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Peut-on prouver l'existence de Dieu ?

Publié le 17/01/2022

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Celui de gagner l'adhésion de celui-là même qui au départ avait un point de vue éloigné ou opposé à celui que la preuve légitime. La preuve énonce un devoir penser, que seuls l'ignorance, l'entêtement ou la mauvaise foi se refusent à reconnaître comme tel. Elle donne du même coup à la palinodie ses lettres de noblesse, en montrant qu'il est parfais plus courageux de se ranger à un avis contraire au sien plutôt que de s'enferrer dans le sien propre.Or a-t-on jamais vu un athée devenir croyant après avoir entendu énoncer une preuve de l'existence de Dieu ? Il y eut dans l'histoire de nombreux cas de conversion, mais les raisonnements philosophiques n'y eurent aucune part : les Africains qui devinrent chrétiens ne lurent pas Descartes ni saint Anselme.En outre s'il y avait réellement preuves de l'existence de Dieu, les incroyants ne seraient plus que des imbéciles ou des ignorants, à moins qu'ils ne fussent, comme les négationnistes indifférents aux milliers de preuves des chambres à gaz nazies, des espèces de pervers de l'esprit, position que les croyants mêmes n'oseraient plus soutenir aujourd'hui.Le travail de la preuve présuppose des données indiscutables - axiomes dans les sciences abstraites, observations et mesures dans les sciences expérimentales. Or toutes les prétendues preuves de l'existence de Dieu partent de présupposés discutables : pourquoi, par exemple, seul un Être parfait pourra-t-il induire en nous l'idée de perfection. Ne voit-on pas, chaque jour, que la pensée n'est pas seulement l'image adéquate du réel mais aussi son envers ? Ce n'est pas parce qu'il est heureux mais bien parce qu'il est malheureux que l'être humain conçoit l'idée de bonheur ; dès lors, il n'est plus extravagant d'imaginer une idée de perfection produite justement par l'être le plus imparfait qui soit.

« lui-même est imparfait, cette idée n'a pu provenir de lui ; elle n'a pu être produite que par un être parfait, qui estDieu.Ainsi, par différents raisonnements, a-t-on pu prouver l'existence de Dieu.

Seulement s'agit-il réellement de preuves? En effet, ce sont les moyens mêmes destinés à ôter tout doute de l'esprit qui ont été mis à l'épreuve de la critique.Quel est le pouvoir d'une preuve ? Celui de gagner l'adhésion de celui-là même qui au départ avait un point de vueéloigné ou opposé à celui que la preuve légitime.

La preuve énonce un devoir penser, que seuls l'ignorance,l'entêtement ou la mauvaise foi se refusent à reconnaître comme tel.

Elle donne du même coup à la palinodie seslettres de noblesse, en montrant qu'il est parfais plus courageux de se ranger à un avis contraire au sien plutôt quede s'enferrer dans le sien propre.Or a-t-on jamais vu un athée devenir croyant après avoir entendu énoncer une preuve de l'existence de Dieu ? Il yeut dans l'histoire de nombreux cas de conversion, mais les raisonnements philosophiques n'y eurent aucune part :les Africains qui devinrent chrétiens ne lurent pas Descartes ni saint Anselme.En outre s'il y avait réellement preuves de l'existence de Dieu, les incroyants ne seraient plus que des imbéciles oudes ignorants, à moins qu'ils ne fussent, comme les négationnistes indifférents aux milliers de preuves des chambresà gaz nazies, des espèces de pervers de l'esprit, position que les croyants mêmes n'oseraient plus souteniraujourd'hui.Le travail de la preuve présuppose des données indiscutables — axiomes dans les sciences abstraites, observationset mesures dans les sciences expérimentales.

Or toutes les prétendues preuves de l'existence de Dieu partent deprésupposés discutables : pourquoi, par exemple, seul un Être parfait pourra-t-il induire en nous l'idée de perfection.Ne voit-on pas, chaque jour, que la pensée n'est pas seulement l'image adéquate du réel mais aussi son envers ? Cen'est pas parce qu'il est heureux mais bien parce qu'il est malheureux que l'être humain conçoit l'idée de bonheur ;dès lors, il n'est plus extravagant d'imaginer une idée de perfection produite justement par l'être le plus imparfait quisoit.Saint Anselme prétend tirer l'existence de l'Être parfait de son essence (sa perfection) : mais à quoi cette essencecorrespond-elle ? Partir de l'idée d'Être parfait, n'est-ce pas partir de ce Dieu où l'on feint d'aboutir ?De fait, seuls les convaincus d'avance ont énoncé ces preuves de l'existence de Dieu, et ce n'est pas par le biais deces preuves qu'ils sont arrivés jusqu'à Dieu.Dans la partie de La Critique de la raison pure intitulée Dialectique transcendantale », Kant fait l'analyse critique desillusions par lesquelles la raison, toujours avide d'absolu, s'empare des concepts e l'entendement pour construire uneprétendue connaissance des noumènes. Pour Kant , les preuves de l'existence de Dieu sont des niaiseries.

Il n'est pas possible de prouver l'existence d'un être transcendant.

Il est impossible de connaître un être qui nous dépasse.

Dansl'argument ontologique, le premier concept, ce n'est pas Dieu mais l'idée de Dieu .

Si nous disons Dieu , nous supposons qu'il existe avant même de le démontrer.

L'idée de Dieu est l'idée d'un être qui possède toutes les perfections.

Or, un être parfait est un être qui existe, donc l'idée de Dieu existe.

Il s'agit pour Kant d'un jugement analytique du type : un tri-angle a trois angles.

Un tel jugement n'ajoute rien à l'idée de triangle.

Le prédicat est contenu dans le sujet.

Les propriétés dutriangle sont contenues dans le concept même de triangle.

L'argumentation de Descartes reste donc au niveau des idées.

La preuve ontologique n'est qu'une misérable tautologie.

Pour Kant le concept n'est qu'une possibilité logique mais on ne peut pas conclure de la possibilité logique desconcepts à la possibilité réelles des choses.

Autrement dit, de l'idée d'un Etre parfait, j'ai bien ledroit de conclure à l'idée que l'existence doit lui appartenir, mais nullement à son existence elle-même.

Dans la preuve cartésienne, le passage à l'existence, du Logique à l'Ontologique est indu.Le concept est toujours possible quand il n'est pas contradictoire.

Ainsi, par exemple, le conceptde carré est possible si je ne lui attribue pas deux prédicats contradictoires.

A contrario, « poser un triangle en en supprimant les trois angles est contradictoire », mais si je fais disparaître à la fois le triangle et les trois angles, « il n'y a plus là de contradiction ».

Il en est exactement de même du concept d'un être absolument nécessaire.

Si vous lui ôtez l'existence, vous supprimez la choseavec tous ses prédicats : « Si je supprime le prédicat d'un jugement en même temps que le sujet, il ne peut jamais en résulter une contradiction interne ».

Ainsi , pour Kant , l'existence ne peut se constater que par la voie empirique et non par la Raison.

Il faut distinguer le niveau des idées decelui de la vie.

Existe-t-il un Dieu réel ? Nous ne pouvons pas répondre en nous appuyant sur les principes de la Raison. La dialectique transcendantale est, chez Kant, l'analyse critique des illusions de la raison.

L'entendement est avec lasensibilité le seul moyen de connaissance — laquelle, aux yeux de Kant, ne peut porter que sur les phénomènes,objets d'expérience.

Les noumènes, objets de pensée, sont inconnaissables car situés hors du champ del'expérience. Dieu est avec le moi et l'univers l'un de ces noumènes.

La métaphysique n'est qu'une science illusoire (on diraitaujourd'hui une pseudo-science), car elle applique à un domaine hors d'atteinte de l'expérience des outils (lesconcepts de cause ou de finalité, par exemple) qui ne valent que pour l'expérience.

Nous disons : Dieu est cause del'univers comme nous disons que le nuage est cause de la pluie, mais s'agit-il d'une même relation ?Il n'y a donc de preuve que dans le double champ de la raison logique et de la raison expérimentale.

Or l'existence. »

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