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Peut-on savoir ce que l'on fait ?

Publié le 09/02/2005

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N'est-il pas nécessaire de lutter contre un certain nombre de puissances trompeuses qui risquent d'aveugler l'homme et de l'empêcher d'accéder à une maîtrise de lui-même qui lui assure sa liberté ?  [II y a des circonstances dans la vie où l'on peut agir sans avoir clairement conscience de ce qu'on fait. On peut agir, par ignorance ou sous l'effet des passions, sans être pleinement maître de ses actions et sans les comprendre.] On peut agir émotivement et par impulsion On peut ne pas savoir ce qu'on fait lorsqu'on agit sous le coup d'une émotion violente. La peur, par exemple, peut nous faire perdre notre maîtrise. Ainsi, l'individu qui est pris d'une crise de panique, que sa peur soit fondée ou pas, n'est plus maître de sa volonté et ne peut plus agir rationnellement. Mous ne sommes pas toujours responsables Certaines personnes ne sont pas entièrement responsables de leurs actes. C'est parce que la justice considère que les mineurs n'ont pas encore toute leur raison et ne mesurent pas les conséquences de leurs actes qu'elle leur accorde une responsabilité pénale limitée. De même, celui qui agit sous le coup de la passion - colère, jalousie, dépit amoureux - peut faire des gestes qu'il regrettera par la suite. Le désir vient au sujet d'une manière que celui-ci ne maîtrise pas : il n'est donc pas responsable de certains mouvements qu'il tend à accomplir, soit en vertu de son histoire, soit en vertu de sa nature même d'être humain.

• Attention : la réponse comporte des conséquences morales qu'il convient de ne pas oublier.

• Distinguer entre « savoir ce que l'on fait « et « savoir pourquoi on le fait «.

• Si l'on affirme cette possibilité, que devient la liberté ?

« mais dans le ça, réservoir des pulsions.

Nous désirons sans savoir pourquoi et surtout sans le vouloir, nous n'ensommes donc pas responsables.On peut radicaliser cette obscurité à soi-même en invoquant, dans une tout autre perspective, les traditionsplatonicienne et chrétienne.

Le désir est une sorte de trouble, voire une maladie que le corps inflige à l'âme, etdont elle ne peut se défaire que par la philosophie (Platon) ou par le recours à la grâce divine (saint Augustin).Nous ne sommes donc pas responsables de nos désirs, mais il peut alors sembler paradoxal que les dernièresperspectives évoquées, contrairement à la psychanalyse, n'échappent pas à un moralisme éthique quicondamne plus ou moins clairement le sujet pour ses désirs. On peut agir par inconscience ou par ignoranceOn peut aussi agir par inconscience ou par ignorance.

Ainsi, pour Freud, les motifs de nos actions sontinconscients.

Nous ne pouvons donc pas savoir pourquoi nous réagissons de telle manière dans tellecirconstance.

D'un point de vue moral, nous faisons parfois le mal sans le savoir: nous ignorons par exempleque telles paroles prononcées à la légère peuvent blesser un ami.

[Les hommes sont libres, raisonnables et entièrement responsables de leurs actes.

Dire qu'on ne sait pas ce qu'on fait relève de la mauvaise foi.

Si l'on excepte certaines réactions instinctives, les hommes peuvent toujours être conscients de ce qu'ils font.] Sagesse et maîtrise de soi« Que l'homme ne se laisse pas corrompre par les choses extérieures ni dominer par elles (...); qu'il soitl'artisan de sa vie; que sa confiance n'aille pas sans quelque science, sa science sans fermeté: que sesdécisions une fois prises soient sans appel.» Pour le stoïcien Sénèque, le sage maîtrise le moindre de sesactes et il ne fait rien qui ne soit pensé et voulu. Le stoïcien Épictète distingue les choses qui sont en notre pouvoir(nos jugements, nos tendances, nos désirs) et les choses qui nesont pas en notre pouvoir (le corps, la richesse, la réputation).L'unique souhait du désir, nous rappelle Épictète, est d'atteindrel'objet désiré.

Or, si nous investissons de notre désir des objets quine dépendent pas de nous, il est fort probable que nous neparviendrons pas à les obtenir, et que nous en serons malheureux.Pour vivre heureux, il suffit donc de s'appliquer à ne vouloir que cequi doit arriver.

Le sagesse a donc toujours la possibilité demaîtriser ses désirs et passions. La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouverréside strictement dans notre propre volonté.

Nul autre que soin'est maître de ce qui nous importe réellement, et nous n'avons pasà nous soucier des choses sur lesquelles nous n'avons aucune priseet où d'autres sont les maîtres.

Les obstacles ou les contraintesque nous rencontrons sont hors de nous, tandis qu'en nousrésident certaines choses, qui nous sont absolument propres, libresde toute contrainte et de tout obstacle, et sur lesquelles nul nepeut agir.

Il s'agit dès lors de veiller sur ce bien propre, et de nepas désirer celui des autres ; d'être fidèle et constant à soi-même,ce que nul ne peut nous empêcher de faire.

Si chacun est ainsi l'artisan de son propre bonheur, chacun est aussi l'artisan de son propre malheur en s'échappant de soi-même et en abandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien d'autrui.

Le malheur résidedonc dans l'hétéronomie : lorsque nous recevons de l'extérieur une loi à laquelle nous obéissons et noussoumettons.

Nul ne nous oblige à croire ce quel'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenons dépendants de la versatilité dujugement d'autrui, dans l'autre nous finissons par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.

Enfin,à l'égard des opinions communes comme des théories des philosophes, ou même de nos propres opinions,il faut savoir garder une distance identique à celle qui est requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'ilfaut savoir cesser de jouer en temps voulu.

Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nousoblige en effet que notre propre volonté. L'homme agit par jugement. »

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