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Peut-on juger de la valeur d'une culture?

Publié le 01/11/2020

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Tout d’abord, cette question nous demande de « juger de la valeur » de la culture; or, ceci pourrait sembler plutôt ambigu étant donné que le mot « valeur » peut prendre plusieurs sens et dans ce contexte, mis en rapport avec le terme « culture » est problématique. D’après le dictionnaire Larousse, la valeur (ou du moins le sens qu’elle prend dans cette question) est définie comme « ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d'un point de vue personnel ou selon les critères d'une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, comme quelque chose à défendre »- nous soulignerons l’idée qu’elle est établie, selon la définition, « d’un point de vue personnel ou selon les critères d’une société ». Quelconque valeur attribuée par un individu est donc totalement subjective et relative aux « critères d’une société ». La culture, de son côté, est définie comme « Ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation »; cela revient à dire que la culture est en partie une idéologie partagée par l’ensemble d’une société. Certainement, nous détenons de la capacité de juger d’une culture ; mais comment y parvenir? Comment juger de la valeur d’une culture diligemment, correctement? Puis quels dangers naissent si nous nous y trompons? D’une part, juger de la valeur d’une culture par rapport aux normes de la notre est presque automatique mais en réalité donne lieu à un jugement faussé, infondé et à une attitude à caractère dangereux. D’abord, nous verrons dans quelle mesure juger de la valeur d’une culture fait généralement preuve d’ignorance. Puis, nous verrons en quoi dans certaines circonstances juger de la valeur d’une culture d’une culture peut etre humain, correct, et indépendant des idéologies de chacun.

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« d’une femme noire dans un musée ; à New York, des hommes noirs sont enfermés dans des enclos pour le plaisir du public, tel des animaux dans un zoo.

Toute cette cruauté découle de cet ethnocentrisme vraisemblablement toxique; mais l’esprit colonial du XIXe n’est pas la seule instance de discrimination basée sur une différence de culture.

A travers l’histoire, l’ethnocentrisme est une force destructrice ; il pourrait même être dit que c’est ce type de sentiment qui se trouve derrière les plus grands crimes contre l’humanité.

Que ce soit lors du génocide arménien, du génocide Hereros et des Namaquas, de l’Holocaust… à chaque fois des millions de vies sont jugées gratuites, sans valeur, tout simplement à cause d’une culture différente.

En somme, si l’on choisit de définir la valeur d’une culture selon la notre, notre jugement devient non seulement faussé et ignorant mais aussi dangereux. Mais quelquefois il devient important, et parfois nécessaire de pouvoir, dans la mesure du raisonnable, juger de la valeur d’une culture, dans le sens où certains rites, certains comportements culturels, pourraient abuser des droits individuels.

Certains rites se font sans consentement et laissent des séquelles mentales et parfois physiques.

Notamment, l’excision est souvent réalisé sans le consentement de ses récipients ; c’est une opération très lourde qui consiste à coudre les parties intimes d’une femme pour « préserver sa pureté ».

Comme nous l’avons déjà établi, ce n’est pas à nous de juger de la valeur de ce rite en fonction de notre propre culture.

Mais dans ce cas, il y a de nombreux témoignages troublants de femmes ayant été imposées cette opération.

Diarata Sall Thomas, une femme sénégalaise ayant subit à l’âge de 10 ans une excision, écrit dans un article qu’elle a été « traumatisée à vie », et que « l’ablation du clitoris et les autres formes de mutilations génitales sont un fléau et un fardeau que les victimes sont tristement obligées de porter pour le restant de leur vie, souvent au nom de traditions barbares et rétrogrades.

» Elle même étant originaire du Sénégal, il est impossible, voir absurde, de l’accuser d’ethnocentrisme, puisqu’elle base ici la valeur de sa propre culture sur ses expériences personnelles, sur ses émotions.

Ainsi, afin de réellement juger de la valeur d’une culture, je pense qu'il faut d’abord faire partie de cette culture ; de cette manière notre jugement ne serait pas contaminé par un ethnocentrisme dont on est inconscient.

Puis, si nous sommes externes à cette société, nous pouvons réellement « juger de sa valeur » qu’ en écoutant des témoignages, en donnant du poids aux voix de ce groupe culturel.

Finalement, nous devrions idéalement nous abstenir de tout jugement face à une culture étrangère tant que ses individus sont tous consentants et satisfaits de leur mode de vie ; mais dans le cas où cette culture cause la misère de ses propres membres, je pense qu’il est seulement humain d’intervenir. Au terme de cette étude, nous pouvons conclure qu’il est possible de juger de la valeur d’une culture ; mais que, afin d’y parvenir sans faire recours à de l’ethnocentrisme il faut baser la valeur attribuée à une culture sur des codes moraux, éthiques, se fondant tout simplement sur notre humanité et notre. »

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