Peut-on se mentir à sois-même
Publié le 10/11/2012
Extrait du document


«
Le mensonge à soi, en ce sens, un mensonge intérieur, dans lequel, se cachant ce que par ailleurs on
sait, on se traite soi même comme un autre.
Comme tel, il suppose que l'on puisse être à la foi soi
même et autre que soi, ce qui est, semble-t-il, contradictoire.
C'est ce que remarque Kant, au paragraphe 9 de La Doctrine de la vertu : « Il est facile d'en
expliquer la réalité de nombreux mensonges intérieurs (...), il est difficile d'en expliquer la
possibilité, parce qu'une seconde personne est requise pour cela, que l'on a l'intention de duper, et
que l'intention de se tromper délibérément soi même semble contenir une contradiction.
»
De fait, il est possible de se mentir à soi même et les exemples attestant cette possibilité sont
nombreux, mais l'idée que l'on puisse retourner sa propre volonté contre soi est impensable.
Conclusion et transition
Tout préjugé, pour autant qu'il consiste à se duper soi-même sur une vérité que l'on refuse ou sur les
limites de ce que l'on sait vraiment, est mensonge à soi.
Cela reste contradictoire est impensable.
Toutefois, existe-t-il réellement un e intention consciente de se tromper ? Ce que l'on appelle
couramment « mensonge à soi », n'est-il pas en réalité le résultat, d'une tendance irrépressible et
involontaire ? En d'autres termes, n'est-on pas déterminé intérieurement à préjuger d'une chose ou,
ce qui revient au même, n'est-on pas victime de ses préjugés ?
I.
Non, on ne peut pas se mentir à soi-même
On mettra ici deux hypothèses, pour rendre compte de ce que l'on appelle abusivement le
« mensonge à soi », lequel est, au sens strict, impossible.
A.
L'unité de la conscience exclut le mensonge à soi.
Aucune de mes pensées ne saurait m'échapper ou être produite sans que j'en ai connaissance : je ne
peux , pour cette raison, ignorer ce que je sais ; cela découle de la nature même de la conscience,
laquelle me met en effet immédiatement en présence de ce que je pense.
C'est ce que montre Descartes dans la première méditation des Méditations métaphysiques, à travers
l'expérience du cogito.
Le raisonnement est le suivant : je peux bien douter que mes pensées soient
vraies fût-ce que deux et deux fassent quatre, je ne saurais douter, en revanche, que, les ayant, je
n'en ai effectivement conscience car la pensée (la conscience) est transparente à elle me^me : elle
est immédiatement en possession de ce qu'elle pense..
»
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