Peut-on être heureux sans le savoir?
Publié le 15/01/2013
Extrait du document
«
Par opposition, certaines personnes peuvent jouir d’une vie heureuse, tout en étant conscient de ce
bonheur, mais par ignorance.
Dans son apologue Histoire d’un bon bramin, Voltaire raconte l’histoire
d’un philosophe qui se dit malheureux comme il ne trouve pas de réponses a certaines questions
fondamentales : qu’est-ce que le temps ? quel est le sens de la vie ? Un jour, le philosophe rencontre
une femme qui lui dit qu’elle est heureuse dans sa vie comme elle a l’eau du Gange pour se laver.
Le
philosophe ne comprend point comment elle peut être heureux sans se soucier du sens de la vie et en
profitant uniquement que de ses petits bonheurs quotidiens.
Voilà, cette femme, par « ignorance »,
mais par appréciation de ce qu’elle possède dans ce monde, est un exemple de quelqu’un qui a
conscience d’être heureux.
Le bonheur est aussi basé sur l’inconscient : nous pouvons être heureux sans même s’en rendre
compte.
Nous pouvons être heureux sans le savoir si nous comparons notre situation actuelle à une
situation antérieure.
Au fait, lorsqu’on fait face à des situations destructrices qui nous atteignent
fortement, comme par exemple la mort d’un proche ou une maladie grave, on réalise qu’on était
antérieurement dans une situation de bonheur mais que l’on ne savait pas.
On se rend compte que le
bonheur est un sentiment constant que l’on ne sent pas nécessairement mais que, lorsqu’on le perd, on
prend conscience que ce que nous avons vécu était heureux.
En effet, il se peut qu’on soit heureux
sans le savoir et que l’on s’en rende compte plus tard lorsqu’il est très tard de savourer ce bonheur.
La
souffrance nous permet ainsi de prendre conscience d’un bonheur inconscient.
D’ailleurs, ce n’est pas
seulement la souffrance qui possède cette faculté, mais aussi le vieillissement (d’où la question :
vieillissement et souffrance, synonymes ?).
Lorsqu’on est enfant et que l’on mène une vie normale, on
est heureux : on n’a pas encore la maturité nécessaire pour comprendre les problèmes et les dogmes
qu’impose la société, on a donc une liberté plus large au sens social comme au sens mental.
Le
bonheur dans lequel on vit se traduit par notre activité et notre ardeur à grandir.
Mais, lorsqu’on est
enfant et qu’on est heureux, on ne le sait pas : ce n’est qu’aujourd’hui, une fois que la vie est plus dure
et plus stimulante, que nous nous apercevons que nous avons sans doute été heureux sans le savoir.
Ce
concept est définit dans Les Confessions de Rousseau où l’auteur qualifie l’enfance comme l’âge d’or
pendant lequel ‘le bonheur [le] suivait partout’.
Au présent, malgré que nous ayons de quoi vivre, que
nous ayons de la famille, nous nous voyons attristés par des évènements moindres et malheureux.
C’est difficile pour nous de mener à notre conscience le bonheur permanent dans lequel on est : ces
évènements moindres nous donne l’illusion qu’on n’est pas heureux, et qu’on ne peut pas l’être.
Avec
notre entrée en société, durant l’adolescence, on se persuade de ne pas être heureux alors qu’on l’est
effectivement : on réclame constamment plus de bien tangibles et plus d’affectifs sans se rendre
compte qu’on a de quoi être heureux.
On peut être heureux sans le savoir lorsqu’on trouve difficile à
accepter les petits ennuis de la vie.
Notre vie est très laborieuse et parfois, surtout lorsqu’on vit en
ville, notre vie est « rapide ».
Le temps nous manque pour « prendre un souffle » et contempler la
beauté de notre vies, la beauté de nos vertus.
Epictète a défini le bonheur comme la synthèse de toutes
les vertus dans la mesure où celles-ci couronnent au bien véritable de l’individu.
Si l’on ne prend pas
un moment, si l’on ne fait une pause, pour prendre conscience des vertus qui nous couronnent, on ne
peut pas savourer le bonheur étant donne qu’il reste inconscient dans son existence.
Selon Epicure, le bonheur réside dans notre seule existence : il ne faut faire aucun effort pour
l’atteindre.
Ainsi, nous sommes heureux en permanence sans le savoir.
Comment prouver cela ? Nous
remarquons qu’après avoir affleuré la mort, nous nous apercevons du prix de la vie et l’envisageons
d’une autre manière.
Ceci revient à ce qui a été mentionné plus tôt en ce qui concerne les situations
destructrices qui nous surviennent.
On remarque ici que l’homme qui n’est pas conscient de son.
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