Peut-on reprocher a l'art de se mettre au service d'une cause juste ?
Publié le 22/12/2005
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Nous nous interrogeons sur l'art et sur sa possible vocation à embrasser des causes justes. Peut-on reprocher à l'art de se mettre au service d'une cause juste ?
On pourrait à n'en point douter lui reprocher de se mettre au service d'une cause injuste mais dans le cas d'une cause juste, la justice même, manifestée par cette revendication, peut-elle être servie par l'art sans en même temps l'asservir ? L'art peut-il rester lui-même s'il sert une cause ? Ne se trouve-t-il pas aliéné dès lors qu'il est utile ? Pour autant, la philosophie a souvent identifié le beau et le vrai. Ne faudrait-il considéré, dans cette perspective, que l'art ne vaut que par le message qu'il véhicule ? Et dans ce cas ne faudrait-il reconnaître que l'ont ne pourrait reprocher à l'art de se mettre au service d'une cause juste si le juste est le vrai ? Il semble qu'il remplirait alors sa fonction. Mais alors, qu'est-ce qui permettrait de déterminer l'oeuvre comme oeuvre d'art ? Ne serait-ce l'idée qu'elle défend ? Dans ce cas, n'est-ce pas le concept d'art lui même que nous perdons au profit de l'idée ? N'apparait-il pas alors intuitivement que l'art ne peut se mettre au service de quoi que ce soit sans en même temps perdre sa fonction esthétique ? Le sentiment du beau, le sentiment esthétique par excellence, pourrait-il se résumer à la reconnaissance du vrai sans en même temps nous apparaître comme purement intellectuelle, comme le contraire d'un sentiment en quelque sorte ? Ne pourrait-il se mettre au service de quoi que soit sans en même temps devenir un sentiment factice ? C'est ce que nous essaierons de comprendre en dernier lieu.
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