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Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait ?

Publié le 22/02/2012

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Savoir, cela signifie pour l'homme que le cerveau a analysé et compris un geste, une situation, une connaissance. L'activité humaine se traduit par une pensée, puis une volonté et enfin par une réalisation effective. Lorsque l'on utilise le terme « action » ou « agir », on suppose généralement que l'activité est faîte en toute conscience. Une action a un but : l'homme sait ce qu'il souhaite faire, pourquoi il veut le faire et comment y parvenir. Il arrive pourtant parfois que des hommes agissent sans savoir exactement ce qu'ils sont en train de faire, mais l'homme, doté d'une capacité à la réflexion, peut-il vraiment ne pas savoir ce qu'il fait ? Dans quelle mesure l'homme est-il capable d'agir en connaissance de cause, c'est-à-dire avec lucidité ? Si l'homme est capable d'agir sans savoir, dans quels cas ? Est-ce toujours excusable, y a-t-il des limites ? Nous tenterons de répondre à ses interrogations en trois parties : tout d'abord, on étudiera l'activité humaine lorsqu'elle est consciente, puis on s'intéressera aux cas où les hommes ne savent pas ce qu'ils font. Enfin, dans une dernière partie, on se demandera jusqu'ou on peut avoir le droit d'agir sans savoir, est-ce que ça peut toujours être une excuse ?

« réflexe : lorsque l'on approche la main trop près d'un feu, la réaction est de la retirer rapidement, plus ou moinsviolemment sans aucune réaction préalable.

Ce n'est qu'après que l'homme sait et a compris ce qu'il a fait.On peut aussi évoquer les effets de pulsions refoulées sur nos agissements conscients.

Sous l'effet de ces pulsions,l'homme comprend qu'il n'est pas toujours maître de lui-même.

Il est possible que nous soyons incapable d'évaluer laportée de nos agissements ainsi que leurs conséquences, soit par aveuglement, soit parce qu'on est incapable de leprévoir.

L'inventeur de la bombe atomique savait-il que son invention, utilisée comme elle l'a été, pourrait faire desmilliers de morts et avoir des effets néfastes sur des populations entières ? L'ignorance et le manque de luciditéamènent l'homme à agir sans réfléchir et sans envisager les implications de ses actions.

Ainsi, des actions mauvaiseset stupides trouvent leur cause dans l'ignorance de celui qui les a commises.

Selon Platon, c'est l'ignorance du bienqui pousse l'homme à mal agir.

L'imagination, l'illusion risquent également de nous leurrer.

Elles trouvent leurssources dans les désirs refoulés et peuvent nous amener à penser qu'on sait ce que l'on fait. Cela nous amène à nous dire que ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est la façon dont un être peut parfois s'aveugler.Jusqu'où peut-il se leurrer ? Jusqu'ou peut-on avoir le droit de faire sans savoir ce que l'on fait ? Comment repérerceux qui disent avoir agit sans savoir uniquement pour éviter les répercussions que leurs actes pourraient avoir sureux-mêmes ? Y a-t-il des cas où l'on peut être pardonné d'actes graves ?Il y a des cas où l'individu n'est pas responsable des ces actions : on peut prendre le cas de l'enfant, à qui l'on nepeut pas vraiment reprocher un manque de jugement.

Il lui manque de l'expérience de la vie et est encore en traind'apprendre à discerner le « bien » du « mal ».

L'enfance est une étape de la vie où l'on ne comprend pas toujoursqu'il faut réfléchir avant d'agir et les personnes plus matures doivent se montrer indulgentes, sauf dans les casextrêmes, et tenter d'aider l'enfant à acquérir plus de savoir.

On ne peut pas non plus reprocher à un fou de ne passavoir ce qu'il fait.

Lorsqu'on a perdu sa raison, on est privé de tout sens et dans ce contexte de désorientationtotale, il est impossible de trouver de la sagesse ou la capacité à réfléchir, analyser et comprendre ce que nosactions pourraient avoir comme portée et conséquence.

Lorsque l'on doit agir dans l'urgence, par exemple lors d'unincendie, d'un crash d'avion ou de tout autre accident, il est également difficile d'être totalement raisonné et laréflexion n'est pas toujours assez rapide et efficace.

Dans tous ces cas, il est nécessaire de ne pas être tropexigent envers les autres ou même envers soi-même, car il serait inutile de développer une volonté de vengeance ouun sentiment de culpabilité.L'intuition n'est pas le fait de savoir : il s'agit plutôt d'une tendance, mais qui n'a ni fondements, ni connaissancesrationnelles.

Lorsque l'homme agit selon son intuition, il ne sait pas vraiment ce qu'il fait et il ne sait pas toujoursnon plus quel est son but.

Il fait sans savoir où il va, c'est-à-dire qu'il ne connaît pas l'aboutissement de son actionet qu'il ne peut pas non plus vérifier le bien fondé de sa démarche.

Je sais que j'agis sans savoir ce que je fais, jeprends donc un risque et je le sais, c'est comme un pari qui se joue à pile ou face : la seule chose dont je puisseêtre sûr, c'est de l'incertitude du résultat.

Nous sommes ici dans le domaine du probable et non de la certitude.Cette démarche qu'est agir en réponse à une intuition ne peut pas être utilisée n'importe quand car elle estdangereuse.

Au lieu de se baser sur des intuitions, il faudrait donc plutôt repousser aussi loin que possiblel'interrogation avant l'action afin de mesurer les conséquences de nos actions.Dans la société où nous vivons, beaucoup ont été éduqués à différencier le « bien » du « mal » et à agir enconséquence.

Nous avons donc le devoir de ne pas nous voiler la face pour quelque raison immature que ce soit :paresse, refus de l'effort… En effet, ces comportements font parfois préférer la spontanéité à la réflexion, cequi peut avoir des conséquences néfastes.

Quand le temps le permet, rien n'est capable d'excuser ou de justifierl'absence de réflexion.Si l'insouciance ou la paresse peuvent nous faire agir spontanément et sans réfléchir, elle peut aussi nous fairepréférer l'obéissance à la réflexion.

L'excès de confiance en autrui peut se montrer encore plus néfaste que lemanque de confiance.

Obéir à des commandements, respecter des lois et des ordres à la lettre sans hésitation, sansse poser de question, sans conscience peut aussi être indigne de l'homme.

Il suffit de prendre le cas d'une guerre :des milliers et des milliers d'hommes obéissent à un groupe très restreint de diplomates et commettent parfois, sansle savoir et sans rien contester, des crimes impardonnables.

Lorsqu'un grand chef de la mafia va déposer dessommes gigantesques d'argent à la banque, il y va en faisant comme s'il ne savait pas comment cette richesse aété rassemblée.

Il fait comme s'il ne savait pas pour échapper justement à ce que sa bonne conscience lui dirait :comme le dit Alain, il tente de fuir le « blâme de soi », qui est le sentiment de la faute.

Dans tous ces cas, on peutreprocher à l'homme un grave manque de réflexion.

Celui qui va à la guerre devrait s'interroger sur les raisons de sondépart et de son potentiel sacrifice.

Est-ce que ça en vaut la peine ? Pourquoi m'a-t-on demandé de partir enguerre ? Quelles conséquences ? Il est important de se poser ces questions pour ne pas se laisser manipuler, et ainsiéviter de regretter d'avoir commis certains faits dont on n'avait pas pu prévoir la portée.

Quand à celui qui s'enrichitau détriment d'autrui, il aura du mal à trouver le bonheur car même s'il dissimule ses remords dans un tiroir fermé àclé, n'importe qui est capable de retrouver cette clé et d'aller ouvrir le tiroir. L'homme est un être capable de réfléchir et qui a souvent besoin de réfléchir avant d'agir : la réflexion est l'essencede beaucoup d'actions.

Il agit en connaissance de cause et avec lucidité lorsqu'il parvient à une certaine maturité.Pourtant, il arrive que l'homme puisse ne pas vraiment savoir ce qu'il fait : lorsqu'il répond à des impulsions, à desréflexes, lorsqu'il manque d'expérience, par exemple, ou lorsqu'il a perdu la raison.

L'homme ne doit pas pour autantse servir de ce manque de lucidité comme d'une excuse qui lui permettrait d'échapper au blâme de soi et il doittoujours garder à l'esprit que la réflexion est primordiale lorsque possible.\Sujet désiré en échange :l'homme peut-il se rendre comme maître et possesseur de la nature ?. »

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