Peut-on penser par soi-même sans se soucier de ce que pensent les autres ?
Publié le 22/02/2012
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Si, l'homme est un être pensant et conscient, donc pensant par lui-même, mais que cette conscience estnécessairement liée à la présence d'autrui qui renforce son existence, nous verrons enfin que la relationd'intersubjectivité entre consciences apparaît être une relation conflictuelle qui implique une domination intellectuellepar la pensée d'individus au dépend d'autres individus.
En effet, dans un premier temps du moins, la volonté de reconnaissance d'autrui rendue nécessaire pour laconstitution d'une conscience, est une confrontation entre deux êtres qui ne considèrent pas que la reconnaissanceà autrui se face autrement que par l'asservissement ou l'inégalité.
Chaque individu veut alors asservir l'autre afinqu'il le reconnaisse et même afin de montrer sa supériorité en détruisant l'autonomie et la liberté "de penser" del'autre.
Hegel montre que ce "combat" entre "consciences" aboutit à la relation maître esclave, et à une société oules dominants imposent leur pensées qui sont reconnues par les dominées, qui prennent conscience de leurinfériorité.
une vision de la société quelque peu reprise par Marx qui considère que le sujet est déterminé par sesconditions matérielles et historique, sa conscience étant investie et donc aliénée par les représentations socialesdominantes.
Les idées des hommes ne sont que les reflets des existences matérialistes et de notre place dans lasociété.
On peut aisément associer cette domination à l'émergence d'un certain phénomène appelé le conformismequi est un processus très largement étudié en psychologie sociale et qui désigne le changement d'opinion, decomportement ou même de perception, que l'on observe chez l'individu dans certaines situations, sous l'influence decertaines pressions sociales existantes.
Ce conformisme peut être cultivés et recherchés par des groupes depression dont les intérêts sont économiques, politiques ou religieux, avec en arrière-plan l'idée commune d'asseoir etconsolider un pouvoir ou une hégémonie.
Par exemple on dit d'une attitude comme « suivre la mode » qu'elle estconformiste, en l'occurrence, les goûts vestimentaires ne sont plus propres à la conscience de l'individu maisappartiennent bien à celui d'une classe dominante qui veut imposer ses produits.
L'homme est donc naturellement un être pensant par lui-même, puisqu'il est pensant et conscient de sa pensée,c'est sa marque de différenciation, de grandeur, de dignité par rapport aux autres êtres.
Cependant, nous avons vuque sa conscience, élément indispensable à la liberté de pensée, n'est en fait pleinement exprimée que par laconfrontation à Autrui.
Il apparaît à ce titre très difficile de considérer l'homme, pensant par lui-même, totalementindépendant d'autrui, d'autant plus qu'autrui a pour but d'imposer sa pensée en dominant intellectuellement l'autre,on peut alors dire que cette indépendance d'esprit a même tendance à disparaître.
Un phénomène de domination quipeut aboutir au conformisme, à l'émergence de dogmes, idéologies, modes qui anéantissent peu à peu la liberté depensée de l'homme.
Une pensée unique aisément repérable en ces temps de campagne présidentielle où l'hommeapparaît avoir de plus en plus de mal à penser avec discernement et indépendance.
Sujet désiré en échange :
Alain: Faut-il distinguer artiste et artisan ?.
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