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Peut-on opposer le travail et le loisir ?

Publié le 19/12/2005

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travail
Ressurgit donc la notion antique de loisir où le citoyen romain se cultivait ou s'adonnait à des travaux agricoles selon ses envies et ses aspirations naturelles. Le loisir, à contrario du travail, serait se qui favorise l'épanouissement de sa personnalité. Transition : Mais si le loisir devient le but de l'individu, se pose alors la question de savoir comment organiser la société pour obtenir les loisirs auxquels les hommes semblent tous aspirer. Le loisir ne suppose-t-il pas travail préalable, voire un surplus de travail pour satisfaire à des loisirs de plus en plus sophistiqués et nombreux ? 2) La culture du loisir qui est la nôtre depuis au moins une quarantaine d'années, implique un coût financier du fait que le loisir est devenu un bien de consommation ; bien de consommation forcément superflu donc qui oblige le travailleur à travailler plus afin de pouvoir se payer, par exemple, ses vacances. Ainsi, et sans aucune distinction de catégorie sociaux professionnelles, le travailleur économise, capitalise (donc travaille plus qu'il ne lui est nécessaire pour vivre) en prévision de leur loisir. Il existe même des prêts à la consommation qui sont souvent des prêts en vue de profiter de certains loisirs ; prêt qu'il faudra rembourser en travaillant plus. Nous arrivons donc à un lien étroit entre travail et loisir puisque le premier permet de satisfaire le second. Les loisirs ont plus de sens et d'importance que le travail mais, et c'est là le paradoxe contemporain, c'est oublier qu'ils demandent plus de travail ! Puisque le loisir est devenu la finalité des individus contemporains (tout du moins des sociétés démocratiques à culture occidentale), il a fallu développer une industrie du loisir. Industrie qui confine à son organisation.
  • Les termes du sujet
Loisir : -> sens économique : toute activité indépendante du travail rémunéré. -> sens psychologique : toute activité correspondant à un goût ou plaisir personnel. Travail: -> sens large : toute activité qui produit des biens ou services ayant une valeur d'usage. -> sens restreint : activité rémunérée, socialement organisée.
Peut-on opposer : -> opposition de caractéristiques. -> opposition de valeur.
  • Sujet dont la réponse semble évidente ; d'où une certaine facilité pour soulever une problématique car il suffit de trouver les idées contre l'opinion commune, c'est à dire de trouver des idées paradoxales.
Les deux termes principaux du sujet s'opposent spontanément : le travail dans tous les esprits apparaît comme opposé au loisir (travail, du latin tripalium, instrument de torture). Mais cette réponse affirmative est trop évidente ; en effet, le travail n'est-il pas nécessaire au loisir ? Et inversement, le loisir est-il absence total de travail ?
Ainsi, même si l'on peut opposer de prime abord loisir et travail, il faudra se demander si le travail est toujours aliénant ; et si oui, qu'elles en sont les conséquences. Il conviendra alors de réfléchir sur ce que suppose le loisir et qu'elle est sa place dans nos sociétés. En effet, le loisir apparaît de nos jours comme une véritable industrie, d'où une organisation sociale importante. Le loisir peut alors demander encore plus de travail (idée paradoxale intéressante).


travail

« Mais ce premier point est corrélatif du second.

Le travail humain requiert la discipline et la mise en œuvre de toutes nos capacitésintellectuelles & physiques.

On ne sépare pas ici la conception du travail de son exécution ; l'esprit se forme en même temps que le corps.

Ilfaudrait ajouter que cette forme d'activité n'est pas séparable de formes de socialisation, du développement du rapport à autrui.

Enfin, et ilfaut insister sur ce point, l'homme peut être fier de son travail dans la mesure où il est bien le sien, cad un objet produit par ses qualités et quien quelque sorte les objective.A ce que le premier Marx décrit comme une sorte « d'essence » du travail (terme qu'il reniera ensuite, en affinant sa conception de l'histoire, de la technique et des rapports de production), il faut alors opposer les formes modernes de production.Pour comprendre ce que dit Marx , il faut se souvenir que les débuts du capitalisme ont été sauvages ; qu'un théoricien comme Smith écrivait calmement :« Dans les progrès que fait la division du travail, l'occupation de la majeure partie de ceux qui vivent de ce travail, cad de la masse du peuple, seborne à un très petit nombre d'opérations simples […] Or l'intelligence des hommes se borne nécessairement par leurs occupation ordinaires.

Unhomme qui passe toute sa vie à faire un petit nombre d'opérations simples […] n'a pas lieu de développer son intelligence, ni d'exercer sonimagination […] et devient généralement aussi stupide et ignorant qu'il soit possible à une création humaine de la devenir. » (« La richesse des nations », 1776) Les formes modernes de travail consistent (si l'on s'en réfère à Taylor et à Ford ) à décomposer les opérations nécessaires à la fabrication d'un objet & à attribuer chacune d'elles à un ouvrier.

Cette forme de division du travail, si elle favorise la production dans des proportionsexponentielles, fait que d'une part la conception de l'objet et son exécution sont deux tâches séparées, attribuées à des hommes bien distincts (cequi suppose que certains ne sont plus que des exécutants purs & simples, travaillant avec des machines & à leur rythme), et que, d'autre part,l'objet n'est plus produit littéralement par personne.

Non seulement un homme ne produit plus un objet du début jusqu'à la fin, mais on ne peutplus parler de travail d'équipe dans la mesure où l'organisation du travail est imposée de l'extérieur et que chacun exécute sa tâche isolément.Cet anonymat, cette séparation de la conception et de l'exécution, cette imposition d'une tâche abrutissante & répétitive, Marx la décrit en 1844 comme une véritable perversion du travail.L'ouvrier est dépossédé de son travail, et cela à plusieurs titres.

D'une part en ce que son salaire ne correspond pas au travail fourni, mais permetseulement de restaurer la force du travail.

D'autre part en ce que l'ouvrier ne peut en aucun cas reconnaître pour sien, comme son œuvre, un objetfabriqué dot il n'a fourni qu'une partie infime.

Non seulement nulle fierté n'est possible, mais nulle reconnaissance.

« Le travail est extérieur à l'ouvrier […] il n'est plus son bien propre mais celui d'un autre. » L'ouvrier « mortifie son corps & ruine son esprit », cela se conçoit aisément.

Le corps n'est plus éduqué, formé, discipliné quand il est astreint à la répétition mécanique, à une cadence imposée par les machines.

Au contraire, il est déformé, réduit à être un substitut de machine.

Proche, pourfaire court de la définition que donnait Aristote , des esclaves. « L'esclave lui-même est une sorte de propriété animée […] Si, en effet, chaque instrument était capable, sur une simple injonction, d'accomplir letravail qui lui est propre […] si les navettes tissaient d'elles-mêmes […] alors ni les chefs d'artisans n'auraient besoin d'ouvriers, ni les maîtresd'esclaves.

» (« Politique », I, 4). Mais cette ruine, cette dégradation du corps, qui ne développe plus ue habileté ou un talent mais itère & réitère un même geste qui n'a plus desens pour celui qui l'exécute, est corrélative d'un abrutissement spirituel.

Le « pire » réside dans la séparation de la conception et de l'exécution qui fait que le travail n'est plus conçu mais subi, ne développe plus intelligence ou créativité, mais cantonne l'homme à lacontemplation d'une action imposée étrangère, absurde.

« Travail forcé, il n'est plus la satisfaction d'un besoin, mais un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail.

» Ainsi on conçoit que « ce qui est humain devienne animal.

» Mais, ajoute Marx : « on fuit le travail comme la peste.

» « C'est pourquoi l'ouvrier n'a le sentiment d'être soi qu'en dehors du travail ».

Le travail étant devenu animal, machinal, torturant, l'homme s'y voyant dépossédé de sa propre activité, ne peut plus se sentir lui-même qu'en dehors dutravail.Or, ce qui existe en dehors du travail, c'est essentiellement (compte tenu, qui plus est, des conditions économiques dans lesquelles onmaintient l'ouvrier), la satisfaction des besoins.« On en vient à ce résultat que l'homme n'a de spontanéité que dans ses fonctions animales : le manger, le boire, la procréation, peut-êtreencore dans l'habitat, la parure, etc. » Ainsi le comble de la perversion est-il atteint en ce que non seulement « ce qui est humain devient animal », mais encore « ce qui est animal devient humain ».

Il s'ensuit que la forme actuelle de production, non contente de faire du travail un travail aliéné, de déposséder l'homme de son travail, le plonge et le maintien dans une sphère quasi animale, déniant, rejetant tout ce qui en fait un être humain.

Si la notion de« contre nature » avait un sens, elle s'adapterait à ce que Marx dénonce ici comme perversion , monde à l'envers. Certes, ce n'est pas là le dernier mot de Marx , qui ressaisira la nécessité de cette forme moderne de production, comme il pensera que ses contradictions devraient amener à un nouveau mode de production incluant de nouveaux rapports de production.

Le loisir se pose alors comme cessation de l'activité pénible et imposée.

Ainsi, Littré définit le loisir comme « l'état dans lequel il est permis de faire ce que l'on veut » .

Le loisir semble être le repos alors que le travail activité subordonnée et obligée.

Dans le concept de loisir apparaît alors l'espoir de pouvoir véritablement faire ce qui nousplait et, pourquoi pas, réaliser enfin ce pour quoi nous sommes faits.

Ressurgit donc la notion antique de loisir où lecitoyen romain se cultivait ou s'adonnait à des travaux agricoles selon ses envies et ses aspirations naturelles.

Leloisir, à contrario du travail, serait se qui favorise l'épanouissement de sa personnalité.

Transition : Mais si le loisir devient le but de l'individu, se pose alors la question de savoir comment organiser la société pour obtenir les loisirs auxquels les hommes semblent tous aspirer.

Le loisir ne suppose-t-il pas travailpréalable, voire un surplus de travail pour satisfaire à des loisirs de plus en plus sophistiqués et nombreux ? 2) La culture du loisir qui est la nôtre depuis au moins une quarantaine d'années, implique un coût financier du fait que le loisir est devenu un bien de consommation ; bien de consommation forcément superflu donc qui oblige letravailleur à travailler plus afin de pouvoir se payer, par exemple, ses vacances.

Ainsi, et sans aucune distinction decatégorie sociaux professionnelles, le travailleur économise, capitalise (donc travaille plus qu'il ne lui est nécessaire. »

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