Peut-on se mettre à la place d'autrui ?
Publié le 30/12/2009
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On abandonne ses propres convictions, son propre schéma de pensée pour tenter de comprendre autrui. Cette opération peut être partielle et ponctuelle, elle relève d'une attitude réfléchie, et d'une démarche intellectualiste : je cherche à comprendre en faisant abstraction de moi-même et j'adopte les critères d'autrui. En un sens, cette attitude définit une forme de tolérance : comprendre et non juger. Toutefois, elle implique, comme la précédente, une perte ou un effacement de sa propre identité au profit de celle d'autrui. c) Communiquer avec autrui Se mettre à la place d'autrui devient alors un moyen de mieux le connaître, en comprenant de l'intérieur ses réactions ou ses sentiments dans le difficile problème de la communication avec les autres, la volonté de prendre la place de l'interlocuteur paraît le moyen le plus efficace. Mais est-ce possible ? Une telle démarche a-t-elle un sens ? 2 - Les difficultés de la démarche a) Les limites de l'identification L'identification a de multiples limites qui rendent sa tentative finalement illusoire. Elle n'est d'abord jamais complète. Dans le cas de l'acteur, ce dernier projette sa personnalité dans le rôle qu'il interprète.
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Peut-on se mettre à la place d'autrui ?
Se demander s'il est possible de se mettre à la place de l'autre ne revient pas qu'à s'interroger sur la faisabilité de ladémarche.
C'est aussi s'interroger sur notre propre place dans le monde, ainsi que sur la question plus large dudevoir, de l'écoute, et de notre rapport à l'altérité en général.
Quel positionnement adopter face à l'autre, del'indifférence au respect en passant par la haine ?
Exploration des expressions corrélatives :
« Donner, laisser sa place »« Prendre la place »« Se faire une place au soleil… »« Trouver sa place, avoir sa place »
Explorez aussi les situations et les figures sociales qui pourraient illustrer l'expression : le confident, le conseiller, lejuge, l'ethnologue autant d'individus qui semblent devoir se mettre à la place des autres pour bien jouer leur rôle.
Analyse du sujet :
"Peut-on":- Est-ce possible, réalisable? Peut-on se décentrer, oublier la particularité de son point de vue pour adopter celuid'autrui ; ou nos points de vue sont-ils irréductibles ; y a-t-il des limites à l'effort de décentrement.
Si ce déplacement est possible comment s'opère-t- il ?- par sympathie, compassion émotive (la pitié chez Rousseau) ;- par effort intellectuel d'universalisation (l'impératif catégorique de Kant) ;- par analogie, par assimilation des informations, immersion culturelle dans le milieu de l'autre (thèse anthropologiqueet phénoménologique).
Quelle est la clé de la compréhension de l'autre en tant qu'autre ?A-t-on le droit de se mettre à la place d'autrui?-On pourrait répondre que c'est même un devoir éthique : celui de la charité envers le prochain ; mais la généralitéde la formule laisse entendre d'autres sens où surgit la réalité d'un comportement moins légitime :-l'usurpation (cf.
la critique que Platon fait des sophistes qui prennent la place des hommes compétents et desphilosophes dans les cités où règne le vote démocratique).
"Se mettre à la place de":Se mettre à la place d'autrui au sens propre, c'est lui prendre sa place ; le déposséder d'une place qu'il (qu'on lui)reconnaissait comme sienne.
Il faut remarquer l'opposition radicale de signification entre le sens figuré et le senspropre de cette expression :
L'opposition radicale entre:-l'appel à la bienveillance : « Comprends –moi, mets-toi à ma place ! » ;-et la revendication haineuse : « Tu m'as pris ma place !».
Souvenez-vous à ce propos du malaise et de l'obsession du petit Sartre dans Les mots : il sent qu'il n'a pas de vraieplace dans le monde des adultes et veut s'en forger une ,cf.
« il y a quelqu'un qui manque ici ».
« La place d'autrui »Que signifie cette représentation de l'espace social en termes de place attitrée ? N'est-ce pas une représentationdépassée ? Sous l'Ancien régime, quand un homme naissait, telle ou telle place lui était attribué dans l'échiquiersocial en fonction de sa caste.
Mais la démocratie en abolissant les privilèges dynastiques a ouvert un espace deconcurrence et de compétition : les meilleures places sont à prendre.
Les sociétés démocratiques sont des sociétésde responsabilité de soi.
Chacun va tâcher de «se faire sa place ».
Etant entendu qu'il n'y aura pas de bonne placepour tout le monde, la société démocratique génère ses propres frustrations.
Mais doit-on pour autant rêver d'unmonde où chacun trouverait parfaitement sa place ?.
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