Peut-on réduire la science à un ensemble de recettes qui réussissent toujours ?
Publié le 30/07/2005
Extrait du document
Communément les sciences sont définies comme des systèmes théoriques efficaces, qui réussissent au sens où ils fonctionnent: ils ont leurs preuves dans le réel. Si l'expérience vient approuver les systèmes scientifiques, il se peut aussi que celle-ci puisse l'anénatir et en ce cas la science n'est plus un système qui réussit, il échoue. Peut-on alors réduire la science à un ensemble de recettes qui réussissent toujours? Que signifie ici l'idée d'une "recette" scientifique? Que se passe-t-il quand la science échoue? Que faire de ces échecs?
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pour chaque action particulière; d'où vient qu'il est moralement impossible qu'il y en ait assez de divers en unemachine pour la faire agir en toutes les occurrences de la vie de même façon que notre raison nous fait agir.
Or,par ces deux mêmes moyens, on peut aussi connaître la différence qui est entre les hommes et les bêtes.
Carc'est une chose bien remarquable qu'il n'y a point d'hommes si hébétés et si stupides, sans en excepter même lesinsensés, qu'ils ne soient capables d'arranger ensemble diverses paroles, et d'en composer un discours par lequelils fassent entendre leurs pensées; et qu'au contraire il n'y a point d'autre animal, tant parfait et tantheureusement né qu'il puisse être, qui fasse le semblable.
Ce qui n'arrive pas de ce qu'ils ont faute d'organes : caron voit que les pies et les perroquets peuvent proférer des paroles ainsi que nous, et toutefois ne peuvent parlerainsi que nous, c'est-à-dire en témoignant qu'ils pensent ce qu'ils lisent; au lieu que les hommes qui étant néssourds et muets sont privés des organes qui servent aux autres pour parler,- autant ou plus que les bêtes, ontcoutume d'inventer d'eux-mêmes quelques signes, par lesquels ils se font entendre à ceux qui étant ordinairementavec eux ont loisir d'apprendre leur langue Et ceci ne témoigne pas seulement que les bêtes ont moins de raisonque les hommes, mais qu'elles n'en ont point du tout : car on voit qu'il n'en faut que fort peu pour savoir parler; etd'autant qu'on remarque de l'inégalité entre les animaux d'une même espèce, aussi bien qu'entre les hommes, etque les uns sont plus aisés à dresser que les autres, il n'est pas croyable qu'un singe ou un perroquet qui serait desplus parfaits de son espèce n'égalât en cela un enfant des plus stupides, ou du moins un enfant qui aurait lecerveau troublé, si leur âme n'était d'une nature toute différente de la nôtre.
Et on ne doit pas confondre lesparoles avec les mouvements naturels, qui témoignent les passions, et peuvent être imités par des machines aussibien que par les animaux; ni penser, comme quelques anciens, que les bêtes parlent, bien que nous n'entendionspas leur langage.
Car s'il était vrai, puisqu'elles ont plusieurs organes qui se rapportent aux nôtres, elles pourraientaussi bien se faire entendre à nous qu'à leurs semblables.
C'est aussi une chose fort remarquable que, bien qu'il yait plusieurs animaux qui témoignent plus d'industrie que nous en quelques-unes de leurs actions, on voit toutefoisque les mêmes n'en témoignent point du tout en beaucoup d'autres : de façon que ce qu'ils font mieux que nousne prouve pas qu'ils ont de l'esprit, car à ce compte ils en auraient plus qu'aucun de nous et feraient mieux entoute autre chose; mais plutôt qu'ils n'en ont point, et que c'est la nature qui agit en eux selon la disposition deleurs organes : ainsi qu'on voit qu'un horloge, qui n'est composée que de roues et de ressorts, peut compter lesheures et mesurer le temps plus justement que nous avec toute notre prudence.J'avais décrit après cela l'âme raisonnable, et fait voir qu'elle ne peut aucunement être tirée de la puissance de lamatière, ainsi que les autres choses dont j'avais parlé, mais qu'elle doit expressément être créée; et comment ilne suffit pas qu'elle soit logée dans le corps humain, ainsi qu'un pilote en son navire, sinon peut-être pour mouvoirses membres, mais qu'il est besoin qu'elle soit jointe et unie plus étroitement avec lui, pour avoir outre cela dessentiments et des appétits semblables aux nôtres, et ainsi composer un vrai homme.
Au reste, je me suis ici unpeu étendu sur le sujet de l'âme, à cause qu'il est des plus importants : car, après l'erreur de ceux qui nient Dieu,laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n'y en a point qui éloigne plutôt les esprits faibles du droit cheminde la vertu, que d'imaginer que l'âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que par conséquent nousn'avons rien ni à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis; au lieu quelorsqu'on sait combien elles diffèrent, on comprend beaucoup mieux les raisons qui prouvent que la nôtre est d'unenature entièrement indépendante du corps, et par conséquent qu'elle n'est point sujette à mourir avec lui; puis,d'autant qu'on ne voit point d'autres causes qui la détruisent, on est naturellement porté à juger de là qu'elle estimmortelle.
2.
La position utilitariste
TEXTE J.
Stuart Mill La Nature
" [...] Mais louer ces exploits et d'autres similaires c'est admettre qu'il faut soumettre les voies de la nature et nonpas leur obéir ;c'est reconnaître que les puissances de la nature sont souvent en position d'ennemi face à l'homme,qui doit user de force et d'ingéniosité afin de lui arracher pour son propre usage le peu dont il est capable, et c'estavouer que l'homme mérite d'être applaudi quand ce peu qu'il obtient dépasse ce qu'on pouvait espérer de safaiblesse physique comparée à ces forges gigantesques.
Tout éloge de la civilisation, de l'art ou de l'inventionrevient à critiquer la nature, à admettre qu'elle comporte des imperfections, et que la tâche et le mérite de l'hommesont de chercher en permanence à les corriger ou à les atténuer."
TRANSITION
Si la science cherche effectivement à l'utilité, à l'efficacité, il n'en demeure pas moins que celle-ci doit affronter seséchecs et imperfections.
II.
Les échecs de la science
1.
L'esprit scientifique à l'oeuvre dans les sciences
TEXTE Bachelard Le rationalisme appliqué
" Il faut admettre qu'une connaissance soit engagée, qu'une connaissance ait reçu plusieurs rectifications, pourqu'on puise la désigner comme une connaissance scientifique.
Nous retrouvons ainsi toujours le même paradoxe, lecourant de pensée qu'il faut caractériser comme pensée scientifique se détermine en aval des premiers barrages.
Lapensée rationaliste ne "commence" pas.
Elle rectifie.
Elle régularise.
Elle normalise.
Elle est positive dans un au-delà.
»
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