personnel unique.
Ce constat est également valable en littérature (Exemple controverse Molière/Corneille : Seloncertains scientifiques (lexicographes) ayant réalisé des études sur la structure des textes attribués à Molière, la paternité de certains d'entre eux reviendrait àCorneille).
Si l'art est un outil d'une relative meilleure connaissance de la réalité et de l'artiste, il est aussi une source de plaisirs multiples.
L'art est l'occasion d'une ouverture plus grande sur le monde et sur nos semblables.
Marcel Proust rejoignait cette idée : « Par l'art seulement nous pouvons sortir denous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoirdans la lune ».
Nous avons vu dans la partie précédente que l'art étendait notre perception car l'artiste nous proposait un autre regard, un autre univers, une autreréalité.
Kant prétendait que la vision d'une « belle » œuvre provoquait une multitude de sentiments, d'idées, d'images, qu'il appelait « Idées esthétiques », et reposaientsur deux facultés humaines universelles : l'imagination et l'entendement.
Ainsi, même si il existe une multitude de goûts, chacun, selon Kant, ressentira le mêmeplaisir à contempler une œuvre, entraînant « la communion des subjectivités ».
Nous n'avons habituellement jamais accès aux pensées et aux sentiments de l'autre;C'est seulement dans cette expérience esthétique que nous pourrons partager la satisfaction d'autrui, et ainsi augmenter la notre.
Nous ressentons donc l'envie departager la satisfaction ressentie devant les œuvres d'art.
Pierre Bourdieu a constaté que les personnes appartenant aux même couches sociales avaient des pratiquesculturelles, et artistiques, sensiblement similaires.
A ce titre, nous avons une chance supplémentaire de connaître la satisfaction d'autrui, car celui-ci me ressemble.L'art est donc aussi l'occasion d'une rencontre avec autrui, et d'une certaine fusion avec lui, mais c'est aussi l'occasion de faire l'expérience d'une présence, d'unéchappatoire à la sphère du besoin mais aussi à la monotonie de la vie.Bergson a mis en évidence que notre rapport ordinaire au monde était marqué par l'absence.
Nous avons donc le plus souvent affaire à ce qui est absent, car à l'état deprojet, ou de manque impossible à combler totalement.
En effet, nous sommes toujours projetés vers le futur (Pascal, Pensées), soumis à nos besoins, et éternellementinsatisfaits car constamment soumis à des désirs et incapables de goûter au plaisir de leur satisfaction.
Pour Bergson, seule l'expérience esthétique, parce qu'elleéchappe à la sphère du besoin et du désir, est à même de nous faire accéder à une présence, à la plénitude.
Nous ne sommes pas attachés à la présence de ce qui est,couramment, car chaque objet est considéré comme un moyen utilitaire, et non comme un fin.
Parce que l'œuvre d'art n'est d'aucune utilité, elle n'est pas vouée à unprojet, sa perception est présente, et nous parvenons à profiter de cette présence.
Celle-ci nous procure du plaisir, susceptible d'une durée supérieur au plaisir sensuellié au désir, et insoumis au manque à venir.
L'art est donc à la fois présence des sujets les uns aux autres (car intersubjectivité), et l'occasion de l'expérience de laprésence par l'œuvre d'art.Enfin, nous pouvons également considérer l'art, en plus d'être un échappatoire à la sphère du besoin, d'en être un à la sphère du quotidien et de son lot d'angoisses.L'art est souvent considéré dans nos représentations comme un objet de divertissement, ou même d'évasion, tant pour l'artiste s'il considère l'art comme un jeutranchant avec le travail, que pour le public désirant oublier les préoccupations quotidiennes.
Pablo Picasso employait ainsi cette expression : « L'art lave notre âmede la poussière du quotidien ».
Dans l'introduction, nous reconnaissions d'emblée que l'art n'était pas un besoin vital en soi.
Cependant, tout au long des trois parties structurant ce devoir, nousavons constaté que l'art était utile à la société, au monde, à nous en tant qu'individu.
Nous avons reconnu que celui-ci était un témoin privilégié de l'histoire, objet demémoire, et qu'il permettait une meilleure connaissance du monde et de nous-même, qu'il offrait une perception plus grande de la réalité.
Nous avons enfin constatéqu'il était source de plaisirs, mêlant parfois autrui, et qu'il était un lieu privilégié d'évasion, tranchant avec le travail et les angoisses quotidiennes.
La subsistance del'art dans l'histoire et à travers les continents nous laisse penser que nous ne pouvons pas véritablement nous passer de l'art, car il nous est utile et agréable, même s'iln'est pas absolument nécessaire, il « aide à vivre », selon la formule d'Eric-Emmanuel Schmitt..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'art peut-il se passer de règles ?
- L'art peut-il se passer de règles ?
- « L'art peut-il se passer de règle ? »
- L'art peut-il se passer d'une maîtrise technique ? (Bac 2010 - Série Technologique)
- L'art peut il se passer de règles ? (Bac philo - TS)