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Peut-on échapper à son temps?

Publié le 14/03/2019

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Du constat qu'on n'échappe pas à son temps, on risque de conclure un peu hâtivement qu'il faut, du coup, << vivre avec son temps >> et se laisser porter par le cours des choses. Mais le conformisme pur et simple est une forme de renoncement à la liberté et se fonde souvent sur des aspects superficiels qui ne seront pas toujours retenus par les générations suivantes. Savons-nous vraiment de quoi est fait << notre temps ,, ?

 

e Temps révolu ou temps naissant?

 

Unproverbe latin dit que le destin emporte ceux qui lefuient etporte ceux qui le veulent. Ce n'est ni en fuyant son temps ni en cherchant à le nier qu'on peut affirmer sa liberté, mais en agissant avec lucidité selon ses convictions en tenant compte des circonstances : toute la difficulté est de trouver la combinaison la plus fine. Les grands hommes de l'histoire sont souvent ceux qui ont su dire << non ,, à la fatalité et s'appuyer sur certains courants de leur époque pour faire naître un espoir nouveau. Lorsque nous subissons << notre temps >> comme une fatalité, c'est que nous le traitons comme un temps révolu et non comme un temps en train de naître, riche de possibilités insoupçonnées car encore à inventer et à produire par l'action.

 

Conclusion

 

Il convient donc de briser l'alternative du conformisme ou de la révolte pour mieux comprendre que, si nous ne pouvons inventer notre époque en partant de zéro, si nous avons à tenir compte de tout un passé et d'un environnement qui ne sont pas malléables facilement, le temps se distingue précisément de l'espace dans la mesure où il est production permanente de nouveauté ; on peut donc apporter à \"son temps\" une note personnelle qui en modifiera le profil pour les générations suivantes.

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« + Ce désir peut être rattaché à l'exp érience que Heidegger et Sartre placent au cœur de la notion d'existence :nous nous trouvons «j etés » dans le monde en un temps que nous n'avons pas choisi, au cœur d'une histoire que nous n'avons pas écrite.

Nous sommes solidaires de ce temps qui est déffnitiv ement « le nôtre », pour ­ tant la conscience que nous en prenons est toujours accompa­ gnée d'un sentim ent de conting ence :n'aurions-n ous pas pu vivre dans une autre époque, au milieu d'autres événements ? On retrouve en fait ici une question qui fait part ie des plus anci ennes de la sagesse humaine : sommes-nous libres face à ce temps qui nous apparaît comme un destin ? e Quel les échapp atoires peut-on envisag er? Deux directions se présentent à la réflexion : on peut tenter d'é chapper à son temps à travers des conduites de fuite par l'im agin ation, ou par une conduite de conf rontation par l'action.

La première consiste à se réfugier , par l'imagin ation ou par des stratég ies varié es, dans des époques ffctives ou hors du temps ; la seconde consiste à tenter de « ramer à contre-co urant », de choisir résolument une attitude « inactuelle », « intempes tive » pour affirmer sa liberté face aux courants de l'époque.

BIBL IOGR APHIE SAINT AuGUSTIN, Confessions, Seuil.

]- .P.

SARTRE, L'Etre et le Néant, Gallimard.

iU Introduction > - > Ces répliques si banales témoignent d'un sentiment fréquent de malaise exis­ tentiel.

Nous ne pouvons choisir notre époque, nous sommes nés une fois pour toutes, et pourtant nous subissons parfois ce temps comme une fata­ lité pénible et nous désirons nous en évader.

Mais ce rêve est-il réalisa ble?. »

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