PEUT-ON ETRE IMMORAL POUR LE PLAISIR D'ETRE IMMORAL ?

Qu'un enfant fasse une bêtise et sa culpabilité se retranscrira immédiatement dans son comportement. Peut-être a-t-il pris du plaisir à martyriser un animal ou à embêter l'un de ses frères et soeurs mais il est probable que ce plaisir disparaisse rapidement pour faire place à la culpabilité et au malaise qu'elle entraîne. Ressentir du déplaisir à la suite d'une action transgressive semble donc naturel, d'autant plus que l'on peut constater que ce comportement semble répandu aussi chez les animaux. Qu'un animal domestique commette une action interdite par son maître et il ira par exemple se cacher pour ne pas être puni. Par conséquent, chercher à savoir si on peut être immoral pour le plaisir de l'être est en quelque sorte dérangeant. Cela va à l'encontre de l'intuition selon laquelle une conduite immorale provoque du déplaisir. C'est probablement à cause de cette intuition que l'on est tenté, de prime abord de répondre à cette question par la négative. On n'est pas immoral par plaisir, c'est à dire que la recherche du plaisir n'est pas le motif de la réalisation d'une action immorale. C'est pourtant a montrer que la réponse à cette question est positive que nous allons nous employer. Pour ce faire, nous étudierons tout d'abord ce qu'est la culpabilité et son lien à l'immoralité, ce qui nous permettra ensuite d'établir que l'homme agit, en partie du moins, selon un principe de plaisir .