Peut-on opposer le travail au loisir ?
Publié le 06/02/2004
Extrait du document
· Si dans la pratique, profiter de la vie, ce n'est pas travailler, pourquoi travaille-t-on ? Certes, nous répondons à des besoins essentiels : se nourrir, se vêtir. Mais justement, n'est ce pas là s'assurer d'un confort pour mieux vivre ?
2. Mais en théorie, le travail est une acquisition de liberté, ce qui le met directement en commun avec le loisir.
· Nous avons vu que le travail était à l'origine du loisir. Sans lui, pas de possibilités de jouir des plaisirs de la vie. « Il n'y a de vraie joie dans le repos, le loisir, que si le travail joyeux le précède. « A. Gide
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Dans les sociétés actuelles, le loisir prend une place de plus en plus importante pour l’individu. C’est l’image d’un repos, d’une liberté que le travail empêche d’avoir. On pense d’ailleurs souvent que le loisir est l’opposé du travail. Mais peut-on vraiment le dire ? Il est vrai, pourtant, que le loisir et le travail sont, en pratique suffisamment différent pour qu’on puisse les opposés. Cependant, travailler est, en théorie, l’acquisition d’une plus grande liberté, ce que proposent aussi les loisirs. Ne doit-on pas, alors, considérer travail et loisir comme ayant des analogies ?
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Problématisation .
Dans les sociétés actuelles, le loisir prend une place de plus en plus importante pour l'individu.
C'est l'image d'unrepos, d'une liberté que le travail empêche d'avoir.
On pense d'ailleurs souvent que le loisir est l'opposé du travail.Mais peut-on vraiment le dire ? Il est vrai, pourtant, que le loisir et le travail sont, en pratique suffisammentdifférent pour qu'on puisse les opposés.
Cependant, travailler est, en théorie, l'acquisition d'une plus grande liberté,ce que proposent aussi les loisirs.
Ne doit-on pas, alors, considérer travail et loisir comme ayant des analogies ?
Proposition de plan.
1.
En pratique, le travail et le loisir offre trop de dissemblances pour que l'on ne puisse les jugés comme opposés.
· Par l'expérience, la vie de tous les jours, nous constatons que le travail, tel que nous le vivons en grande majorité, s'oppose radicalement au loisir.
· A tel point d'ailleurs, que nous savons que c'est par le travail que nous pouvons obtenir un loisir. Autrement dit, c'est en se contraignant, par le travail, que nous pouvons nous assurer de certaineslibertés, le loisir, toujours en dehors du travail.
« Le travail est probablement ce qu'il y a sur cette terre de plus bas et de plus ignoble.
Il n'est paspossible de regarder un travailleur sans maudire ce qui a fait que cet homme travaille, alors qu'il pourraitnager, dormir dans l'herbe ou simplement lire ou faire l'amour avec sa femme.
» Boris VIAN
· Vian est assez radical : le travail est une contrainte absolue, il empêche de jouir.
Il va encore plus loin que ce que nous avons pu dire à l'instant.
Ce que nous voyons, en tout cas, c'est que le faitmême de travailler s'oppose à la liberté, dans l'esprit des individus, mais aussi dans l'époque.
· Si dans la pratique, profiter de la vie, ce n'est pas travailler, pourquoi travaille-t-on ? Certes, nous répondons à des besoins essentiels : se nourrir, se vêtir.
Mais justement, n'est ce pas làs'assurer d'un confort pour mieux vivre ?
2.
Mais en théorie, le travail est une acquisition de liberté, ce qui le met directement en commun avec le loisir.
· Nous avons vu que le travail était à l'origine du loisir.
Sans lui, pas de possibilités de jouir des plaisirs de la vie.
« Il n'y a de vraie joie dans le repos, le loisir, que si le travail joyeux le précède.
» A.
Gide
· Le travail joyeux.
Qu'est-ce donc ? Si Gide parle d'un travail joyeux, c'est qu'il entend par là un travail qui apporte du plaisir, qui corresponde à une attente de notre part.
· Le travail est premièrement une acquisition de liberté par l'homme.
Par le travail, l'homme se libère de la contingence de la nature, et sécurise sa vie et son confort de vie.
« Dans les pays civilisés presque tous les hommes maintenant sont égaux en ceci qu'ils cherchent dutravail en vue du salaire ; pour eux tous, le travail est un moyen et non le but lui-même ; […] Or il y ades hommes rares qui préfèrent périr plutôt que de travailler sans que le travail leur procure de la joie[…], ceux-là cherchent le travail et la peine lorsqu'ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile etle plus dur, si cela est nécessaire.
» Nietzsche.
· Nietzsche, pour qui le travail n'était franchement pas une source de sérénité, voyait tout de même la possibilité d'exercer une passion à travers un travail.
· En fit, celui qui fait un travail qui lui plait, celui-là ne travaille pas.
Il agit selon son plaisir, il fait du travail un véritable loisir.
Lorsque le travail est un tel plaisir, il est identique au loisir.
3.
Pour que le travail, en pratique, corresponde au mieux à l'idéal, ne doit-on pas l'identifier au loisir ?
· On a pu voir que le travail était souvent exprimé comme une contrainte.
Pourtant, cette contrainte est souvent nécessaire pour profiter des loisirs.
· En ce cas, le travail et le loisir sont opposés.
Ils ne se ressemblent en rien, sauf en ce qu'ils répondent à un besoin.
· Pourtant, la théorie du travail ne va pas dans ce sens ; si le loisir et le travail sont différents, ils ne sont pour autant pas opposables.
Le travail est avant tout, dans son origine théorique, et mêmepratique, une acquisition de liberté par l'homme.
· C'est son aliénation, dénoncée par Marx, qui tend à faire du travail une contrainte, physique et morale.
Mais dans les faits, un véritable travail, dans sa mise en œuvre et dans sa visée, est uneliberté supplémentaire, vis-à-vis de la nature.
Or, le loisir est aussi une liberté..
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