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Peut-on ne pas penser à sa fin ?

Publié le 04/10/2023

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« Peut-on ne pas penser à sa fin ? On peut constater qu’actuellement la question de sa propre mortalité est devenu quasiment un tabou, exclu au mieux dans de ‘‘l’humour noir’’. Pourtant, il est évident que la mort, ou plutôt les morts, sont de plus en plus présent dans la vie quotidienne : le sujet principal des informations télévisées est à propos de guerre, d’attentats, ou d’accidents particulièrement morbides ; il est ordinaire de tomber sur des cadavres d’animaux écrasés sur la route ; et mourir est devenue banal pour les super-héros de la culture populaire. Il est d’ailleurs amusant de remarquer dans ces précédentes oeuvres que la mort est également une grande interdite pour ses héros, dont la mort leur est refusée catégoriquement par leurs créateurs. Il y a là un grand paradoxe, car c’est dans une époque où on est constamment mis en face de la mort que l’homme de la rue essaie de l’ignorer ou même de la censurer, en répondant au trouble-fête qui pose la question de la mort qu’il ‘‘gâche l’ambiance avec ses questions glauques’’. Ainsi face à une tendance qui va vers l’occultation de la mort dans les questions populaires, est-il important de se poser ce genre de questions ? Peut-on ne jamais penser à sa fin, ou bien, alors, en ayant conscience de cette épée de Damoclès, peut-on vivre plus heureux en ignorant sa présence ? L’Homme, par sa caractéristique propre qui est son intellect, penche à comprendre le monde et à chercher les réponses à son ignorance, pourtant le fait de s’interdire la mention même d’une question serait-il trahir sa nature propre ? De plus comment faire face à sa propre mort lorsque notre corps est à ses limites tout en continuant de l’ignorer, ce serait absurde de continuer à refuser de voir ce problème même sur son lit de mort, et de plus il est particulièrement douloureux de constater que l’on aurait pu éviter de perdre du temps et de l’énergie à essayer d’ignorer sa mort alors que l’on est en incapacité de faire quoi que ce soit. À quel moment commençons nous à prendre en compte la mort comme étant possible ? C’est généralement pendant l’enfance, quand l’enfant se confronte à la mort d’autrui, un animal ou un proche, et l’enfant qui sait naturellement faire preuve d’empathie, qui sait qu’autrui est un autre soi grâce à son intellect transcendant par sa nature immatérielle, qui permet ainsi de se désincarner et de prendre conscience de soi même, peut alors comprendre par analogie qu’en tant qu’être vivant, il va mourir. On voit alors que, naturellement, il n’est pas évident que l’on va mourir.

Puisque l’enfant a tout de même besoin d’un événement extérieur pour prendre conscience de sa propre mortalité, pourtant il est capable comme tout le monde de prendre conscience de soi même, la mort à alors une dimension supérieure, qui n’est accessible qu’intellectuellement.

Il est alors dans la nature de l’Homme de s’immerger dans une illusion d’immortalité, un statut quo mental où il ne considère même pas la possibilité de sa propre mort comme possible. Il est alors tentant de penser que l’Homme n’est pas fait pour penser à sa propre mortalité, puisque sa nature tend d’elle même à l’ignorer, mais on s’expose alors à un paradoxe, puisque l’être humain, poussé par son espérance de vie et donc par une conservation du patrimoine, a un besoin de se reproduire qui est naturel. Or ce besoin serait absurde qu’un besoin aussi vital que la reproduction qui, absent, mènerait à l’extinction de l’Humanité, soit en opposition avec un besoin d’ignorer la mort, puisque si on se considère comme étant totalement immortel, il n’y a aucun besoin de perpétuer l’espèce humaine. On en vient à la conclusion que, par nature, l’Homme à une relation très proche avec sa propre mortalité qu’il ne peut pas réfuter par la simple présence d’un besoin de reproduction causé par la présence de la mort sur les êtres vivants. Pour autant la question de sa propre mort est une question qui peut terrifier, pétrifiant ses victimes dans une crise existentielle où elles sont incapables d’agir.

Par crainte de sa mort, certains deviennent paranoïaques, et vivent leurs vies dans la peur constante de mourir. Cette question devient alors un obstacle qui limite la possibilité de profiter de la vie, il serait alors plus en accord de vivre sans se soucier de sa mort, profitant des bienfaits de la vie pour l’oublier.

On peut alors apprécier la beauté de la nature, le délice de la nourriture, ou le plaisir d’aimer, sans se pétrifier en anticipant sa mort.

Mais ce plaisir des biens matériels peut amener rapidement à l’excès, ne pouvant plus se contenter du chant des oiseaux pour oublier sa mort, pouvant mener à la drogue comme l’alcool afin de paradoxalement se suicider la simple possibilité de penser à la.... »

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