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Peut-on mentir sans le faire exprès ?

Publié le 08/02/2016

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mentir
S'il est possible de dire le faux sans s'en rendre compte, il est impossible de dissimuler le vrai sans s'en apercevoir. L'erreur et l'illusion ne sont pas mensonge.
 
Ne ment que celui qui dit le faux pour ne pas dire le vrai, et non pas celui qui ne dit pas le vrai alors qu'il croit le dire. Le scientifique qui dit le réel cherche à dire le vrai. Or, la découverte de nouveaux faits peut reléguer sa vérité au rang des erreurs historiques. Cependant, quoique alors il n'ait pas dit la vérité, il n'a pas menti puisqu'il n'a pas volon-
tairement dissimulé la réalité. Se tromper n'est pas mentir. On peut se tromper de «bonne foi», le mensonge est toujours de «mauvaise foi». Mentir, c'est toujours faire en sa faveur une exception à une règle reconnue comme universelle. C'est pour cela que Kant fait de la propension au mensonge le «mal absolu». L'homme qui ment «sait» très bien que la vérité de l'action morale se trouve dans la pureté de l'intention; mais, dans la mesure où cela peut déranger ses intérêts, il feint de ne pas le savoir.


mentir

« Il est impossible de mentir sans le faire exprès 4U•H• Le mensonge suppose un choix délibéré.

Le mensonge, de façon générale, recouvre l'idée d'un acte volontaire destiné à tromper, à masquer la vérité ou à la taire.

Il ne peut y avoir mensonge que dans un discours L e langage énonce au plan des mots une réalité qui n'est jamais au plan des mots.

Quand les mots disent les choses , c'est vrai.

Quand les mots ne disent pas les choses , uQuoique les personnes n'aient point d'intérêt à ce qu'elles disent, il ne faut pas conclure de là absolu· ment qu'elles ne mentent point; car il y a des gens qui mentent simplement pour mentir.• Pascal, Pensées c'est faux.

Mais la faus­ seté n'est pas assimilable au mensonge.

Celui qui ne dit pas la vérité n'est pas nécessaire­ ment menteur.

Pour mentir, il faut connaître la vérité C e n' est que si j'af­ firme que la vérité doit toujours être res­ pectée que le mensonge est possible .

En effet, il n 'y a mensonge que si autrui croit que c'est une v érité.

n faut donc qu'il me fasse confiance et que je le trahisse pour qu'il y ait mensonge.

Dans un autre cas , il ne peut s 'agir que d 'une erreur, pas d 'un men­ songe.

Le mensonge est toujours une agression D ans le mensonge, l'homme se révèle comme un être violent et rusé.

Je mens pour obtenir quelque chose qui ne m'est pas dû (mensonge d'attaque).

Je mens pour me pro­ téger (mensonge de dé­ fense).

J'utilise l'attaque comme défense dans le mensonge de disculpa­ tion : «Ce n'est pas moi , c ' est lui! » Aucune de ces attitudes n'est invo­ lontaire.

La notion de mensonge implique la connaissance de la vérité.

Je ne peux mentir que si je connais la vérité et que je la travestis ou la dissimule de façon pleinement consciente.

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