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Peut-on résoudre, par des arguments purement psychologiques, le problème de la liberté ?

Publié le 18/02/2004

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On a ici le type du travail d'adaptation qui, appuyé sur des doctrines ou discussions exposées dans tous les cours de philosophie, doit en extraire les idées sous un aspect défini et les mettre en ordre dans l'orientation demandée. Remarquer, pour fixer ce sens d'exposition, que, malgré la forme de la question : « peut-on résoudre ? », il s'agit moins de proposer une solution du problème, que de juger la valeur d'une méthode ou de moyens de discussion, ou tout au plus d'en caractériser les rapports.La préparation du sujet comporte la recherche et le classement des types de faits et de procédés utilisés par l'argumentation : données directes, le sentiment de la liberté sous ses divers aspects; - résultats de l'analyse psychologique ou psycho-physiologique, de l'acte volontaire.Plan. - Nous avons le sentiment de pouvoir choisir nos actions, les réaliser ou nous abstenir : sentiment de la liberté. Fait d'ordre psychologique qui pose l'idée. La psychologie suffira-t-elle à l'établir ?I. (Le sentiment de la liberté).

« II.

(La nature de l'acte volontaire). — La psychologie apportera bien une analyse de l'acte volontaire, qui fasse ressortir le rapport de l'acte à ses mol ifs, et les alternatives sous lesquelles ce rapport se présente dans ladélibération. A).

On fixera ainsi plus exactement la position du problème, en montrant que ce rapport est d'une tout autre natureque celui des conséquences aux conditions dans le monde physique; le motif n'est pas une donnée, d'avance ou unefois pour toute définie, comme une situation mécaniquement déterminée, mais c'est une valeur mobile, expressive dela personne à l'instant où il apparaît.B).

Seulement, le problème n'est pas épuisé, car il faut d'une part situer notre action au milieu d'un monde où elle ades résistances à vaincre, et il faut savoir si elle n'est pas une création de force, ce qui soulève le problème dudéterminisme dans l'Univers, et de la conservation de l'énergie, nous forçant à demander comment une initiativepeut trouver place dans ce déterminisme; — et d'autre part il faut définir les origines de la personne, dont le motifest expressif, problème qui reparaît à chaque articulation de la discussion.Cette double question dépasse évidemment le cadre de la psychologie. C).

Il est vrai que, si la discussion du premier de ces problèmes s'est faite le plus souvent par des procédés decritique générale qui pour faire place à la liberté risquent de ruiner la science, cette forme de discussion n'est peut-être pas nécessaire.

En effet, l'analyse psycho-physiologique du pouvoir d'action de nos idées montre qu'il s'agitsans doute non d'une création d'énergie, mais d'un choix entre les directions de pensée que nos habitudes ont liéesà des mécanismes moteurs (Renouvier, James).

La psychologie donnerait donc un commencement de solution, maisencore faut-il expliquer la nature de cette liaison entre la représentation et le corps qui réalise, problèmemétaphysique des rapports de l'âme et du corps, et — problème plus précis — il reste toujours à définir les originesde nos orientations mentales, où se retrouve la question du déterminisme dans la vie psychologique, et plusprécisément d'un déterminisme conscient. III.

(Le sens définitif d'une discussion). — Bien plus, le problème ne peut être définitivement posé que si l'on a précisé le terme même de liberté.

Le sentiment de liberté apparaissait d'abord comme sentiment d'uneindétermination, d'une contingence, et c'est en fonction de cette idée que se sont faites les discussions habituelles.Mais plus l'analyse psychologique est poussée, plus elle vient à l'idée d'un rapport de l'acte à la personne, avec lesentiment que la personne a de rester elle-même et de se conduire.

Telles sont les deux directions, précédemmentdéfinies, entre lesquelles il faut définitivement choisir.

Y a-t-il lieu d'écarter comme illusoire le sentiment d'unepuissance d'indétermination et de retenir la conception d'une liber!é direction de soi : le choix ne sortira pas del'analyse d'un fait, mais il sera l'expression de la valeur et du sens à donner à nos actes; objet de morale, non depsychologie. Conclusion. — Ainsi1 la psychologie apporte, en même temps que les premières suggestions, qui invitent à l'idée, des moyens de discussion, de délimitation des problèmes, ou même l'amorce des solutions.

Mais elle ne sauraitfournir, ni l'idée des valeurs qui situent le problème, et montrent qu'il ne se confond pas avec celui de lacontingence, ni l'analyse ou la critique décisives qui établiront l'origine de la personne et la création des valeurs parlesquelles se réalise vraiment la direction de soi.. »

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