Peut-on être trop cultivé ?

Lorsque l'opinion commune aborde le thème de la culture, celle-ci ne tarit pas d'éloges sur celui qui en fait preuve. Nos sociétés valorisent en effet le fait d'être cultivé. Un regard critique général aura donc tendance à évaluer les êtres selon leur degré de culture. Mais cette formation sociale et intellectuelle d'un individu, ce degré de culture, se comprend à l'aune du respect (quasi religieux puisque « culture » a la même racine que le mot « culte ») dont l'individu fait preuve à l'égard des différentes connaissances, codes, normes que sa société promulgue comme « traditions ».   Si le sens commun reconnaît et critique aisément un manque de culture chez tel individu, pourquoi, a contrario, n'envisage-t-elle pas un excès de culture chez tel autre ?   La civilisation, en attribuant un très lourd crédit au respect de la tradition et à son instruction, ne s'oriente-t-elle pas vers un degré de culture qui confine à l'excès néfaste pour l'individu trop respectueux de cette première ?