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Peut-on saisir sa propre culture comme modèle ?

Publié le 23/12/2005

Extrait du document

culture
Il reste encore les autres droits de l'homme, l'égalité et la sûreté [...]. La sûreté est le concept social suprême de la société bourgeoise, le concept de la police, selon lequel toute la société n'est là que pour garantir à chacun de ses membres la conservation de sa personne, de ses droits et de sa propriété. Par le concept de sûreté la société bourgeoise ne s'élève pas au-dessus de son égoïsme. La sûreté est au contraire la garantie de son égoïsme. Aucun des droits dits de l'homme, ne dépasse donc l'homme égoïste, l'homme tel qu'il est comme membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire un individu replié sur lui-même, sur son intérêt privé et son bon plaisir privé, et séparé de la communauté. » 3.      Le relativisme est-il pour autant nécessaire ? N'y a-t-il pas un risque à se cantonner à un relativisme politique ? Il semble que certaines pratiques sont critiquables au nom de valeurs transcendant les cultures.

Analyse du sujet :

 

Cette question est formulée de façon totale : elle appelle soit une réponse affirmative « oui l'on peut saisir sa propre culture comme modèle « ; soit une réponse négative « non on ne peut saisir sa propre culture comme modèle. Afin de pouvoir répondre à cette question, il va falloir dans un premier temps s'arrêter sur les concepts qui la composent : culture et modèle.

 

Culture :

 

Du latin cultura, culture du sol « (de colere, « cultiver «). Mise en valeur des terres (agriculture), des corps (culture physique) ou des esprits (culture intellectuelle), travail visant à les rendre féconds. Par opposition à nature, tout ce qui est l'oeuvre de l'homme. En sociologie, ensemble des connaissances et des pratiques transmises par l'éducation et propres à un groupe social donné (exemple : la culture orientale). Culture peut en ce sens être rapprochée de la notion de civilisation.

 

Modèle :

 

  • Chose ou personne qui, grâce à ses caractéristiques, à ses qualités, peut servir de référence à l'imitation ou à la reproduction.
  • Considérer quelqu'un, quelque chose comme un idéal à imiter.
  • Représentant-type d'une catégorie.
  • Exemple donné par une personne, une chose, qui possède au plus haut degré un ensemble de caractéristiques – qui est parfait en son genre.

 

Problématisation

 

Peut-on saisir sa propre culture comme modèle ? La question tourne essentiellement autour du modal « pouvoir « - pouvoir renvoyant au possible ( est-il possible ?) mais aussi à la légitimité (A-t-on le droit ? Quid juris de notre culture saisi au sens de pris comme modèle ?) Il semble qu'il est possible de prendre sa propre culture comme modèle – voire c'est une attitude tout du moins une tendance assez naturelle de se prendre comme modèle et par delà sa propre culture dès lors qu'on est auto-référencé. C'est ainsi qu'on a naturellement tendance à juger les autres en référence à soi, et que les colonisateurs ne se sont pas privés pour juger les colonisés à l'aune de leur propre modèle. Si factuellement il est possible de prendre sa propre culture comme modèle, est-ce pour autant légitime ? La question de la légitimité nous amène à traiter de la question de l'ethno-centrisme qui pousse à juger les autres cultures, les autres peuples à l'aune de sa propre culture. Remettre en question l'ethnocentrisme, est ce pour autant nécessairement tombé dans un relativisme absolu ? Y a-t-il un modèle ou des lignes transcendant toutes les cultures particulières ?

culture

« 1.

Définition de l'ethnocentrisme « Comportement social et attitude inconsciemment motivée qui conduisent à privilégier et à surestimer legroupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce quiconcerne les autres peuples ». Lévi-Strauss: « Est barbare celui qui croit à la barbarie.

» Qui n'a pas accusé autrui de se comporter en barbare ? Quel peuple n'a pas accusé d'autres peuples d'être desbarbares ? Lévi-Strauss, grand anthropologue français, souligne, dans Race et Histoire, d'où est extrait notrecitation, ce trait propre à toute société, qu'est l'ethnocentrisme : chaque ethnie, c'est-à-dire chaque peuple, atendance à se penser comme étant au centre du monde, à considérer ses coutumes, ses mœurs, ses règles, sescroyances, ses modes de penser,...

comme meilleurs que ceux ethnies ou des peuples différents, comme si sa tribu,son village, son clan, son pays, sa culture étaient plus représentatifs de l'humanité que tous les autres.

Ainsi lebarbare, le non civilisé c'est toujours l'autre; l'autre au sujet duquel on raconte toute sorte d'horreurs ou d'atrocitésainsi des Vikings, des Huns, des Goths, des Tartares, Mongols, des Chinois..., sans parler de tribus sauvages au finfond de l'Afrique ou de l'Amazonie, etc.

Or, peut-être commence-t-on à ne plus être un barbare, ou commence-t-onà être un homme civilisé, le jour où l'on reconnaît qu'on est le premier, peut-être, à être capable de se comporter enbarbare.Le mot "barbare" - barbaros en grec- signifie à l'origine "l'étranger qui ne parle pas grec" : on pouvait être étranger àAthènes, venir de Corinthe ou de Thèbes, on était alors un xénos, un étranger certes, mais un étranger qui parlaitgrec; en revanche les Egyptiens, les Perses, etc.

étaient appelés "barbares".

Pour les Romains, de même, lesbarbares étaient ceux qui ne parlaient pas latin, ou ceux qui, malgré la colonisation et la construction de l'empireromain, n'avaient pas été latinisés, et qui se situaient donc au-delà des frontières de l'empire.

Or ces peuplesextérieurs ont fini par envahir l'empire romain et renversé son ordre : c'est ainsi qu'on parle encore dans les livresd'histoire de l'invasion des barbares.

La phrase de Lévi-Strauss est quelque peu dérangeante: car elle revient àcondamner l'usage de mot barbare.

Celui qui accuse l'autre de barbarie est lui-même un barbare.

Mieux, c'est celui-là même qui est réellement un barbare.

Pourquoi ? Parce qu'accuser autrui de violences et d'atrocités, de cruauté,de sauvagerie...

croire que l'autre est un barbare, c'est supposer que soi-même on ne serait pas capable de mauxsemblables.

Est civilisé celui qui admet bien plutôt que tout homme, à commencer par soi, est capable du pire. 2.

Manifestations Racisme : Cf.

le Klu-Klux-Klan – organisation raciste américaine qui au nom d'une foi en la supériorité de larace blanche sur les autres races ont entrepris des actes violents meurtriers à l'égards des communautésobjets de leur xénophobie / Parti d'extrême droite / Néo-nazisme / Xénophobie Colonisation mais aussi néo-colonialisme.

Volonté d'imposer son propre modèle de culture à d'autres cultures.L'empire colonial français, britannique en sont des exemples historiques.

On peut aussi penser aux nouvellesformes moins manifestes de néo-colonialisme. Transition : S'il semble que l'ethnocentrisme possible de facto est loin d'être légitime, doit-on pour autantsombrer dans un relativisme culturel profond et par delà tout accepter ? III.

Y a-t-il un moyen de palier le relativisme 1.

Les droits de l'homme et du citoyen – une solution ? « PRÉAMBULE Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droitségaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie quirévoltent la conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler etde croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme. Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme nesoit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression. Considérant qu'il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations. Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droitsfondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommeset des femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditionsde vie dans une liberté plus grande. Considérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des NationsUnies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Considérant qu'une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplirpleinement cet engagement.. »

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