PEUT ON RÉDUIRE LA PENSÉE À UN PHÉNOMÈNE MATÉRIEL ?

« matérielle.

Ainsi, l'idée de triangle, l'idée d'homme, l'idée de justice sont des idées universelles, et pour celaimmatérielles.

Par conséquent, si les idées de l'intelligence sont immatérielles, il faut en conclure que l'intelligenceelle même a quelque chose d'immatériel, c'est à dire de spirituel.

On ne peut donc pas réduire la pensée à unphénomène strictement matériel. A présent nous allons procéder aux objections de notre première partie.Il est certain que le cerveau, de même que nos organes sensoriels jouent un rôle essentiel dans l'exercice de notrepensée.

Thomas d'Aquin l'affirme «L'intelligence abstrait ) partir des données fournies par les sensations».

Lecerveau étant le centre de traitement de toutes les informations sensorielles, il est donc nécessaire à l'exercice del'intelligence.

Mais cela ne signifie pas que l'intelligence se réduit à lui, cela implique seulement qu'il est pour elle uninstrument nécessaire et conjoint.

Ainsi, le bûcheron a besoin de sa hache pour couper un arbre.

Sans la hache, illui est impossible d'u parvenir.

Et cependant ce n'est pas la hache toute seule qui peut couper l'arbre.

Il en va demême avec le cerveau pour l'intelligence.

Si bien que l'on peut dire qu'un handicapé mental possède autantd'intelligence qu'un médaille Fields.

Mais comme un bûcheron robuste qui ne disposerait que d'une hache en mousse,son cerveau est trop faible pour qu'il puisse déployer les possibilités de son intelligence.L'argument évolutionniste est insuffisant, parce qu'il se trompe sur la valeur de la pensée.

Il réduit la pensée à unmoyen technique d'adaptation.

Or la pensée n'a pas une vocation pratique ou technique, elle est mêmeessentiellement contemplative.

L'homme s'émerveille devant la beauté des choses, cherche des théories surl'univers, s'intéresse à la vie des fourmis, et cela ne l'aide absolument pas dans sa lutte pour la vie.

Au contraire, lecontemplatif est si émerveillé devant le grizzly qu'il se laisse facilement écrasé par lui.

L'homme est le moins adaptéà son environnement naturelCertains philosophes comme Hobbes ont affirmé que «penser c'est calculer».

Cela peut amener la confusion entrel'intelligence est une énorme calculatrice.

Cependant une machine ne pense pas: elle calcule mais ne sait pas cequ'est un nombre, il lui manque la capacité d'abstraction.

Ainsi, il n'y a rien de moins intelligent que Google: unmoteur de recherche qui calcule les occurrences d'un mot clé et propose tel ou tel site à notre lecture mais necomprend pas ce que ce mot veut dire, et encore moins l'intention avec laquelle il est prononcé.

Il ne faut pasconfondre puissance de calcul est capacité de penser.Enfin, un effet ne peut être supérieur à sa cause.

Or un ordinateur est un effet (une production) de l'intelligencehumaine.

Donc l'ordinateur ne peut être supérieur à l'intelligence. Conclusion:Nous n'avons pas pu traiter tous les problèmes liés à notre sujet, cependant nous pouvons déjà répondre que lapensée ne peut être réduite à un phénomène matériel même si elle ne peut pas s'exercer sans cet organe matérielqu'est le cerveau.Cette réponse nous amène à une autre question: si la pensée n'est pas que matérielle cela signifie qu'il y a quelquechose d'immatériel, de spirituel dans l'homme.

Cette chose pourrait donc subsister après la décomposition du corps.Faut-il donc affirmer l'immortalité de l'âme humaine? Et comment, même si mon intelligence subsiste après ma mort,pourrais-je l'exercer sans mon corps et mon cerveau?. »