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Peut-on ne pas vouloir rechercher la vérité ?

Publié le 31/07/2005

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Or, précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage. Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne  signifie plus rien de déterminé. Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ». En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que des bruits. « Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal." Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruit aussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers. Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ». Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » (Platon). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras, nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité. Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une nature définie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de la pensée.

L’activité philosophique depuis les présocratiques jusqu’à la phénoménologie est absorbée par la recherche de la vérité, sur l’être, ou sur la nature de notre rapport au monde. L’activité scientifique de même est versée dans la quête de la vérité que ce soit au sujet de la matière, de la structure de l’univers ou de la simple génération des vivants. La recherche de la vérité paraît être suscitée par une volonté de savoir ; toutefois ne peut-on pas penser que nous pouvons légitimement ne pas être animés par une telle volonté ? Mais comment concevoir cette absence de soif pour la vérité ? Peut-être en examinant ces cas où la vérité, loin d’être une visée générique et abstraite, nous touche de près.

« Le sophiste Protagoras , écrit Diogène Laerce « fut le premier qui déclara que sur toute chose on pouvait faire deux discours exactement contraires, et il usa de cetteméthode ». Selon Protagoras , « l'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont en tant qu'elles sont, de celles qui ne sont pas en tant qu'elles ne sont pas » Comment doit-on comprendre cette affirmation ? Non pas, semble-t-il, par référence à un sujet humainuniversel, semblable en un sens au sujet cartésien ou kantien, mais dans le sens individueldu mot homme, « ce qui revient à dire que ce qui paraît à chacun est la réalité même » (Aristote , « Métaphysique », k,6) ou encore que « telles m'apparaissent à moi les choses en chaque cas, telles elles existent pour moi ; telles elles t'apparaissent à toi, telles pourtoi elles existent » (Platon , « Théétète », 152,a). Peut-on soutenir une telle thèse, qui revient à dire que tout est vrai ? Affirmer l'égale véritédes opinions individuelles portant sur un même objet et ce malgré leur diversité, revient àposer que « la même chose peut, à la fois, être et n'être pas » ( Aristote ).

C'est donc contredire le fondement même de toute pensée logique : le principe de non-contradiction.,selon lequel « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ».

Or, un tel principe en ce qu'il est premier est inconditionné et donc non démontrable.

En effet, d'une part, s'il étaitdémontrable, il dépendrait d'un autre principe, mais un tel principe supposerait implicitementle rejet du principe contraire et se fonderait alors sur la conséquence qu'il était sensédémontrer ; on se livrerait donc à une pétition de principe ; et d'autre part, réclamer ladémonstration de toute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une« grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme. Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulementquelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or, précisément,affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire« ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non passeulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sensdéfinis, ne sont que des bruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par lelangage, elle détruit aussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si leblanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différenceentre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ». Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci supposequ'il existe des êtres possédant une nature définie ; et c'est cette stabilité ontologique quifonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de la pensée.

C'est doncl'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parceque tu es blanc qu'en disant que tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux,le relativisme trouve sa vérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire toutaussi bien que tout est incertain et que rien ne peut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il sedit il se contredit. Que faut-il penser du scepticisme ? A l'exemple de ceux qui « prouvaient le mouvement en marchant » nous pourrions alléguer le fait que la science moderne a réfuté le scepticisme en affirmant des « vérités » qui font aujourd'hui l'accord de tous les esprits compétents.

Mais plus fondamentalement on peut remarquer que lescepticisme se contredit en s'énonçant : car il se donne pour la vraie théorie de la connaissance.

Poser comme. »

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