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Peut-on exprimer plus que ce que l'on veut dire?

Publié le 14/08/2014

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Appréciations d'ensemble et remarques

Ce travail présente de très estimables qualités de clarté dans son exposition et dans sa démarche d'ensemble. En outre, ce qui n'est pas négligeable, il est écrit dans une lan­gue suffisamment correcte et agréable pour que le dit ne soit pas trop en déficit par rapport au vouloir-dire : élé­ment déjà positif, puisqu'il est ici question de langage.

Le candidat s'est gardé avec bonheur de cette maladres­se d'exposition qui aurait consisté à ne faire que reprodui­re servilement en introduction le texte même de la question-sujet. Le problème est ici celui de la réduction (ou non) du sens du dit à un vouloir-dire qui en pré-fixerait la portée dans l'acte de communication linguistique. Les termes « se réduire à «, dans la question posée, autori­saient effectivement la transformation logique de l'énoncé qui a été opérée par le candidat : «peut-on exprimer plus que ce que l'on veut dire? « Cette reformulation conserve la problématique du sujet, tout en la précisant et en intro­duisant d'une façon claire et adéquate au développement.

Le développement procède selon une démarche d'inven­taire, ce qui est parfois risqué, car une liste d'illustrations ne remplace pas le traitement méthodique d'une problé­matique. Mais, à propos de chaque cas examiné, la pro­blématique se retrouve, et l'on suit ainsi le cheminement et le progrès de la question, dont les termes mêmes se trans­forment : le statut du vouloir-dire, par exemple, n'est plus le même lorsque l'on passe du champ de la conscience et de l'intention communicative au registre de l'inconscient. 

« tion qui implique le moins de situations équivoques, de 25 difficultés de compréhension, car il semble -et il est certainement -le plus précis.

L'expression « se réduit-il », dans le sujet proposé, n'a pas le sens «péjoratif» qu'elle a dans certains cas.

Au contraire, le sens commun admet souvent comme Jo « idéal », « parfait », un langage qui ne dirait que ce que l'individu veut dire, le plus exactement possible, sans enlever ou ajouter de sens à l'idée initiale du sujet.

Mais la question « le sens de ce que l'on dit se 35 réduit-il à ce que l'on veut dire?» peut être posée, et cela d'autant plus que, même si le langage idéal est conçu comme celui qui ne trahit en rien la pensée de l'individu, on admet couramment que beaucoup de choses entrent en ligne de compte lorsque nous par- 40 Ions, indépendamment de notre volonté, et qu'ainsi nous exprimons parfois plus que ce que nous croyons dire.

On admet facilement que les mots -ou même les gestes -qui tendent à nous apprendre quelque chose 45 ont la plupart du temps plus de signification, dans un certain contexte, que leur « traduction » préadmise, traduction qui nous fait considérer que tel mot désigne un chien, ou que tel geste est un signe d'acquiesce­ ment.

50 Mais si nous admettons que ce que nous disons n'est pas seulement ce que nous voulons dire, la com­ munication est-elle réellement possible? Pouvons-nous vraiment communiquer si nous ne savons pas exacte­ ment ce que nous allons laisser passer dans notre 55 « message », donc si tout ce que nous disons a en plus un sens« caché>> qui ne dépend pas de notre volonté? Mais tout d'abord, qu'est-ce qui pourrait faire que le sens de ce que l'on dit ne se réduise pas à ce que l'on veut dire? 60 Cela pourrait venir du langage lui-même, de sa complexité et souvent de son imperfection.

Nous. »

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