Peut-on, par la seule psychologie, donner une solution au problème de la liberté ?
Publié le 10/02/2016
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Certains philosophes modernes ont cependant tenté de s’en tenir à la seule psychologie : ainsi Bergson explique le sentiment de la liberté par l’intuition, Kant on fait une conséquence de l’obligation morale et de l’impératif catégorique, Renouvier prétend que la liberté est la condition non seulement du devoir, mais aussi de la certitude, enfin les sociologues modernes, et en particulier M. Fauconnet et Ch. Blon-del, voient dans le sentiment personnel de notre liberté le résultat d’une individuation des données de la conscience collective. Mais toutes ces explications reposent encore sur des données extérieures à la psychologie, puisqu’elles font appel à des notions métaphysiques, morales ou sociologiques.
Il faut donc conclure que la psychologie, à elle seule, ne peut donner une solution au problème de la liberté ;
«
YIE ACTIVE 163
enger en principe la nécessite : « La psychologie, écrit
M.
Hoffding, doit comme toute autre science être détermi
niste.
>> Pareille supposition ne convient pas plus aux posi
tivistes qu'aux philosophes des autres écoles.
Le psycholo
gue, aussi bien que n'importe quel savant, a pour but de
constater des faits et si possible de les expliquer.
Or le libre
choix en face d'une alternative est expérimentalement cons
taté par nous, à chaque instant de notre vie.
· « Que chacun s'écoute et se consulte lui
même ; il sentira qu'il est libre, comme il
sentira qu'il est raisonnable» (Bossuet); et
Descartes dit de son côté que « nous som
II.
-Preuve psychologique
de la liberté.
mes tellement assurés de notre liberté morale qu'il n'y a rien
que nous connaissions plus clairement >l.
En efiet, avant d'agir, nous avons conscience d'intervenir
efficacement dans la lutte qui met aux prises les motifs et les
mobiles.
Avant même la résolution, l'attention fait intervenir
dans la délibération un élément de liberté.
La délibération
n'implique-t-elle pas l'insuffisance des motifs à déterminer
l'action, par le fait même qu'elle comporte une hésitation, un
arrêt, incompatibles avec le déterminisme complet? Et
encore aprl'S l'acte, nous sentons nettement qu'il dépendait
de nous de prendre la décision contraire ; nos actes ainsi
posés sont Yraiment nôtres.
Ce sentiment intime de notre liberté est d'ailleurs univer
sel; ceux-là même qui auraient intérêt à nier la liberté y
croient cependant : le meurtrier qui tue par vengeance ou
par cupidité se croit certainement libre en commettant son
cnme.
D~autre part les notions psychologiques qui accompagnent
les acles de notre vie morale renferment encore la croyance
il notre liberté : nous nous sentons tous obligés moralement
de faire certains acles et de nous abstenir de certains autres,
et ce seul fait de l'obligation «postule» la liberté.
De même,
nous nous jugeons responsables des actions que nous avons
accomplies, nous éprouvons à la suite de ces actions des sen
timents de remords ou de satisfaction morale ; ces senti
ments supposent une double opération dans la conscience :
un jugement de valeur sur l'action accomplie, et le senti-.
»
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