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Peut-on parler d'une loi du plus fort ?

Publié le 30/05/2009

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Intro : La Fontaine disait dans Le Loup et l'Agneau, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure «. De plus, nous vivons dans un monde régit par de nombreuse lois. Il serait donc intéressant de se demander si la loi n'est pas faite dans l'intérêt de celui qui dirige, donc dans l'intérêt de plus fort. Pourtant, seule une minorité de personnes sont au pouvoir, et sont donc qualifiées de fortes, alors que la majorité se doit d'obéir au pouvoir. Il semblerait donc logique que la loi soit décidée dans l'intérêt des plus faibles, et non pas dans celui des plus forts. Finalement, il conviendrait donc de se demander si la loi ne va pas seulement dans l'intérêt de ceux qui l'ont faite, dans l'intérêt des gouvernants, donc dans l'intérêt des plus forts, en d'autres termes, existe-t-il une loi du plus fort ?

I- les lois sont faites dans l'intérêt du plus fort.

A travers le monde et à travers l'histoire, nous pouvons remarquer qu'un grand nombre lois régissent notre vie : les lois naturelles ( loi de la gravité par exemple ) ou encore la loi d'une société. Ce qu'on appelle la loi dans une société, ce sont les règles promulguées par un dirigeant, que tout individu se doit de suivre et dont la transgression est punie. La loi se devrait donc d'être juste envers chaque individu, puisque chacun doit la respecter, et ne devrait avantager personne, ni celui qui l'a faite, ni aucune catégorie sociale, ni aucune autre personne. La loi devrait mettre à égalité tous les individus d'un même ensemble et ne pas faire de différence entre forts et faibles ( selon la Déclaration universelle des droits de l'homme, en 1948, « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi « ). Pourtant, s'il y a toujours des forts et des faibles dans les sociétés, c'est bien parce que la loi n'est pas faite équitablement. Si elle l'était, tout le monde serait au même niveau et il n'existerait donc plus de forts ni de faibles. Il paraît donc évident, face à cela, que la loi puisse avantager, ne serait-ce qu'un minimum, une certaine catégorie de personnes : les forts.

« fassent les lois, puisqu'ils sont, par définition, supérieurs aux autres, comme le dit Calliclès : « La justice consiste ence que le meilleur ait plus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort.

Partout il en est ainsi, c'est ce quela nature enseigne, chez toutes espèces animales, chez toutes les races humaines et dans toutes les cités.

».

Il faitici l'apologie de la loi du plus fort.

C'est aussi la position de Thrasymaque dans La République, de Platon.

Pour lui,tout gouvernement doit faire dans son intérêt propre, il faut gouverner dans l'intérêt du gouvernant.

Les lois vontêtre faites par celui qui gouverne dans son intérêt avant tout.

Le plus fort est le meilleur, il ne peut se tromper, il nepeut donc faire de mauvaises lois.Platon et Socrate recherchent la meilleure façon de gouverner, mais aucun régime politique n'est parfait.

Ils sereprésentent un idéal, avec la justice et la paix, mais c'est un idéal d'une part difficile à atteindre et d'autre part quine peut pas durer, qu'il faudra toujours reconquérir, toujours mériter. Il y a donc bien des raisons de penser qu'il existe une loi du plus fort, puisque que l'homme qui gouverne proposed'abord des lois allant dans son intérêt.

Pourtant, le but premier du dirigeant serait de faire des lois dans l'intérêt deceux qu'il dirige.

Il serait donc normal que les lois soient dans l'intérêt de la majorité plutôt que dans l'intérêt de laminorité dirigeante : cela voudrait-il que la loi du plus fort n'existe pas ? II- la loi du plus fort n'existe pas. Tout d'abord, la loi du plus fort ne peut pas vraiment exister : il se peut que l'on soit plus fort, physiquement,intellectuellement ou par le pouvoir, que quelqu'un d'autre, mais on sera toujours plus faible par rapport à une autrepersonne ou à autre chose.

De plus, même si l'on peut considérer quelqu'un comme fort à un moment donné de savie, il arrivera forcément un jour où sa force va s'affaiblir, et où d'autres deviendront plus forts que lui.

C'est leproblème que pose la vieillesse, toute personne puissante va peu à peu perdre de sa force, physique ou mentale,avec l'âge, ou la maladie.

De plus, personne n'est infaillible, tout le monde à ses faiblesses, personne n'est parfait ;l'erreur est humaine, donc tout le monde peut à un moment ou à un autre, se tromper.

Le dirigeant qui sera dans cecas va décider une loi qui, au premier abord, lui semblera dans son intérêt, mais qui finalement, va se retournercontre lui.

Rousseau disait dans Du Contrat Social : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours lemaître, s'il ne transforme pas sa force en droit, et l'obéissance en devoir.

».

Donc on ne peut pas toujours être fortet supérieur aux autres.

On ne peut jamais faire régner la force très longtemps : il faut savoir faire des concessions,moduler son autorité sans quoi ce règne ne peut être qu'éphémère.

La force ne fait pas le droit : elle n'est qu'unesimple puissance physique ou intellectuelle et être le plus fort n'autorise personne à faire quoique ce soit.

PourRousseau : « Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes »; la loi du plus fort est illégitime, elle ne peut donc pas réellement être imposée et suivie, elle ne peut donc pasréellement exister.A cela, il faut ajouter que toutes les lois existantes dans notre société tentent à ne mettre personne à l'écart.

Tousles individus sont égaux devant la loi, devant la justice.

La loi du plus fort advient dans une société sans règles,c'est par exemple une prise de pouvoir de manière illégitime, mais aucune société aujourd'hui n'est pas régie parquelconques règles.Dans l'idée de loi, on trouve le concept de règle commune suivie par tous les individus, ou du moins tous lesindividus d'un même ensemble.

Les lois d'un Etat sont donc les règles que tout individu de cet Etat doit suivre.

Tousles individus sont donc à égalité, les lois sont les mêmes pour tous.

Pas de distinction entre les individus d'unensemble.

C'est pourquoi le droit et les lois dépendent d'une autorité capable de faire ce qui est juste, de substituerle droit et les lois aux rapports de force.

Dans la vie, on doit obéir à un pouvoir, mais à un pouvoir qui a été élu.

Il ya donc comme un contrat entre le gouvernant et les gouvernés : le premier a été élu, mais en échange de cela, ildoit agir dans l'intérêt des gouvernés.

Lors des élections présidentielles d'un pays, les votants vont élire le candidatqui selon eux, va faire le plus de choses dans leur intérêt.

Normalement, les gouvernants dirigent d'abord pour lesgouvernés.

C'est un pouvoir attribué à une personne, personne qui va représenter et agir pour la population d'unEtat, d'un ensemble et non pas pour lui.

Au vu de la justice, de l'équité qui doit régner dans chaque ensemble, et dela mission attribuée au gouvernant, c'est-à-dire agir pour les gouvernés, alors il semblerait qu'on ne puisse pasparler d'une loi du plus fort.D'autre part, même si le modèle idéal ne semble pas exister, l'organisation actuelle du monde laisse penser qu'une loidu plus fort ne peut y régner.

Il existe de nombreux « mécanismes de défense des valeurs » comme les différentspartis politiques, par exemple ; chacun est libre de voter pour qui il veut, pour celui qui représente le mieux sesidées.

Le dirigeant d'un pays n'est pas imposé, il est choisi, élu par les dirigés.

Va donc être élu celui qui semblevouloir faire appliquer une loi en faveur des dirigés, et non pas le contraire.La multiplication des syndicats s'oppose aussi à une loi du plus fort.

En faisant valoir les droits des dirigés, ilsempêchent la toute puissance des dirigeants.Lorsqu'une la loi du plus fort est en place, aucune contestation, aucune opposition n'est tolérée.

La diversité despartis politiques ou les nombreuses grèves montrent bien que l'opposition n'est pas réprimée, que chacun peut sefaire entendre.

Dans la plupart des pays, notamment dans les démocraties, les lois sont votées par une assemblée,composée des partisans mais aussi d'opposants au dirigeant, c'est-à-dire de personnes du même parti que ledirigeant, et de personnes de partis adverses.

Un parti n'est pas imposé dans la plupart des Etats, il est toutd'abord élu, donc choisi par les dirigés et de plus, l'opposition à aussi son mot à dire en ce qui concerne lesdécisions qui vont être prises.Tout cela nous montre bien qu'une loi du plus fort ne peut exister : l'opposition est tolérée, peut intervenir dans lesdécisions qui vont être prises, différents partis existent, c'est aux dirigés de choisir lequel va gouverner ; tout celas'oppose bien à une loi du plus fort. Même si tout pouvait au départ laisser croire qu'une loi du fort plus existait bel et bien, face aux nombreuses. »

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