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Peut on être naturel?

Publié le 02/04/2023

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« Peut-on être naturel ? Plan : I Origine naturelle de l’homme - Evolution des espèces L’homme a des comportements innés universels II L’homme réprime la nature - L’inachèvement originel de l’homme Le non déterminisme du comportement (conscience/choix) Seul l’homme vit en société III La culture est la véritable nature de l’homme - Education pour s’élever culturellement (acquis) Progrès technique perpétuel pour prendre le contrôle du naturel La civilisation comme accomplissement de l’homme Introduction : Avant tout, demandons-nous que représente « On ».

Représente-t-il l’individu ou un groupe particulier ? Ici le « on » semble évoquer les hommes en général, c’est-à-dire toute l’humanité.

Nous avons aussi le terme « naturel » qui évoque ce qui est universel, issu de la nature.

Cela fait allusion au monde qui nous entoure, dans son aspect premier et sauvage.

Ce qui est naturel s’oppose à tout ce qui est artificiel, modifié ou altéré car produit par la main de l’homme.

« Peut-on » pose la question de la possibilité sur le plan pratique mais aussi est ce qu’il est légitime et souhaitable d’être naturel. S’il est évident que l’homme est effectivement un être naturel à l’origine car faisant partie de la nature, il se distingue toutefois par sa capacité à s’en affranchir en la contrôlant à son avantage.

Sa conscience et sa capacité de raisonnement lui ont permis de fabriquer d’abord des outils puis des techniques avec lesquels il a pu contrôler et tirer parti de la nature qu’il a fini par pouvoir exploiter à sa guise comme une ressource pour satisfaire ses besoins.

L’homme s’est ainsi coupé peu à peu d’une nature dont on peut se demander s’il en fait encore partie.

L’évolution de l’homme implique-t-elle la perte irréversible de ses caractéristiques naturelles ou peut-il encore échapper à la civilisation ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord voir en quoi l’homme est bien originellement un être naturel puis il faut comprendre comment il s’est éloigné d’une nature qu’il réprime.

Enfin, il est intéressant d’adopter un autre angle de vue en considérant que la culture est la véritable nature de l’homme. I Origine naturelle de l’homme - Evolution des espèces L’homme a des comportements innés universels Acquisition de l’intelligence = processus naturel Chasseurs cueilleurs actuels II L’homme réprime la nature - L’inachèvement originel de l’homme Le non déterminisme du comportement (conscience/choix) Seul l’homme vit en société III La culture est la véritable nature de l’homme - Education pour s’élever culturellement (acquis) Progrès technique perpétuel pour prendre le contrôle du naturel La civilisation comme accomplissement de l’homme I Origine naturelle de l’homme L’humanité constitue bien une espèce naturelle, c’est-à-dire un ensemble d’êtres vivants ayant en commun les mêmes caractéristiques biologiques, ce qui leur permet de se reproduire entre eux comme n’importe quelle espèce animale.

Si la théorie darwinienne de l’évolution est une révolution, c’est en grande partie parce qu’elle montre que l’homme, loin d’être un être spécial dans la nature, en est une partie comme les autres, et notamment comme l’animal.

D’après Darwin, l’homme fait effectivement partie du genre homo et son espèce, « homo sapiens », est issue de l’évolution d’anciennes espèces d’hominidés dont les grands singes sont les cousins actuels.

Cela montre que l’homme est bien issu d’un processus complètement naturel car il est le résultat de l’évolution d’animaux.

D’ailleurs, l’homo sapiens qui est apparu il y a 200 000 ans a longtemps vécu de façon tout à fait naturelle comme les autres animaux en exploitant les ressources naturelles sans les maîtriser. De plus, les hommes ont tous conservé des comportements innés qui ont été transmis de générations en générations dans la nature.

Ces comportements sont universellement partagés par tous les humains et ils témoignent de la part naturelle qui existe encore en eux.

On peut prendre pour exemples l’instinct de survie qui est en chacun de nous ou l’instinct maternel, qui fait qu’une femme sait spontanément comment elle doit s’occuper de son nouveau-né. Evidemment, l’homme s’est rapidement distingué des autres animaux en développant certaines aptitudes et notamment une intelligence supérieure qui lui permet une capacité de raisonnement et surtout la fabrication des premiers d’outils. Mais ces compétences ayant été acquises naturellement par évolutions génétiques, nous sommes obligés de considérer que le comportement de l’homme est resté très longtemps naturel puisqu’il est issu d’un processus naturel.

D’ailleurs, certains animaux utilisent aussi des outils comme les oiseaux qui capturent les larves à l’aide d’un petit bâton. D’autre part, aujourd’hui encore, il existe beaucoup de communautés humaines dans le monde, notamment dans la forêt équatoriale, qui vivent selon un mode de vie de type chasseurs cueilleurs.

Leur proximité et leur dépendance avec la nature montre que l’homme a conservé son caractère naturel et qu’il est resté tout à fait apte à vivre en symbiose avec la nature. Toutefois, si l’homme conserve de nombreuses traces de son rapport étroit avec la nature, force est de constater que même au sein des tribus africaines ou amazoniennes, il a systématiquement tout mis en œuvre pour s’en éloigner et se libérer de son emprise, contrairement aux autres animaux. II L’homme réprime la nature En effet, l’existence « naturelle » ne semble pas lui convenir en général au point de réprimer la nature en essayant de s’en détacher peu à peu.

L’homme a des besoins que la nature ne couvre pas et cela l’amène à se distingue par bien des aspects des autres animaux sauvages. Tout d’abord, si on observe les autres animaux, on constate que la nature et l’évolution a doté la plupart d’entre eux au niveau physique d’une spécialité, d’une compétence particulière comme des griffes ou des dents acérées, le fait de courir vite, la capacité de voler ou un odorat très développé.

L’homme de son côté ne semble pas disposer d’équipement ou de capacité particulière de ce genre.

Il apparait au contraire comme un être frêle, vulnérable, sans don particulier, faisant figure d’exception dans la nature avec son corps dépourvu de poils et de systèmes de défense.

De par sa morphologie même, l’homme parait donc être un être faible, dépourvu de toute spécialisation forte, comme s’il était inachevé.

Cette caractéristique a certainement eu tendance à conforter les hommes dans l’idée qu’ils sont sinon en dehors, du moins à part de la nature et cela les a certainement poussé à redoubler d’efforts pour se libérer de l’emprise que la nature avait sur eux.

Cette prise de conscience est ancienne puisque dans Protagoras, Platon explique déjà que les dieux ont fourni le feu et la technique aux hommes pour compenser l’oubli d’Épiméthée qui n’avait donné aucun don à l’homme contrairement aux animaux. C’est cet inachèvement originel qui est à la base de la capacité unique qu’a l’homme de nier son animalité naturelle. De plus, il existe une différence fondamentale entre un homme et un animal sur le plan du comportement.

En effet, les animaux sont enfermés tout le long de leur existence dans des comportements innés répétitifs.... »

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